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by Magari Mandebvu, Zimbabwe, février 2000
THEME = ELECTIONS
Après le référendum constitutionnel, les partis mesurent leurs chances pour les prochaines élections
Les résultats du référendum ont été un revers pour le ZANU-PF, le parti au pouvoir de Robert Mugabe, malgré une campagne massive en faveur du projet de nouvelle Constitution. Comme prévu, les votes lui ont été défavorables dans toutes les régions urbaines; mais la surprise a été de voir que même dans les régions rurales beaucoup de circonscriptions ont rejeté le projet: 63 sur 120 ont voté "non". Si les prochaines élections parlementaires, qui auront lieu la deuxième semaine d'avril, suivaient le même cours, le ZANU-PF n'atteindrait que 45% des voix.
Cela ne signifie pas qu'il va perdre les élections. Celles- ci sont conduites selon la Constitution acceptée lors de l'indépendance et modifiée quinze fois depuis lors. C'est un scrutin majoritaire à un tour, où le parti gagnant reçoit tout dans sa circonscription. De plus, le président peut choisir directement ou indirectement 30 des 150 membres au Parlement. Selon ce système, pour atteindre la majorité, un parti de l'opposition devrait recevoir tous les votes anti-ZANU-PF. Le parti ZANU-Ndonga, de Ndabaningi Sithole, devrait vraisemblablement garder son soutien tribal et gagner deux sièges. On peut s'attendre aussi à ce que le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Morgan Tsvangirai gagne la plupart des autres votes de l'opposition. Mais la présence d'une douzaine d'autres partis pourrait changer considérablement le tableau. Diviser les votes de l'opposition dans plusieurs circonscriptions électorales, devrait favoriser le ZANU-PF et le maintenir au pouvoir. Si le MDC parvient à former des alliances électorales, le ZANU- PF pourrait perdre sa majorité. Toutefois, le parti au pouvoir a toujours été très adroit pour diviser l'opposition.
Même si un parti ou une alliance de partis parvenait à gagner les 63 sièges que les électeurs au référendum ont donnés à l'opposition, la faculté qu'a le président de nommer 30 parlementaires peut donner à son parti une majorité globale. Dans ce cas, nous aurions un gouvernement ZANU-PF peu crédible. Certains des 10 chefs coutumiers, élus par le Conseil des chefs et nommés par le président, pourraient alors changer de côté; mais même cela serait toujours insuffisant à une alliance de partis, à majorité élue, pour former un gouvernement. Le MDC doit donc bien étudier sa stratégie pour faire tomber le gouvernement actuel et tenir compte des alliances électorales.
Les partis qui méritent considération sont le ZANU- Ndonga et probablement aussi, à Harare, l'Union des démocrates (ZUD) de Margaret Dongo, et, au Matabeleland, l'Union du peuple africain du Zimbabwe (ZAPO-2000), de Cont Mhlanga. Ces partis devront s'efforcer de rallier plus d'électeurs dans les circonscriptions où, lors du référendum, le résultat a été acquis à une très faible majorité. Ceci, d'autant plus que le président peut nommer des parlementaires. Si, malgré tout, le ZANU-PF obtient le plus grand nombre de sièges, même sans majorité, il aura quelques raisons de plus pour former un gouvernement avec l'aide des membres nommés. Une telle situation poussera la population à rester attentive au problème de la réforme constitutionnelle.
Personne n'est vraiment satisfait de la présente Constitution, et donc le débat continuera. Il peut être remis jusqu'après les élections, mais alors, si le gouvernement ZANU-PF n'obtient même pas la moitié des voix, les agitations continueront pour demander la réforme et une consultation plus approfondie que celle que celle de la période préparatore au référendum. Les vices de forme dans le système d'élection ont été mis en évidence et une majorité de la population exige que le pouvoir du président soit restreint. Elle veut aussi que le gouvernement soit plus transparent et plus responsable de ses actes. Ces souhaits, dont on avait fait part à la commission préparatoire du projet constitutionnel, n'y ont pas été inclus, mais ils ne sont pas oubliés pour autant. Quels que soient les résultats des élections à venir, le débat constitutionnel continuera. Il ne pourra arriver à une conclusion satisfaisante pour tous, que si le ZANU-PF reconnaît qu'il y a d'autres interlocuteurs avec qui il doit coopérer.
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