ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 401 - 01/12/2000

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 Zimbabwe

Le successeur de Mugabe – le débat s’envenime



POLITIQUE


Beaucoup de voix se font entendre, et elles s’amplifient, pour exiger un changement de direction du pays.
Même au sein du ZANU-PF, le parti au pouvoir, la pression monte pour réclamer un successeur au président Robert Mugabe 
constamment accusé de piller l’économie du pays

Déjà avant les élections parlementaires de juin dernier, le Zimbabwe était en agitation à cause de la saisie de milliers de fermes de Blancs. Les vétérans de la guerre de libération, qui s’étaient battus jusqu’en 1980 pour se débarrasser du gouvernement colonial, voulaient récupérer «les terres de leurs ancêtres, volées par les colons britanniques».

Quand le conflit des terres a commencé, au début de l’année, les relations entre le Zimbabwe et la Grande-Bretagne, l’ancienne puissance coloniale, étaient devenues très tendues. Au plus fort de la confrontation entre les vétérans et les partisans de l’opposition, on a dû déplorer la mort de 31 personnes, parmi lesquelles des membres de la police qui s’efforçaient d’apaiser l’agitation. Le Fond monétaire international refusa alors de payer le solde de l’aide au développement, accusant Mugabe d’avoir exploité le programme de la redistribution des terres, et de continuer à s’en servir comme d’une arme politique pour soutenir et apaiser les membres de son parti, le ZANU-PF.

La tension fut à son comble après les élections parlementaires de juin 2000, où son parti gagna de justesse 62 des 120 sièges au Parlement, et le parti de l’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) en gagna 57.

Mugabe s’accroche

Le ZANU-PF tiendra son congrès en décembre, pour planifier l’avenir du parti en déclin. On a déjà créé un comité pour s’enquérir, auprès des membres du parti, des préférences pour le canditat à la succession de Mugabe. La pression monte pour injecter un sang nouveau, mais en même temps Mugabe et sa vieille garde font tout ce qu’ils peuvent pour rester au gouvernail.

Dumiso Dabengwa, ancien ministre de l’Intérieur et président de ce comité, a déclaré au Zimbabwe Mirror que les gens demandent au parti une décision claire, bien avant les élections générales de l’an 2002, sur la question du successeur de Mugabe. Même les membres de l’exécutif national du ZANU-PF et les parlementaires du parti réclament unanimement la démission de Mugabe. Un membre du politburo a déclaré: «Nous sommes tous d’accord que Mugabe doit se retirer. Le problème n’est plus là. Mais nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord sur un candidat».

L’aile réformatrice se rallie sur le nom du ministre des Finances, le Dr Simba Makoni, que Mugabe a nommé dans son nouveau cabinet après les élections de juin. Makoni est un homme d’affaires très respecté et ancien secrétaire exécutif de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Il essaye pour le moment de réconcilier le Zimbabwe avec le FMI, convaincu que le pays a grand besoin de l’aide des bailleurs de fonds. Il est respecté chez lui et à l’extérieur pour ses efforts en faveur de l’économie, mais il lui manque un appui au sein du parti. D’autres noms ont été avancés: celui de Edson Svobo, parlementaire ZANU, le favori du politburo; le président du Parlement, Emmerson Mnangagwa; et le ministre de l’Intérieur, John Nkomo.

Pendant ce temps, Mugabe continue à faire les manchettes de la presse locale, pour ce qu’ils appellent ses dépenses extravagantes des fonds publics, avec de longs voyages à l’étranger, accompagné presque toujours d’un entourage démesuré, alors que l’économie est en ruine. En septembre dans un rapport caustique, le Daily News révélait que Mugabe avait dépensé la somme fabuleuse de 13 millions de dollars zimbabwéens lors de son voyage de 13 jours en Libye, en France et aux USA, accompagné de sa famille et d’une pléthore de fonctionnaires gouvernementaux. Un travailleur à Harare fit cette réflexion: «Cet argent aurait pu servir à acheter des médicaments pour nos hôpitaux». Mugabe n’apprendra jamais – même après avoir failli être battu par le MDC.


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