ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 402 - 15/12/2000

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Kenya

Sida – La menace est toujours là



SIDA


En 1999, le président du Kenya, Daniel arap Moi, avait déclaré le sida un désastre national.
Mise au point de la situation à ce jour.

Au Kenya, la situation est de plus en plus désastreuse. Pour illustrer combien elle est alarmante, le professeur Mengech, directeur de l’hôpital d’enseignement et de consultation de Moi, le second du pays, nous dit que 20% des 480 lits sont occupés par des malades du sida, et qu’on envisage d’en ajouter 150 autres, pour pouvoir faire face aux besoins.

Les plus touchés sont les enseignants et les infirmières. D’après le Dr Ambrose Misore, responsable médical de la province du Nyanza, quatre infirmières sur trente seraient atteintes des maladies se rattachant au VIH/SIDA. «Chaque week-end nous faisons une collecte pour payer les funérailles d’un membre du staff. Comme il y a un embargo sur l’emploi, nous sommes forcés de travailler avec des équipes de plus en plus réduites». Le problème atteint des proportions si alarmantes que, vu le petit nombre d’infirmières diplômées encore au travail, les autorités de l’hôpital sont obligées de demander aux familles de soigner elles-mêmes leurs membres hospitalisés.

Le Dr Misore demande au grand public de ne pas reprocher trop vite à l’hôpital l’insuffisance des soins, car cela est dû à des circonstances qui échappent à tout contrôle.

Combattre la maladie

On a fait plusieurs essais pour combattre la maladie. En décembre 2000, on va expérimenter au Kenya un vaccin contre le sida, qui a déjà subi une série de tests en Grande-Bretagne. Le vaccin DNA , destiné spécialement à l’Afrique, est basé sur le sous-type A du VIH , très commun au Kenya et dans d’autres parties de l’Afrique. Ce test comprendra trois phases: la première se fera sur cent personnes et durera un an et demi; la seconde prendra deux ans et demi, et la troisième trois ans et demi.

Entre-temps, les campagnes de sensibilisation ont été accentuées. Un des moyens employés est le sport, pas seulement chez les jeunes mais aussi chez les adultes. Le 20 août, il y a eut un match de football entre des parlementaires (le Bunge Football Club) et Mukurwe-ini (de la province centrale). Pour l’occasion, le “maître de cérémonie” était Njeru Kathangu, le membre du Parlement de Runyenje. Il annonça qu’après le match de foot, il y aurait une discussion sur les problèmes liés au sida.

Dans les villages on se sert aussi de séances de vidéo. Pendant tout un mois, les 140.000 navetteurs voyageant chaque jour par la ligne de ferry ont assisté à une campagne de sensibilisation au problème. «Nous avons la responsabilité morale de nous unir pour combattre cette maladie qui tue les Kényans à une allure alarmante» dit M. John Ria, fonctionnaire des relations publiques, «il faut absolument que chaque Kényan la prenne au sérieux».

Les sidéens aussi ont fait un pas courageux en se présentant ouvertement en public. Du 1 au 3 août, 2.000 personnes infectées se sont réunies à Mbagathi pour une campagne de sensibilisation.

Mais tout le monde n’est pas d’accord avec les méthodes employées. Le Dr Thuo Kuria, président du département de sociologie à l’université d’Egerton, voudrait une approche plus “positive” pour arriver à mieux changer les comportements. La stratégie actuelle pour changer le comportement des gens – basée sur la peur de la mort causée par le virus –  est plutôt contre-productive et décourageante, selon le docteur. Lors d’un séminaire sur le thème:«Le planning familial et le comportement sexuel dans une époque de maladies transmises sexuellement et du VIH/SIDA», organisé le 28 août 2000 par le African Population and Health Research Centre, le Dr Kuria déclarait: «Les messages de mort à cause du sida n’aident en rien le pays; nous devons plutôt donner des messages positifs, tels que: “Que peut offrir la vie à un individu qui évite d’attraper la maladie?”».


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