ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 397 - 01/10/2000

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Gabon
S’ouvrir vers l’extérieur

ECONOMIE

Le Gabon a connu jusqu’à la moitié des années 1980,
une période d’euphorie et de prospérité économique liée à la rente pétrolière.
Les dirigeants se décident enfin à développer le secteur du tourisme

 

La nouvelle implication des autorités dans le déploiement des activités touristiques est une façon de s’ouvrir vers l’extérieur. Cette nouvelle orientation est devenue urgente et impérieuse pour diversifier l’économie du pays à l’heure où les réserves de pétrole s’épuisent. Malgré l’intérêt des politiques et les campagnes de presse, le flux touristique vers le Gabon représente moins de 1% du trafic jusqu’à présent. Une association de professionnels “Destination Gabon” a été créée pour améliorer le tourisme au Gabon et pour promouvoir les produits existants. Des brochures de présentation ont été éditées, destinées aux agences de voyages et au grand public. Le financement de cette campagne est assuré par la Mission française de coopération, l’Union européenne et des sociétés privées.

Assurer la croissance de l’économie

Le Gabon, qui n’est pas encore un pays de tradition touristique, a besoin d’investir dans ce domaine. Pour la première fois, l’Etat va veiller à la modernisation du secteur des agences de voyages et de tourisme et impliquer des opérateurs économiques en mesure de promouvoir l’activité touristique du pays. Dans la perspective de l’après-pétrole, le tourisme fait partie des secteurs prioritaires pour assurer la stabilité et la croissance de l’économie gabonaise. Le Gabon recèle certes des potentialités touristiques, mais beaucoup d’efforts doivent être faits pour répondre aux besoins de la clientèle et pour mieux réagir face aux contraintes concurrentielles.

L’absence de coordination entre les départements ministériels est un frein à l’éclosion du tourisme malgré les grosses sommes d’argent déployées tous les ans dans ce secteur. Les clients font face à des barrages et à des tracasseries administratives. D’autre part, une formation à long terme est indispensable pour développer le tourisme. Le secteur a besoin de guides bilingues et d’animateurs locaux, d’où la nécessité d’introduire une filière à l’université et de créer une école professionnelle de tourisme. Lors d’un récent passage à Libreville de M. Francesco Frangialli, secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme, le ministre gabonais du Commerce et du Tourisme, Alfred Mabicka, lui a présenté plusieurs requêtes, parmi lesquelles le souhait du Gabon de bénéficier de mécanismes de formation et de bourses d’études pour les étudiants et les fonctionnaires gabonais.

Pour développer le tourisme, l’Etat doit aussi construire des routes et viabiliser les sites. Le tourisme est aujourd’hui un phénomène international de grande envergure. En 1990, le nombre de touristes avait atteint les 400 millions dans le monde. Si le regain d’intérêt des autorités publiques pour le tourisme s’accompagne d’une volonté politique réelle, le tourisme pourrait se développer et se révéler comme un des marchés porteurs pour un pays qui prépare l’après-pétrole. Cependant, les potentialités sont sous-exploitées. Le Gabon est une des destinations les moins connues d’Afrique et... la plus chère.

Une fenêtre ouverte sur le monde

Le Gabon s’étend sur 267.000 Km2. Il est limité au nord par le Cameroun, à l’est par le Congo et à l’ouest par l’océan Atlantique. Le littoral gabonais depuis CocoBeach jusqu’à Mayumba est une zone propice au tourisme balnéaire. Les belles plages de sable fin s’étendent du Cap Estérias à la Sablière en passant par le Cap Lopez, la Pointe Denis, Sette Cama et Mayumba. Elles constituent de véritables pôles d’attraction pour les baigneurs et pour les amateurs de pêche marine. 80 % du territoire sont couverts par la forêt. Les arbres géants méritent d’être cités, comme l’okoumé et l’acajou.

A défaut de disposer de routes praticables tout le long de l’année, la mise en service du rail qui sillonne la forêt gabonaise depuis 27 ans des plateaux Batékés, au sud du pays, à la capitale, au bord de l’Atlantique, a été d’un intérêt économique majeur. 2.000 à 4.000 touristes se rendent chaque année à Lambaréné en voiture ou par train pour visiter le célèbre hôpital Albert Schweitzer, avant de prolonger leur visite sur le lac d’Evaro. A l’image du Petit train du Vigneron ou du Petit train de Cerdagne, en France, les sites à visiter sont nombreux. Les potentialités touristiques sont indéniables et la destination gabonaise peut être aujourd’hui proposée aux voyageurs. Bien que quelques facilités hôtelières soient disponibles dans les localités traversées, l’hébergement est aussi accessible chez l’habitant. Absente des brochures des Tours opérators, la destination gabonaise pourrait, grâce au train, prendre son envol.

Restent les tarifs de transports aériens entre l’Europe, l’Amérique et le Gabon, qui sont parmi les plus élevés du monde en raison des coûts d’exploitation excessifs. La multiplicité des compagnies aériennes africaines et leur morcellement ne peuvent assurer ni leur viabilité, ni leur rentabibilté. Une libéralisation de l’espace aérien pourrait offrir une opportunité pour développer ce transport, outil de désenclavement et moteur incontournable pour le développement économique des Etats africains.

 

Antoine Lawson, Gabon, août 2000 — © Reproduction autorisée en citant la source

 

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