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Sénégal Coalition mondiale contre la dette |
DETTE
«Initiative Dakar 2000: de la résistance aux alternatives»
Du 11 au 17 décembre 2000, se tiendra à Dakar une conférence internationale intitulée «Initiative Dakar 2000: de la résistance aux alternatives». Cette rencontre fera suite à diverses actions précédentes menées à travers l’Afrique et le monde pour attirer l’attention de l’opinion sur l’urgence de l’annulation inconditionnelle et immédiate de toute la dette. Un de ses résultats devrait être la mise sur pied d’une vaste coalition internationale pour l’annulation de la dette et le rejet des programmes d’ajustement structurel.
Malgré certaines réponses positives dans ce sens, l’essentiel de ces «créances», joint aux mesures d’ajustement structurel, continuent de constituer des obstacles majeurs au développement économique et social du continent. C’est pourquoi les organisateurs de la conférence de Dakar ont décidé d’initier une action dynamique d’envergure, à l’orée du troisième millénaire, dont ils entendent faire assurer le suivi par des coalitions locales de corps de métiers, à l’échelon de chaque pays africain.
Diagnostic, remèdes et suivi
Aussi, les participants à cette rencontre (représentants de plus de 200 réseaux et organismes internationaux, associations et organisations non gouvernementales de tous genres et de tous les continents, ainsi que des personnalités diverses...) viseront à atteindre les principaux objectifs suivants:
Les résultats ainsi obtenus devront être suivis d’un vaste mouvement d’opinion à tous les échelons de la planète. Tel est en tout cas le souhait des initiateurs de la conférence tels que le Conseil des ONG d’Afrique en développement (CONGAD) du Sénégal, et deux organisations belges: le Comité pour l’annulation de la dette des pays du tiers monde (CADTM ) et le Centre national de coopération au développement (CNCD).
Des arguments infaillibles
La démarche de ces institutions se fonde sur le fait que les pays endettés ont payé plus que ce qu’ils devaient et que les programmes d’ajustement structurel sont, en grande partie, responsables de la situation catastrophique dans laquelle se trouve l’Afrique aujourd’hui.
Selon le coordonnateur de la conférence pour le compte du CONGAD , Mr Demba Moussa Dembélé, «les flux financiers nets vers les pays endettés sont devenus négatifs depuis plusieurs années, ce qui veut dire, explique-t-il, que les pays pauvres sont en train de transférer une partie de leurs maigres ressources pour financer le développement des pays riches». Il invoque aussi le fait que «ce qui reste de la dette de la plupart des pays pauvres ne pourra jamais être payé; constat reconnu, du reste, par les créanciers eux-mêmes».
Il s’y ajoute que «dans certains pays, la dette a été souvent contractée par des dictatures à la solde de l’Occident, qui l’ont ensuite utilisée à des fins personnelles», et que, s’agissant spécifiquement de l’Afrique subsaharienne, «ce qu’elle doit à ses “créanciers” occidentaux représente une très petite goutte d’eau dans tous les océans et mers réunis», comparativement au «lourd tribut payé à l’accumulation capitaliste, au cours des cinq derniers siècles, par l’esclavage, la colonisation et la recolonisation en cours».
Récession, chômage et pauvreté
Pour ce qui est des programmes d’ajustement structurel, Mr Dembélé estime que «l’accent mis sur l’austérité budgétaire au nom de prétendus équilibres macro-économiques et le recul de l’intervention de l’Etat, se sont traduits par une compression dramatique des dépenses publiques qui, à leur tour, ont engendré la récession, le chômage et la pauvreté». Il ajoute que «les politiques de libéralisation et de privatisation ont contribué à étouffer les entreprises nationales et à favoriser le contrôle des économies africaines par les entreprises multinationales occidentales, pudiquement qualifiées de “partenaires stratégiques”».
La tâche qui s’annonce ainsi pour les hommes politiques, les opérateurs économiques, les partenaires sociaux et toute la société civile d’Afrique et d’ailleurs, est de peser de tout leur poids pour obtenir l’annulation de la dette extérieure du continent et l’abrogation des programmes d’ajustement structurel. Elle devrait constituer le premier pas vers la réponse positive à donner au récent document de la Banque mondiale, intitulé: «L’Afrique peut-elle revendiquer le XXIe siècle?»
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