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by James Brew, Afrique du Sud, janvier 2000
THEME = EDUCATION
Cinq ans après la fin de l'apartheid, les étudiants noirs
d'Afrique du Sud
réussissent encore moins bien aux examens officiels de fin d'études secondaires
Le taux national de réussites à la fin des études secondaires en 1999 a été de 48,9%, proche des 49,3% en 1998, et en progrès par rapport aux 47,8% de 1997. On avait pourtant l'intention d'améliorer le taux de réussite de 54,4% atteint en 1996.
Le Prof. Jonathan Jansen, vice-recteur de l'université de Durban-Ouest, est un analyste de politique scolaire. Il est insatisfait des résultats des examens: "Il est clair que depuis 1994, nous avons d'année en année des résultats analogues", dit-il. Il s'est adressé au ministre de l'Enseignement, Kader Asmal, pour qu'il reconnaisse publiquement qu'il y a une "crise de l'examen de fin d'études secondaires" et pour qu'il organise un séminaire afin d'élaborer des "projets concrets" avec les parties intéressées.
"Un facteur important des piètres performances est le manque de soutien professionnel accordé aux enseignants", déclare Beverley Bojang, une conseillère en la matière. Cela comporte l'organisation d'une formation continue pour les professeurs et le contrôle de ce qui se passe dans les écoles. D'après elle, il y a un écart grandissant þ au moins dans les écoles de Noirs þ entre ce qui est enseigné et ce qu'exigent les examinateurs.
Les écoles de Noirs n'ont jamais bénéficié de services de soutien professionnel adéquats et la situation a empiré l'an passé, lorsque les départements provinciaux de l'enseignement les ont encore réduits pour essayer de rester dans les limites du budget.
Dans la plupart des pays, le montant des traitements s'élève à 50 ou 60% des dépenses de l'éducation nationale. Actuellement, les traitements des enseignants sud-africains absorbent 91% du budget de l'enseignement, soit R46,8 milliards (1999), ce qui laisse juste 9% pour la construction d'écoles, l'acquisition de livres, la subvention des universités et des collèges techniques, la fondation de bourses et la formation continue des enseignants.
Pour Kader Asmal, ce fut l'occasion d'une sérieuse réflexion. Il se dit heureux de constater que les performances aux examens de fin d'études secondaires se stabilisaient. Il est sûr que l'on a mis en place les bases d'un progrès régulier visant une amélioration annuelle de 5% du taux de réussite.
Analysons de plus près certains résultats. Dans les provinces du Nord, de Gauteng et de Kwazulu-Natal, les résultats de l'an passé ont été meilleurs, tandis qu'ils avaient baissé dans les six autres provinces. La province orientale du Cap a enregistré la plus forte baisse, passant d'un taux de 45,1% à 40,2% de réussites. Même si la province occidentale du Cap a connu une baisse de 0,2%, avec ses 78,8%, elle a le taux le plus élevé de réussite. Helen Zille, membre du Comité exécutif de l'Enseignement (MEC), est enchantée du résultat des 37.000 étudiants de cette province. A l'autre bout, le taux de réussite dans la province du Nord est de 37,5%, le moins bon de tous.
Le Prof. Jansen attribue ces médiocres performances au temps insuffisant accordé à l'enseignement, aux pauvres ressources pédagogiques et à la qualité médiocre des professeurs. Mais pour Judith Williams, spécialiste en pédagogie, il y a des problèmes de gestion dans les écoles; on ne respecte pas les horaires et les enseignants ont des comportements répréhensibles tels que l'absentéisme chronique.
Un autre point de vue est celui du syndicaliste Trevor Tout: "Réussir l'examen de fin d'études secondaires est l'unique accès à l'enseignement postsecondaire et au marché de l'emploi. Tout le monde doit passer par là. Ces études ne préparent à aucune espèce d'emploi. Après avoir passé 12 ou 13 ans sur les bancs de l'école, les gens n'ont rien. On ne peut même pas les former".
Kader Asmal va emmener des délégations de fonctionnaires supérieurs dans les provinces après que des sondages effectués au cours des six derniers mois auront révélé le taux du décrochage scolaire dans les écoles. Asmal est décidé à inverser cette courbe. Les neuf membres du MEC doivent présenter des projets destinés à améliorer les résultats. Ces projets seront inclus dans le rapport trimestriel adressé au président Thabo Mbeki.
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