ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 395 - 01/09/2000

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 Congo Brazzaville
Les humanitaires 
et l’assistance de proximité


COOPERATION


Les organismes humanitaires venus en aide aux populations congolaises 
abordentle dernier virage de leur mission: 
assister de plus près les villageois dans leurs localités

Pendant la guerre de 1998-99, plusieurs organismes humanitaires ont aidé les milliers de déplacés congolais. A Brazzaville nord, des sites de fortune ont été ouverts pour accueillir les populations des quartiers sud de la capitale et les villageois de la région du Pool. Mais jusqu’en décembre 99, ces organismes n’accédaient pas aux zones en conflit à cause de l’insécurité.

Peu après la signature des accords de cessez-le-feu et de cessation des hostilités, fin de l’an passé, l’accès aux régions du sud est devenu possible. Cette situation a permis aux organismes humanitaires, comme Médecins sans frontières (MSF, France et Hollande) Action contre la faim, Comité d’aide médicale, Caritas, Comité international de la Croix-Rouge, de voler au secours des populations des régions de la Bouenza, la Lekoumou, le Niari et le Pool, fiefs électoraux de Pascal Lissouba et Bernard Kolelas.

Aujourdhui, la présence des humanitaires dans les villages encourage le retour massif des populations qui tardaient à sortir des forêts. Ils n’hésitent même pas à travailler la main dans la main avec les éléments des Forces armées congolaises. Conséquence: les exactions sur les populations ont presque disparu. A Kindamba, dernier retranchement des maquisards dans le Pool, plus de mille personnes bénéficient des soins médicaux et sont suivies au centre de nutrition de cette ville. A Mindouli, mille autres sont reçues au centre de nutrition thérapeutique par MSF. Quant au Comité international de la Croix-Rouge, ses actions se développent dans certaines localités du Pool autrefois dangereuses comme Madzia, Matoumbou, Massembo Loubaki sur la ligne ferroviaire Congo-Océan. A Linzolo, à 30km au sud de Brazzaville, une partie de l’hôpital a été réhabilitée. Selon Elisabeth Twinch, chef de la délégation de la Croix-Rouge internationale au Congo, «la présence des organismes humanitaires dans ces villages complètement détruits permet de soigner les populations sur place plutôt que de les envoyer à Brazzaville».

Plus loin à Sibiti, dans la région de la Lékoumou, frontalière avec le Gabon, MSF-Hollande, débordé par l’ampleur du travail, a dû limiter ses consultations à 150 malades par jour. Le Comité d’aide médicale, quant à lui, concentre ses efforts sur Dolisie, troisième ville du Congo, durement touchée par les combats. Il a déjà restauré quelques bâtiments de pédiatrie et de chirurgie. Les réseaux électrique et hydraulique ont été remis en fonction.

Relancer l’agriculture

A coté des actions sanitaires, les humanitaires ont distribué houes, machettes, semences, etc. pour aider les paysans dépouillés de leurs biens à relancer les activités agricoles. Des actions qui ne laissent pas indifférentes les autorités congolaises. M. Ernest Stéphane Mouïtaya, directeur général du ministère de la Santé et de l’Action humanitaire, ne cache pas sa satisfaction: «L’assistance de proximité qu’apportent les organismes humanitaires aux victimes de guerre dans les villages reculés favorise la réintégration et la fixation des villageois dans leurs coins». Il souligne que si l’action humanitaire d’urgence s’arrêtait à Brazzaville, cela encouragerait un nouvel exode vers la capitale.

Toutefois, les agences humanitaires qui oeuvrent dans les régions du sud de Brazzaville ne sont pas des organismes de développement. Ainsi, au fur et à mesure que la population se réinstalle dans les zones qui étaient en conflit, la mission de ces organismes s’achemine vers sa fin. Sur le terrain, les humanitaires n’ont pas trop collaboré avec les coopératives et associations locales, auxquelles on reproche un manque d’expérience en action humanitaire et certains détournements de l’aide.

Mais ces organismes, habitués à voler au secours des régions sinistrées par la guerre ou les catastrophes naturelles, ont été une véritable planche de salut pour de nombreux jeunes sans emploi. «Avec la Croix-Rouge internationale, dit Richard, j’étais bien rémunéré et j’ai acquis une expérience professionnelle qui m’aidera dans l’avenir».


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