ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 395 - 01/09/2000

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Tanzanie
La politique partage l’opinion publique


ELECTIONS


A l’approche des élections générales en Tanzanie, en octobre prochain, la situation politique
à Zanzibar suscite des doutes dans l’opinion publique quant à l’avenir de l’Union.

Contrairement à la Tanzanie continentale, où la fièvre électorale semble être plus faible, à Zanzibar, la tension entre le Chama cha Mapinduzi (CCM) le parti au pouvoir et celui de l’opposition, le Front civique uni (CUF), est plus alarmante. Les deux camps continuent à se disputer pour s’emparer du pouvoir dans les îles.

Des observateurs font remarquer que le CCM est déjà divisé en deux factions et, si cela n’est pas endigué au plus vite, le parti pourrait rencontrer une réelle compétition de la part de l’opposition, plus forte qu’en 1995. Or, beaucoup de Tanzaniens se demandent ce qui pourrait arriver à l’Union si le CUF gagnait les prochaines élections.

Le CUF n’a proposé qu’un seul candidat à la présidence de Zanzibar: le secrétaire général du parti, Seif Sharif Hamad. Quant au CCM, il a au moins cinq candidats: le Dr Mahomed Gharib Bilal, Abdisalaam Issa Khatib, Amina Salum Ali, Ahmed Hassan Diria et Aman Abeid Karume. Ce dernier est le fils du défunt Cheikh Abeid Karume qui mena la révolution contre le sultan et devint le premier président de Zanzibar. Il fut assassiné en avril 1972 par de présumés adversaires politiques.

Il semble que la sélection des candidats qui s’opposeront au CUF est devenue de plus en plus ardue. Le président Salmin de Zanzibar est en faveur de la candidature de son Premier ministre, le Dr Mahommed Gharib Bilal, depuis que le Comité exécutif national (NEC) a désapprouvé l’intention de Salim de changer la Constitution des îles et de se présenter pour un troisième mandat. Lors d’une réunion en février, le NEC, avec le support d’une grande faction du CCM, lui a bien fait comprendre qu’en aucun cas il ne pourrait se présenter pour la troisième fois.

Cependant, beaucoup sont d’avis que, quel que soit le parti gagnant à Zanzibar, l’union avec la Tanzanie continentale se maintiendra, puisque l’armée est sous le commandement du président de la République unie de Tanzanie, Benjamin William Mkapa. Celui-ci a toutes les chances d’être réélu pour un second mandat.

Tous ces problèmes quant à l’Union ont poussé les Tanzaniens à se remémorer le défunt Mwalimu Julius Kambarage Nyerere, le fondateur de l’Union et son plus ardent défenseur. Mais ce qui se passera à Zanzibar aura certainement un grand effet sur la nation entière.


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