ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 390 - 15/05/2000

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Afrique - Le Triangle du développement


ECONOMIE


Le Triangle du développement est un concept économique qui a pris de l’importance
et s’est maintenant enraciné, avec succès, en Afrique

Depuis longtemps, l’Afrique dépend lourdement de l‘aide des donneurs pour remonter son économie. Elle essaye maintenant des initiatives macro-économiques, comme celles de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC ) et du Marché commun de l’Afrique australe et orientale (COMESA ). Ces initiatives sont à long terme et lentes à montrer des résultats. Mais il y a aussi une autre formule, celle du «Triangle du développement», qui peut venir en complément aux initiatives existantes. Elle est aussi connue sous le nom de «Régions métropolitaines étendues» ou de «Territoires économiques naturels» ou encore de «Zones économiques des sous-régions». Les Triangles de développement sont des zones économiques transnationales couvrant des zones géographiques adjacentes dans lesquelles les différences entre pays, au lieu d’être supprimées ou ignorées, sont exploitées en commun, pour promouvoir le commerce extérieur et attirer des investissements pour le bien-être des pays membres. Ainsi les parcs industriels, les sites touristiques, les centres d’éducation, les centres de transport et d’autres activités commerciales, sont également exploités en commun et permettent de promouvoir le développement économique et la stabilité de la région.

Zambie, Malawi, et Mozambique

Une étude est en cours sur la possibilité d’introduire le «Triangle de développement» de Zambie, du Malawi et du Mozambique (ZMM-TD ), qui serait le premier en Afrique. Cette étude, commencée l’an dernier, en est maintenant à son stade final. Le ZMM-TD proposé, couvre les régions Mpulungu (Zambie), sur le lac Tanganyika; Karonga (Malawi) sur le lac Malawi; Beira (Mozambique) sur la côte de l’océan Indien; Dar es-Salaam (Tanzanie) aussi sur l’océan Indien. Il comprend le transport de Beira et de Maputo et le développement des corridors, déjà commencés au temps de l’apartheid en Afrique du Sud en tant que routes alternatives vers l’Afrique du Sud, et maintenant sous-exploités depuis la création d’un réseau alternatif de transport.

En Zambie, le ZMM-TD couvre la province agricole de Chipata, si longtemps négligée; au Malawi, elle comprend ce que le Dr Hastings Kamuzu Banda avait décrit comme étant le «Nord-mort» à cause de ses pauvres infrastructures; au Mozambique, il s’étend sur la province de Tete, dévastée par l’afflux des réfugiés lors de la guerre civile et presque complètement ignorée, parce que loin des activités économiques.

De l’Asie à l’Afrique

En mars 1998, ce concept fut présenté à l’Afrique par le représentant du Programme de développement des Nations unies (PDNU ), Olubanke King-Akerele, résidant en Zambie. Il avait passé 8 mois en Asie pour y étudier le fonctionnement du système. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, avait parlé en faveur de la coopération et de l’intégration régionale pour aider au développement en Afrique: «Les activités spécifiques au niveau subrégional pourraient inclure des projets coopératifs, communs à deux ou plusieurs pays ou à des zones d’entreprises économiques communes, des projets d’infrastructures ou de tourisme».

Le but du ZMM-TD est de créer des emplois pour des milliers de sans travail dans la région, d’encourager une plus grande égalité d’opportunités à ceux qui vivent à la campagne et en ville, de promouvoir la paix, l’unité et les bonnes relations entre les pays membres. Il voudrait aussi, à l’intérieur de ces trois pays, promouvoir et réunir les similarités culturelles, détruites par des frontières artificielles, délimitées au temps de la colonisation de l’Afrique.

Les 23 pays du COMESA , loin de vouloir décourager le Triangle du développement, ont vivement conseillé la création de Triangles plus restreints, en vue de hâter l’intégration économique entre des nations particulières. Les 13 nations du SADC voient d’un bon œil le ZMM-TD ; pour elles, l’existence de ces Triangles aiderait à la participation économique du secteur privé, aux problèmes du développement.

En 1999, le PNUD avait réservé un prêt de plus de 100 millions de $USA pour le secteur privé dans le ZMM-TD . Le conseiller économique du PNUD au Malawi, John Wayem, fait remarquer que l’injection d’un tel capital pour les routes, les chemins de fer, le barrage géant de Cabra Bassa au Mozambique entre autres, ne profitera qu’aux trois pays impliqués, et de poursuivre: «Je suis certain qu’avec cette réponse le concept du Triangle de développement est en Afrique et y restera».


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