ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 409 - 01/04/2001

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Afrique
Le triangle de développement ZMM


ECONOMIE


La Zambie, le Malawi et le Mozambique (ZMM) ont décidé d’établir un triangle de développement — une zone économique transnationale, destinée à accroître le commerce et les investissements privés dans les trois pays. Leurs représentants se sont rencontrés récemment à Lilongwe, Malawi, pour signer un document d’intention. (Cfr sur même sujet ANB-BIA, 15 mai 2000, n. 390, pg II)

Le triangle de développement ZMM, le premier de ce genre en Afrique, est une initiative du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Un autre projet du même genre a été couronné de succès dans la région du sud-est asiatique et du Pacifique. Le triangle ZMM couvre une vaste région de 294.184 km², avec une population de plus de 8 millions de consommateurs. Ce triangle s’étend de Mpulungu, ville portuaire sur le lac Tanganyika au nord de la Zambie et proche de la frontière de la Tanzanie, jusqu’au port de Beira sur l’océan Indien. Ce territoire comprend en Zambie les districts de Nakonde, Chipata, Chama et Lundazi; au Malawi, les districts de Chitipa, Karonga, Rumphi, Nkhata Bay et Mzimba; et une grande partie de l’ouest du Mozambique.

La délimitation de cette région, qui est le résultat d’études de faisabilité, reste sujette à des retouches. Le triangle de développement (ZMM-TD) englobe un ensemble de données communes au niveau de la culture, des traditions, de la langue, du commerce et de l’industrie, ainsi que des facteurs socio-économiques cruciaux pour le succès du projet.

Le PNUD voudrait que le secteur privé ait la haute main sur cette initiative, les chambres de commerce travaillant de concert avec les gouvernements respectifs pour modeler et exécuter les orientations et les réformes institutionnelles, en vue d’accélérer et d’intensifier l’intégration des économies des trois pays. Des gouvernements, on attend surtout qu’ils assouplissent les règlements rigides de l’immigration, datant de la période coloniale; et qu’ils facilitent les affaires, libéralisent le commerce transfrontalier et délivrent les licences de commerce nécessaires.

Les secteurs d’exploitation

Les trois pays ont maintenant confirmé leur engagement politique à l’égard du ZMM-TD, et les institutions internationales de financement ont promis de soutenir des projets viables dans la région. Un protocole d’accord aurait dû être signé à la réunion de Lilongwe, mais on a décidé de le reporter jusqu’à ce qu’un comité d’experts ait fait une analyse juridique de l’ensemble.

Les secteurs d’exploitation comprennent l’agriculture et l’agro-industrie, le tourisme, les télécommunications internationales, le transport et les communications, ainsi que le développement de l’esprit d’entreprise. Il s’agit notamment d’aider de jeunes entrepreneurs ruraux à mieux exploiter les ressources locales en suivant des modèles de production qui prévoient le recyclage.

Un des mécanismes prévus pour le développement de la région est de favoriser le partage des ressources, en exploitant les différentes possibilités des pays participants au bénéfice de tous. Le manque de terres cultivables au Malawi, par exemple, pourrait être compensé par l’installation d’industries agro-alimentaires communes au Mozambique ou en Zambie, où il y a suffisament de terres sous-exploitées. D’autre part, le barrage de Cabora-Bassa pourrait fournir assez d’énergie à des régions en Zambie et au Malawi, qui n’en ont pas assez, pour aider au développement de l’agriculture et de l’industrie.

Le besoin urgent de développer les transports et les communications dans les trois pays nécessitera la coopération active du secteur privé. Il s’agit surtout de la ligne de chemin de fer entre Mchinji (Malawi) et Chipata (Zambie), dont la construction a souvent été remise par manque de fonds; et du corridor routier Nacala-Beira, détruit pendant la guerre civile au Mozambique. Ces deux voies de communication sont vitales pour le transport des matières premières et des produits finis à l’intérieur du ZMM-TD, dont les bienfaits devraient se répandre sur toute la région des Grands Lacs.

Pour faciliter l’accès à des services de communication efficaces, on a l’intention de créer dans les régions du ZMM-TD des télé-centres dirigés par les chambres de commerce, comme cela se fait déjà en Zambie, dans le district de Chipata.

Ces améliorations d’infrastructures aideront certainement à promouvoir le commerce, à ouvrir des régions productives actuellement inaccessibles au développement et, en conséquence, à créer des emplois et apporter la prospérité à la population locale.

Le ZMM-TD est la version locale de ce qu’envisage la Communauté économique de l’Afrique, qui demande de créer des blocs de développement régionaux. Le PNUD aussi essaye, par cette initiative, d’encourager le développement des régions rurales par le biais d’entreprises privées locales, le gouvernement ne jouant qu’un rôle de soutien.


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