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Ouganda |
ELECTIONS
Kiiza Besigye veut prendre la place de Museveni aux élections de 2001
Octobre 2000 s’est terminé en beauté. Le président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, a joué au football avec son homologue rwandais, pour montrer sans doute qu’il est encore en pleine forme. Mais la nouvelle étoile qui s’est levée dans le ciel politique de l’Ouganda, c’est le Dr Kiiza Besigye. Il s’est présenté comme candidat à la présidence et il veut mettre fin à la mainmise de Museveni sur le pouvoir depuis quinze ans. Parmi les sept candidats, c’est lui le challenger le plus sérieux.
Besigye, âgé de 45 ans, est médecin. Il veut faire un grand nettoyage printanier dans tout le système sans partis du Mouvement et le rendre à nouveau acceptable pour tous. Il est éloquent, indépendant de nature et loin d’être effrayé par sa mission historique.
“Nous voulons une démocratie à l’intérieur du Mouvement pour que toutes les tendances puissent y être acceptées”, a dit Besigye. Il veut aussi travailler de pair avec les partisans du multipartisme, et ainsi forcer le gouvernement à s’ouvrir à d’autres philosophies politiques. Continuer à exclure les partis politiques n’est pas sain d’après lui, et constitue un obstacle à la maturité politique et au transfert paisible du pouvoir.
C’est en mars 2001 que Besigye s’est décidé à se présenter contre Museveni. Certains l’encouragent car grâce à lui, disent-ils, le multipartisme pourrait être réintroduit en Ouganda. Mais quelques gros bonnets du Mouvement le considèrent comme un obstacle. Le gouvernement a bien peur que Besigye, originaire de l’ouest du pays, ne provoque une scission dans cette région qui, jusqu’ici, a fermement soutenu Museveni, lui aussi originaire de cette région. Besigye, lui, pense que sa mission est de servir tant le gouvernement que Museveni.
Sa campagne pour la présidence débuta sur une note humoristique. Selon Besigye, la popularité de Museveni (qu’une récente étude de l’Union européenne estimait à 93%) est un danger pour l’Ouganda. “La seule place où il n’existe pas de désaccords, c’est la tombe”, dit Besigye. Son intention n’est pas d’éliminer le Mouvement, mais de le changer pour intégrer les partisans du multipartisme.
Monsieur Propre
Besigye a un bon dossier. Il est un des rares partisans du Mouvement qui est resté “propre”. Il a été un des architectes du système du Mouvement et a joué un rôle crucial dans la réforme de la police en Ouganda. Il a enthousiasmé beaucoup de gens qui craignent que Museveni établisse une “dynastie présidentielle”. En accord avec ses lieutenants, Museveni a annoncé qu’il se représentera pour un nouveau mandat, afin de réorganiser l’armée. Mais la direction de cette réorganisation ne plaît pas à tous, surtout en ce qui concerne le fils de Museveni, le sous-lieutenant Muhoozi Kianerugaba, qui semble être une étoile montante. Diplômé du fameux Collège militaire britannique de Sandhurst, il est le numéro trois dans l’élite de l’Unité de protection présidentielle (PPU). Son ascension fulgurante a été suivie avec intérêt, surtout que l’influence politique dépend beaucoup du poste qu’on occupe dans l’armée.
Alors qu’il n’était pas encore soldat, Kianerugaba a soulevé une tempête au Parlement en recrutant des étudiants universitaires pour l’armée. Ceux qui ont été choisis ont suivi un entraînement militaire et sont déjà en fonction. Lors d’une cérémonie de remise de diplômes aux cadets du collège de l’infanterie, Museveni a dit aux cadets qu’ils seraient les futurs dirigeants de l’Ouganda. Ses opposants ont alors eu le sentiment qu’il préparait son fils à un rôle politique.
On se demande quelles sont les intentions de Besigye. Voudrait-il forger une alliance avec Museveni, surtout s’il faut un second scrutin pour les départager? Ou s’entendra-t-il avec les autres leaders politiques pour ne présenter qu’un seul candidat?
Tout cela sera révélé au premier trimestre de l’an 2001, quand sont prévues les élections.
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