ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 397 - 01/10/2000

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Malawi
Jeunes en lutte contre le SIDA

SIDA

Chaque soir, 30 «seigneurs de guerre», dont 12 femmes,
se réunissent dans la commune de Zigwangwa à Blantyre
pour discuter des dangers du VIH/SIDA

«Nous avons déclaré la guerre à la maladie meurtrière qui chaque jour réclame plus de vies», nous dit Lloyd Moffat, le coordinateur des «seigneurs de guerre» VIH/SIDA. Ils ne sont qu’une des nombreuses organisations qui, ces dernières années, ont poussé un peu partout au Malawi, avec l’aide financière de l’Unicef pour soutenir des programmes relatifs au VIH/SIDA. Cela fait partie du plan mondial quinquennal de l’Unicef couvrant les années 1997-2001.

Ce programme qui couvre tout le pays invite les jeunes à participer à diverses activités, telles que la création de clubs pour la prévention du sida, la formation professionnelle leur permettant de gagner leur vie, l’organisation de voyages d’études et de conférences sur tout ce qui touche au sida.

Les jeunes qui ne vont pas à l’école, sont eux aussi inclus dans ces activités. On a déjà créé beaucoup de clubs pour eux partout dans le pays. L’Unicef est convaincu qu’ils sont une grande aide pour enseigner aux jeunes à s’abstenir de tout ce qui pourrait favoriser la propagation du virus VIH, et donc du sida.

Les organisations de jeunes

Kenneth Warren, officier de liaison des jeunes au Conseil national des jeunes (NYCM) créé par le gouvernement, dit que son organisation a enregistré plus de 60 organisations de jeunes partout dans le pays et qu’il reçoit beaucoup d’autres demandes d’inscription, encore à l’étude. «Les ONG des jeunes veulent encourager un changement de comportement sexuel parmi les jeunes. C’est là notre objectif».

Récemment, à Lilongwe, il y eut un rassemblement régional, groupant des jeunes d’Afrique centrale et orientale. Ce rassemblement a révélé que, malgré les connaissances acquises sur la prévention du VIH/SIDA , il n’y a pas eu de changements notables dans le comportement de dizaines de milliers de jeunes. La raison de cela, selon Warren, se trouve dans la pauvreté qui oblige beaucoup de jeunes filles à vivre dans la promiscuité. C’est ainsi qu’elles contractent le virus VIH, qui a déjà infecté au moins un million de gens au Malawi. «Les filles, dit-il, doivent choisir entre s’abstenir de sexe et mourir de faim, ou s’adonner au sexe et recevoir de quoi manger, et mourir du sida plus tard».

Un rapport à mi-terme sur le programme de l’Unicef VIH/SIDA pour les jeunes, publié en juin 1999, montre qu’au Malawi la lutte contre la maladie est loin d’être gagnée. D’après le rapport, les jeunes, qui constituent 60% des 9,8 millions d’habitants, attrapent le virus à un taux bien plus élevé que les autres groupes d’âge. «Sans une action rapide et efficace, 50 % des jeunes, hommes et femmes, engagés dans l’éducation, les soins de santé et le secteur militaire, seront morts avant 2010».

De toute évidence, un tel développement provoquera un manque de main-d’œuvre dans les secteurs affectés, déjà à court de personnel, par manque de moyens adéquats et de fonds nécessaires pour subvenir aux institutions peu nombreuses de formation.

A présent, le Malawi a six collèges pour la formation d’instituteurs d’écoles primaires. Chaque collège peut accepter environ 140 étudiants. Le secteur des soins de santé compte deux écoles d’infirmiers du gouvernement et huit des Eglises, avec un enrôlement qui varie de 15 à 60 étudiants dans chaque institution. Il y a aussi deux écoles pour assistants médicaux, avec un cours de trois ans. Il y a un collège militaire au Malawi et deux écoles pour la police. Mais, dans tous ces établissements, le recrutement est très irrégulier dû à des contraintes financières.

Des études et des expériences venant de pays avoisinants, la Tanzanie et l’Ouganda, montrent que une connaissance de leur condition séro-positive, par des examens VIH, peut motiver les jeunes à changer de comportement. Mais ces examens ne peuvent se faire au Malawi, le pays n’ayant que deux centres de conseils et de tests volontaires (VCT), un à Blantyre et un à Lilongwe. Et, d’après certains spécialistes des soins de santé, peu de jeunes fréquentent ces centres, car ces services n’ont pas la réputation d’être très aimables avec les jeunes. En fait, ils s’occupent de gens de tout âge.

Toutefois, Patrick Chakloma, responsable du programme éducation et jeunes de l’Unicef, réfute ce jugement. Il dit que le recours aux services VCT par les jeunes du Malawi s’accroît et que, si ces services recevaient un peu plus de publicité et étaient plus confidentiels et abordables, les centres VCT seraient plus fréquentés.

Les «Banja La Misogolo»

Thomson Nhlane est le coordinateur du projet pour les jeunes «Banja La Misogolo» (Future famille), une organisation internationale se spécialisant dans les problèmes de la planification familiale. Il dit que son organisation a récemment incorporé dans son projet des services d’éducation sexuelle pour les adolescents, afin de rendre un service “amical” à la jeunesse. Dix jeunes, dans chacun des 27 districts du pays, vont recevoir une formation d’agents de distribution basée sur la communauté (CBDA). Ce projet se basera sur les 22 Banja La Misogolo déjà existant et toutes les cliniques gouvernementales de planification familiale, qui serviront de tremplin aux services d’hygiène sexuelle, surtout pour les adolescents vivant dans les communautés locales.

Mais à long terme, tout effort de combattre le fléau du sida parmi les jeunes dépendra de l’engagement des jeunes eux-mêmes.

Kennie Cliff Ntonga, Malawi, août 2000 — © Reproduction autorisée en citant la source

 

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