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Afrique Compter sur soi-même |
ECONOMIE
Vue d’ensemble sur la situation économique de l’Afrique
Les Africains prennent de plus en plus conscience que les pays pauvres, surtout ceux de la région subsaharienne, ne doivent pas attendre des pays industrialisés la solution aux problèmes qu’ils doivent affronter, mais qu’ils doivent exploiter eux-mêmes leurs ressources, leurs efforts et leurs initiatives. «Ce n’est pas le monde extérieur qui doit nous donner de quoi vivre; c’est à nous-mêmes que cela revient», disait le président de la Zambie, Frederick Chiluba, aux chefs d’Etat rassemblés au troisième sommet du Marché commun de l’Afrique australe et orientale (COMESA), le 29 juin 1998 à Kinshasa.
De tous les continents, l’Afrique est le moins industrialisé, et certaines usines y travaillent à moins de 30% de leur capacité. Les pauvres performances des économies africaines, ces 20 dernières années, ont provoqué une baisse du niveau de vie. C’est tragique, car l’Afrique a d’abondantes ressources humaines et naturelles, comprenant hydrocarbures, diamants, or, cuivre et autres minerais à haute teneur. Malgré cela, la pauvreté ne fait que s’accroître, ainsi que la mortalité infantile; l’assurance de vie diminue, le pouvoir d’achat baisse et l’industrialisation décroît.
L’Afrique est aussi accablée de dettes. A la fin des années 1970, la dette extérieure était de 48,5 milliards de dollars; aujourd’hui elle s’élève à plus de 300 milliards. Ravagée par des guerres civiles et régionales, et affectée de maladies, l’Afrique se débat pour faire face à son économie désastreuse et à son manque d’infrastructures bien planifiées.
Le commerce inter-régional indispensable
L’Afrique a besoin de grands investissements et il est évident que ceux-ci doivent venir du secteur privé et local, ainsi que d’investisseurs étrangers et régionaux, par le biais d’un commerce inter-régional.
Il y a quelque 40 ans, à l’aube de l’indépendance des Etats africains, la plupart des leaders du continent avaient une vision claire de la façon dont les choses se développaient: ils créèrent alors l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Leur intention à long terme était d’établir une communauté économique africaine au niveau continental. Une solution plus immédiate s’est trouvée à l’échelon régional. Dans les années 1970, naquit ainsi la Communauté économique des Etats d’Afrique occidentale (CEDEAO ). En 1981, on créa la Zone de commerce préférentiel (PTA ), pour l’Afrique australe et orientale, remplacée en 1994 par le COMESA.
La dimension restreinte de l’économie de chaque pays, ne disposant que de marchés limités et d’une disparité de ressources, a empêché d’atteindre un développement économique et social national. Si donc l’Afrique veut être indépendante et accroître le niveau de vie de ses populations, la coopération dans la production et distribution des produits de base, des produits stratégiques et des services au niveau régional, est une nécessité absolue. Dans la plupart des pays africains, le niveau industriel est on ne peut plus bas, alors que l’exportation des produits manufacturés est négligeable. Dans ce contexte, si l’Afrique veut survivre, elle doit parachever son intégration économique. Le continent ne doit pas attendre pour établir son propre bloc économique, semblable à celui de l’Union européenne, ou au Marché libre de la région de l’Amérique du nord (NAFTA ), ou à l’Association des nations de l’Asie du sud-ouest (ASEAN ).
COMESA
Le COMESA comprend 23 pays et s’efforce d’établir, avant le 31 octobre de cette année, une Zone de libre échange (FTA ), ainsi que, à partir de l’an 2004, un tarif douanier commun avec les pays en dehors de la zone. En 1992, on a réduit les tarifs douaniers sur 775 produits commercialisés dans les Etats membres du COMESA. En février dernier, son secrétaire général, le Kényan Erastus Mwencha, déclarait aux hommes d’affaires de la province industrielle zambienne du Copperbelt, très riche en minerais, que leurs produits représentent une contribution majeure au commerce à l’intérieur du COMESA.
Le commerce à l’intérieur du COMESA, évalué à 2,6 milliards de dollars en 1996, est supposé se développer, car la création d’une zone de libre échange développera les marchés des industries des pays membres et atteindra 370 millions de consommateurs.
Il y a quelques années, le COMESA a organisé une série d’ateliers pour dissiper les craintes de certains sceptiques, qui prétendaient que les bénéfices de cette intégration iraient surtout aux pays membres plus grands et plus développés industriellement, et que 40% des emplois se perdraient dans les pays à l’“économie désavantagée”. Le COMESA s’efforce de persuader les pessimistes qu’à cause de l’établissement du COMESA-FTA et de l’Union douanière, les pays membres prendront beaucoup plus de poids en parlant d’une seule voix aux négociations internationales.
Ndlr - Le 14 septembre, 9 des 20 pays membres du COMESA on confirmé leur participation à l’établissement de la zone FTA le 31 octobre.
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