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Ouganda Moderniser l’agriculture |
DEVELOPPEMENT
L’agriculture ougandaise, source principale des moyens d’existence pour
95% de la population,
est toujours basée sur une production de subsistance.
70% des Ougandais sont des petits fermiers. Les méthodes de culture et la technologie sont encore traditionnelles et rudimentaires, ce qui empêche le secteur d’obtenir des résultats significatifs. Il reste encore beaucoup à faire pour exploiter pleinement ses capacités.
Le président Yoweri Museveni a fait de la modernisation de l’agriculture son thème favori. Il profite de chaque occasion pour demander aux Ougandais de cesser de cultiver seulement pour leur subsistance. Mais son message, dit-il, ne s’est pas encore propagé dans les régions rurales; c’est pourquoi la pauvreté y est encore prédominante. Il a envoyé récemment des agronomes, des forestiers et des vétérinaires dans les villages, pour que les fermiers profitent de leurs compétences. On n’insistera jamais assez sur le besoin qu’a le pays de moderniser son agriculture. A cause du piètre niveau de production, les revenus venant de l’exportation diminuent et le pays manque de nourriture. Pas moins de 44% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Comment moderniser l’agriculture?
Pour qu’elle puisse prendre forme et porter des fruits à long terme, la campagne de modernisation de l’agriculture devra se faire en plusieurs étapes. Cela suppose une restructuration permanente des réserves de fonds pour les services sociaux et des programmes d’aide aux pauvres, et l’élaboration de mesures à long terme en faveur des secteurs productifs, tels que les programmes de crédit, l’extension des services et le développement sélectif des infrastructures.
Il faut d’abord que les paysans aient accès aux services qui doivent être étendus à leur intention. Ensuite, cette campagne n’aboutirait à rien si les fermiers n’avaient pas accès à des facilités de crédit qui leur permettent d’en finir avec la culture de subsistance et de se lancer dans l’agriculture commerciale. Le gouvernement semble vouloir favoriser cet aspect crucial de la campagne de modernisation. Gerald Sendaula, ministre des Finances, de la Planification et du Développement économique, soutient que l’élément clef du Plan pour l’éradication de la pauvreté (PEAP) et celui de la modernisation de l’agriculture (PMA) est de pouvoir donner aux pauvres des services financiers viables. La distribution de ces services aux paysans devrait être réservée à des banques non traditionnelles (des institutions de micro-financement).
Pour la prochaine année financière, Sendaula a annoncé un certain nombre d’interventions, dont des allocations de $1,4 million pour la production du coton par le biais de l’Organisation pour le développement du coton (CDO), et de $850.000 pour acheter des plants de café par l’intermédiaire de l’Administration du développement du café en Ouganda (UCDA). «Ce ne sont que des mesures intérimaires, en attendant le transfert au secteur privé de plusieurs aspects concernant l’agriculture», a dit le ministre.
L’objectif primordial du PMA est d’éradiquer la pauvreté par le développement de l’agriculture et de produire suffisamment de produits agricoles. Il mettra fin à tout engagement direct du gouvernement dans les aspects commerciaux, pour promouvoir le rôle du secteur privé. Il favorisera le développement et l’adoption de technologies augmentant la productivité. Dans ce contexte, les efforts du gouvernement seront centrés sur la création d’un environnement qui permettra aux paysans de devenir des fermiers prospères, modernes et commerciaux, ce qui augmentera la productivité de l’agriculture et d’autres sources de revenus ruraux.
Aspects cruciaux
Un autre aspect crucial est le besoin de diversifier l’exportation de base, en accentuant les cultures de rapport non traditionnelles. Il faut concentrer les efforts sur les produits agricoles les plus avantageux: la vanille, l’ocre, le poisson, les fruits et les fleurs. La dépendance excessive à l’égard de quelques cultures de rapport, tels que le café, le coton et le thé, a été désastreuse pour l’économie.
Mais pour cela aussi il faut un projet de crédits. Par exemple, déjà en septembre 1991, la Banque de l’Ouganda avait lancé un plan de refinancement de l’exportation (ERS) pour élargir les exportations de base, en privilégiant l’exportation des produits agricoles non traditionnels, et aider ainsi le pays à diversifier ses moyens d’obtenir des devises étrangères. Ce que la Banque avait en vue était de garantir assez de ressources de crédit pour assurer l’exportation des produits non traditionnels, en particulier les fruits et légumes, le maïs, les arachides, les peaux et le cuir, la vanille, les fleurs, les minerais.
Assurer la nourriture
Un autre aspect qu’il ne faut absolument pas négliger est celui d’assurer une nourriture suffisante. L’ironie c’est qu’un pays aussi fertile que l’Ouganda souffre continuellement de famine, dès qu’une sécheresse survient. Pour faire face à cette menace, il faudrait absolument développer une technologie qui aide le pays à accroître et maîtriser sa production nutritionnelle. Cela peut se faire, entre autres, en attirant l’attention sur le problème des petits fermiers, en identifiant les obstacles majeurs et les contraintes à la production, et en cultivant des produits agricoles qui mûrissent vite ou qui résistent à la sécheresse, pouvant se cultiver dans des conditions spécifiques, et en conseillant aux paysans de se servir de méthodes efficaces pour cultiver dans les différentes parties du pays des produits agricoles d’appoint en cas de famine.
Ce dont le pays a le plus besoin, ce sont des équipes interdisciplinaires, comprenant des agronomes, des entomologistes, des phytopathologistes, des spécialistes de la culture vivrière, et des vétérinaires spécialisés, collaborant ensemble à la recherche et aux expériences orientées vers la modernisation de l’agriculture afin d’assurer une nourriture suffisante. En d’autres mots, les recherches agricoles doivent être liées à la lutte contre la faim et la famine. Il va sans dire que toute mesure pour combattre la pauvreté dépendra d’une large compréhension et d’un engagement à l’intérieur du gouvernement, pour que ces mesures soient effectivement appliquées. Certaines provisions budgétaires devront donc être annulées et destinées à d’autres domaines, mais cela exigera de gros changements institutionnels.
La bataille contre la pauvreté a commencé, mais les Ougandais attendent de voir jusqu’où elle ira, surtout que la promotion et la protection des intérêts des pauvres se trouvent tout en bas de la liste des priorités des dirigeants.
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