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Malawi
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ECONOMIE
Le tabac, la plus grande source de devises étrangères,
se vend à des prix
très bas cette année, suite à la campagne mondiale contre le tabac,
lancée
par l’OMS. Cela a des effets désastreux sur l’économie du pays.
«Depuis que la culture du tabac a été introduite dans ce pays, les prix n’ont jamais été aussi bas», a dit le ministre de l’Agriculture, Léonard Mangulama. «Normalement, le tabac constituait 40% du PNB et rapportait 70% des devises étrangères du pays», dit-il. Mais maintenant, à cause de l’intensification de la campagne antitabac, son ministère négocie avec des partenaires de développement pour voir comment augmenter le nombre de nouveaux projets d’irrigation qui pourraient aider le gouvernement à diversifier les produits agricoles dans le pays.
En juin dernier, au 12e congrès de l’association du tabac, à Lilongwe, le ministre a aussi fait appel aux cultivateurs pour qu’ils s’engagent dans d’autres cultures, comme celle du coton, des arachides, du manioc et aussi des épices.
Au même congrès, Charles Graham, président de l’Association malawienne du tabac, a vivement conseillé aux fermiers de s’efforcer, en dépit de cette crise, de produire un tabac de haute qualité, qu’on pourrait vendre à un prix avantageux. Pour lui, la responsabilité de la crise revient aux acheteurs intermédiaires qui n’ont pas traité les feuilles de tabac comme il fallait.
Un autre délégué au congrès, Patrick Damiton, du Malawi méridional, s’est opposé à cette campagne contre le tabac, car le tabac fournit du travail à beaucoup de gens. «Les bas prix ont ravalé notre niveau de vie; nous n’aurons même pas assez d’argent pour nous nourrir».
Selon un petit producteur, Henry Ntaba, représentant la base de l’industrie, certaines institutions de crédit étaient partiellement responsables du déclin de l’industrie du tabac: «Certaines banques ne veulent plus prêter aux fermiers qui, à cause du bas prix de vente du tabac, n’ont pas pu rembourser leurs emprunts. La même chose va se répéter cette année. Nous devons payer nos ouvriers, nous devons aussi payer le transport des feuilles de tabac vers les points de ventes».
En 1999, le Malawi a produit 14,3 millions de kilos de feuilles de tabac traité, contre 13 millions de kilos en 2000. En 1999, le pays a produit 111,4 millions de kilos de tabac Burley. Ce type de tabac, ne contenant presque pas de sucre, donne un goût plus sec et un arôme plus parfumé que celui de Virginie; son traitement se fait par aération dans de vastes granges et dure de un à deux mois. Cette année, il en a produit 125 millions de kilos. La grande partie de la récolte est exportée via Dar es-Salaam en Tanzanie, et Beira au Mozambique.
L’opposition du Malawi se préoccupe beaucoup de la tournure qu’a prise l’industrie du tabac. Récemment, le leader de l’opposition, John Tembo, déclarait au Parlement: «Durant ces dernières années, le Malawi dépendait en grande partie de la production du tabac pour relancer son économie. Le gouvernement doit faire tout ce qu’il peut pour persuader l’Organisation mondiale de la santé de revoir sa campagne antitabac, à la lumière de ce qui se passe au Malawi».
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