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by Patrick Mawaya, Malawi, janvier 2000
THEME = DEVELOPPEMENT
Alors que l'Afrique doit reconsidérer sa position dans
l'économie mondiale,
la technologie reste une des questions brûlantes de notre temps
L'ampleur des connaissances scientifiques et technologiques change fondamentalement la compréhension de l'accroissement économique et du commerce international. L'avenir d'un pays dépend de son empressement et de sa possibilité de développer des technologies qui répondent aux besoins de la communauté locale.
Dans un commentaire sur ce sujet, le vice-président du Malawi, Julien Malewezi, disait: "Nous devons absolument créer une société dans laquelle la technologie joue un grand rôle, car elle aura un impact sur tous les aspects de notre vie, maintenant et à l'avenir".
Mme Zahra Nuru, représentante du PNUD au Malawi, dit: "De nos jours, la science, la technologie et la recherche sont une réponse critique aux nombreux et pressants défis pour assurer un développement humain viable".
La technologie restera la question clé dans tous les débats sur le développement de l'Afrique, surtout maintenant que celle-ci doit faire face à de nombreux problèmes comme la pauvreté, l'analphabétisme et le HIV/SIDA. De plus, l'Afrique doit répondre aux défis de la mondialisation et du progrès.
La technologie a sa place dans la prévention des désastres humanitaires; elle contribue à une bonne gouvernance et elle peut aider à gagner temps et argent. Mais, malgré leur importance croissante, au Malawi sciences et technologie n'occupent pas une grande place.
Le Malawi ne fait que commencer à développer son potentiel scientifique et technologique. Dans les années '70, elles n'avaient reçu qu'un accueil mitigé de la part du gouvernement malawite. En 1974, fut créé, par décret présidentiel, un Conseil national pour la recherche (NRCM ).
Ce n'est qu'en 1991 que le Malawi aborda pour la première fois une politique nationale sur les sciences et la technologie, afin de faire face aux difficultés que rencontrait leur développement. Parmi ces difficultés on peut souligner une approche pluraliste dans la gestion des sciences et la technologie; une absence de politique dans ce domaine dans le plan général du gouvernement pour le développement; l'insuffisance des ressources humaines, financières et matérielles mises à leur disposition, et l'absence d'une législation pour y arriver.
Le NRCM avait été créé pour coordonner et préconiser le développement scientifique et technologique. Mais il rencontra vite des obstacles presque insurmontables dans la réalisation de son mandat: n'ayant ni les moyens financiers, ni même l'autorité nécessaire pour y accéder, il ne put pas répondre à sa finalité.
Dans une étude intitulée "La politique des sciences et de la technologie au Malawi", Peter N. Mwanza affirme: "Dans le domaine du développement scientifique et technologique, le Malawi a du retard sur ses voisins. Les statistiques montrent que pour 100.000 habitants, le nombre des étudiants finissant les études universitaires au Malawi ne représente proportionnellement que 10 % de ceux du Zimbabwe et de l'île Maurice, ses voisins. Les statistiques montrent aussi que les entreprises scientifiques malawiennes ne collaborent que rarement à des revues scientifiques et, là où elles font quelque chose, il s'agit surtout de recherche médicale. En général, la recherche est faite par des collaborateurs étrangers".
Peter Mwanza ajoute: "Sur 224 articles venant du Malawi publiés en 1995-1996, 153 avaient au moins un collaborateur étranger. Ce qui signifie que 70% de la recherche au Malawi se font en collaboration, alors qu'en Afrique du Sud il n'y a que 19% des recherches faites par des étrangers, et que la moyenne internationale dans la région est de 20%. Cette dépendance est mise en évidence par le fait que 70% à 80% des chercheurs dépendent financièrement de donateurs internationaux. Voilà pourquoi le Malawi est si faible en la matière et d'autres aspects du développement en ressentent le contre-coup".
Conscients du peu d'intérêt qui existe au Malawi pour la technologie, le gouvernement et d'autres partenaires sont déterminés à faire quelque chose. En décembre 1996, aidé par le PNUD, le gouvernement a organisé un symposium pour étudier notamment le rôle, le développement et l'application des sciences et de la technologie. Ce symposium a formulé les stratégies pour un développement accéléré et le transfert de la technologie en vue de favoriser le développement socio-économique du pays. Une des stratégies prioritaires est la consolidation d'une politique en la matière afin d'aider les personnes responsables à préparer des stratégies, à prendre les décisions, à comprendre l'importance de leur rôle dans le développement socio-économique et à s'y engager plus intensément.
Le PNUD soutient d'autres initiatives, comme la formulation des termes de référence et les grandes lignes de la politique des sciences et de la technologie; une ébauche d'un projet de loi sur le sujet; un voyage d'études en Afrique orientale et méridionale pour les membres du Conseil national de la recherche, afin qu'ils puissent y étudier les moyens et l'organisation d'une politique ad hoc.
Le 2 novembre 1999, toujours avec l'aide du PNUD, le gouvernement a organisé une réunion de travail autour du thème "Stratégie technologique pour soutenir nos conditions de vie". Il s'agissait de définir les stratégies et les technologies pour améliorer la productivité et les conditions de vie dans les communautés rurales. D'autres objectifs étaient: étudier comment une politique pour la technologie peut aller de pair avec les activités du programme du gouvernement visant à un allégement de la pauvreté dans les districts et les communautés; montrer comment la technologie peut aider à contrôler l'insécurité de la nourriture et la dégradation de l'environnement; la création d'un forum pour l'étude des technologies qui pourraient améliorer les conditions de vie de toute la population du pays; revoir la politique et les aspects institutionnels du développement de la technologie du Malawi.
Notre monde est celui des sciences et de la technologie, mais ce n'est pas encore le cas pour le Malawi. Peter Mwanza dit: "Une des causes de la médiocrité des sciences et de la technologie au Malawi, c'est qu'elles n'ont pas de "demeure", qu'elles n'ont personne pour s'en occuper. Le NRCM fut établi par décret présidentiel, mais rien n'a été fait depuis lors pour pousser l'organisation à développer son potentiel et devenir complètement opérationnelle". Il propose qu'un cadre institutionnel plus efficace voie le jour et qu'une loi soit votée non seulement pour fournir une base au NRCM, mais aussi pour lui donner un nouvel élan pour accomplir sa mission.
Peter Mwanza suggère que, pour consolider le rôle des sciences et de la technologie dans le pays, le vice- président lui-même préside la Commission nationale pour les sciences et la technologie (NSCT), car c'est elle qui détermine la politique en la matière. Mais les analystes politiques ne croient pas que cela puisse sauver la situation, vu le manque généralisé d'une volonté politique pour la faire aboutir.
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