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Namibie |
DROITS DE L’HOMME
Le 26 juin dernier, c’était la journée des Nations unies en soutien aux
victimes de la torture.
Au Centre d’assistance légale (LAC) qui avait organisé
ces festivités, ce fut la désillusion
Le bruit avait couru qu’un ministre viendrait et prendrait la parole devant l’assistance. Une grande foule était là pour l’occasion, mais on n’a pas vu pas un seul représentant du gouvernement.
Une semaine avant, le directeur du LAC, Clement Daniels, avait déclaré: «Ce jour est un événement international, non politique; des représentants du gouvernement, des diplomates, des représentants des Nations unies et le grand public y assisteront». Il a été bien difficile, après, d’expliquer pourquoi le gouvernement avait brillé par son absence, quand sa présence était essentielle. Le porte-parole du gouvernement, Mocks Shivute, secrétaire permanent au ministère des Affaires étrangères, de l’Information et de la Radiodiffusion, lui aussi a été incapable d’expliquer clairement aux médias les raisons de ce boycott de l’événement. «Il m’est difficile de répondre à cela, a-t-il dit. II faut d’abord que je me renseigne sur ce qui s’est réellement passé. Il y a sans doute une raison à cette absence, mais ce n’est certainement pas un boycott de la part du gouvernement».
Le 12 décembre 1997, l’assemblée générale des Nations unies décrétait le 26 juin “journée mondiale pour le soutien aux victimes des tortures”. La Namibie est non seulement membre des Nations unies, mais aussi signataire de la Convention contre la torture. Il a toutefois fallu attendre jusqu’en l’an 2000 pour qu’elle commémore cette journée; et ce, sans la bénédiction du gouvernement. Pour certains observateurs, ce “boycott” pourrait trouver une explication dans la répugnance des dirigeants de parler de ce qui est arrivé pendant la lutte pour l’indépendance, y compris les nombreux cas de tortures.
Les atrocités d’autrefois
Le gouvernement du président Sam Nujoma s’est catégoriquement opposé à la pression venant d’organisations pour les droits de l’homme et d’organismes d’Eglises pour qu’on institue, comme en Afrique du Sud, une Commission vérité et réconciliation, devant laquelle viendraient se confesser ceux qui se sont rendu coupables d’abus contre les droits de l’homme. Le gouvernement prétend que cela ne ferait qu’ouvrir de vieilles blessures.
On savait que, lors de la cérémonie, on aurait abordé les atrocités perpétrées autrefois par le mouvement pour la libération — l’Organisation des peuples du Sud-Ouest africain (SWAPO) qui avait mené la lutte contre l’occupation du pays par l’Afrique du Sud. D’où son boycott par le gouvernement. Mais malgré l’absence du gouvernement, tout s’est déroulé normalement. Les participants étaient surtout des victimes de la torture par le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud qui autrefois gouvernait le pays, mais aussi par la SWAPO.
Paul Ipumbu, est une de ces victimes. Membre des combattants pour la liberté de la SWAPO, il fut fait prisonnier à Cassinga, en Angola, par les troupes de l’Afrique du Sud. Devant l’assemblée, il a déclaré que la question brûlante à laquelle toute victime de torture doit faire face est: “Dois-je pardonner à celui qui m’a torturé?”. Beaucoup de victimes portent les cicatrices de leurs souffrances jusqu’à la mort, et il leur est extrêmement difficile de dire: “Je pardonne à mes bourreaux”. Et quand il s’agit de demander des réparations, à qui la victime doit-elle s’adresser? On peut difficilement dire que c’est le présent gouvernement qui est responsable de ce qui est arrivé. Alors, à qui faut-il s’adresser?
Nangula Kathindi, secrétaire générale du Conseil des Eglises de la Namibie (CCN), a pris part à la réunion et a affirmé que le Conseil est catégoriquement opposé à toute forme de torture et de violence. «Notre mandat, en tant qu’organisation chrétienne, est basé sur des principes chrétiens, bien définis dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Ce sont ces principes qui sont propagés dans le monde entier par le Mouvement oecuménique, qui condamne aussi toute forme de torture et de violence». Le CCN s’engage àaider la société namibienne à faire en sorte que la convention des Nations unies sur la torture soit observée.
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