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Malawi |
VIE SOCIALE
Le bruit d’une escroquerie colossale où de hauts fonctionnaires étaient
impliqués,
commença à courir en octobre dernier. On disait que le gouvernement
avait perdu de fortes sommes des fonds de l’Etat. Cela provoqua un tollé
général
et l’opposition exigea la démission du gouvernement
La Commission parlementaire de contrôle des comptes a révélé un escoquerie de $3 millions dont a été victime le gouvernement. A l’origine, il y a des transactions louches entre des fonctionnaires et des entrepreneurs pour une affaire de construction d’écoles et de clôtures. Au moins deux ministres du gouvernement du Front uni démocratique (UDF) y étaient impliqués, et plusieurs fonctionnaires du gouvernement ont été accusés de connivence avec les entrepreneurs pour des travaux jamais réalisés. Les fonds reçus pour la construction de ces écoles ont échoué en bonne partie dans les poches de hauts fonctionnaires et de politiciens.
Dans le rapport de la Commission de contrôle des comptes publics, il y a deux noms qui ressortent: le ministre des Transport et des Travaux publics Brown Mpinganjira, et Peter Chupa, ministre du Travail. De hauts fonctionnaires civils ont été également cités, comme ayant été surpayés ou payés pour des travaux délibérément abandonnés ou laissés inachevés. Le scandale concernait surtout le ministère de l’Education, mais d’autres ministères étaient aussi impliqués dans cette arnaque.
Même après la publication du rapport, les deux ministres impliqués — qui avaient pourtant nié avec véhémence toute implication dans l’affaire — auraient secrètement recommencé l’exécution des projets pour lesquels ils avaient empoché frauduleusement de l’argent. A Lilongwe, on a vu les ouvriers d’une compagnie — appartenant au ministre Mpinganjira — travailler nuit et jour pour achever la construction d’une école secondaire pour filles.
Le haut fonctionnaire le plus important mêlé à cette affaire est l’ancien secrétaire principal de l’Education, Sam Safuli. Arrêté et interrogé après avoir été informé de ses droits, il a incriminé des hauts fonctionnaires du gouvernement et des gros bonnets de l’UDF. Au moins 32 fonctionnaires du ministère de l’Education, ainsi qu’un membre de la mission diplomatique du Malawi à Paris, ont été mis en examen.
Les réactions publiques
N’y aurait-il pas de fin à ces révélations? La nouvelle de ces scandales a été reçue avec écœurement par la plupart des Malawites et aussi par les bailleurs de fonds du Malawi, surtout la Grande-Bretagne.
Lors de sa récente visite au Malawi, Peter Hain, ministre britannique aux Affaires étrangères, avait promis une augmentation substantielle de l’aide pendant les cinq prochaines années. Mais cela n’a pas plu au Haut commissaire britannique, George Finlayson, qui a tiré à boulets rouges contre le gouvernement du Malawi pour cette fraude, imputable aux hautes sphères du gouvernement. Le président Muluzi, mécontent de cette prise de position du Haut commissaire, s’est élevé contre ce qu’il appella: “une ingérence étrangère dans les affaires politiques du pays”.
Le principal parti d’opposition, le Parti du Congrès du Malawi (MCP ), n’a pas été tendre avec le gouvernement. Son président, Mwanda Chaluamba, a demandé la démission du gouvernement pour ce qu’il appelle “la mauvaise gestion de l’économie et la corruption continuelle, alors que le pays souffre de la pire des dépressions économiques de mémoire d’homme”.
Presque en même temps le gouvernement annonçait son intention d’acheter 39 voitures de luxe Mercedes-Benz pour ses ministres. mais Au mois de novembre de la même année, le président Muluzi a annoncé que les voitures incriminées seraient vendues au plus offrant et que les nouveaux ministres n’avaient qu’à se contenter de moins de confort.
Et le président Muluzi lui-même, comment a-t-il réagi à ces révélations de corruption? Il a déclaré publiquement qu’il relèverait de sa fonction tout haut fonctionnaire ou ministre mêlé à cette escroquerie. Toutefois, l’organisation Transparency International ne s’est pas contentée de cette déclaration. Elle a dit clairement que le président Muluzi devait montrer aux citoyens qu’il est “au-dessus de tout soupçon de corruption”, en ajoutant que tous ceux qui y sont impliqués d’une façon ou d’une autre devraient démissionner.
Le 1er novembre 2000, le président Muluzi a licencié tout son cabinet, après que de hauts fonctionnaires avaient été accusés de corruption.
Le 5 novembre, il annonçait la formation d’un nouveau cabinet, où certains des grands noms du gouvernement précédent brillaient pour leur absence. Parmi ceux-ci on remarquait Brown Mpinganjira et Peter Chupa. Le ministre de l’Education, Cassim Chilumpa était également parmi les sacrifiés.
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