ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 410 - 15/04/2001

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Ouganda

Un secteur bancaire plus sain


ECONOMIE


Le secteur bancaire de l’Ouganda s’est consolidé, il est plus sain qu’auparavant. Et cela,
pour plusieurs raisons, notamment la fermeture de trois banques insolvables en 1998-1999,
des améliorations dans la législation, et une meilleure surveillance de la Banque de l’Ouganda.

Dans son discours du 15 juin 2000, où il présentait le budget 2000/2001, le ministre des Finances, de la Planification et du Développement économique, Gerald Ssendaula, disait que le gouvernement avait pris les mesures nécessaires pour consolider le cadre de contrôle et de réglementation des banques. Dorénavant les banquiers devront garantir que leurs banques sont gérées avec prudence. Les banques devront aussi avoir un capital de base solide, pour pouvoir se protéger contre les pertes et sauvegarder les fonds des déposants. Le capital d’une banque est en effet le facteur le plus important pour garder la confiance. Sa fonction essentielle est de garder la banque ouverte et opérante.

Améliorations et faiblesses

Ssendaula a indiqué qu’un nouveau projet de loi pour les institutions financières avait été préparé et serait présenté bientôt au Parlement. «Je suis sûr, a-t-il dit, que les mesures prises pour améliorer les règlements et le contrôle des banques et pour faire respecter les lois bancaires, ont profité aux clients et à la solvabilité des banques». Cela a été confirmé par l’amélioration des performances de l’industrie bancaire. Le total des dépôts s’est accru et la situation générale du capital s’est consolidée. Mais toutes les banques n’ont pas obtenu les mêmes entrées. On a assisté à un “mouvement vers la qualité”, certaines banques ayant perdu leurs clients au profit des autres.

Qu’arrive-t-il quand des emprunteurs ne remboursent pas leurs emprunts? Le ministre des Finances s’est dit préoccupé de voir qu’il y a encore des signes de faiblesses dans les revenus globaux et la qualité de l’actif. Les banques doivent encore recourir aux tribunaux pour recouvrer leurs dettes, mais cela prend des années, surtout s’il s’agit d’une sorte de nantissement. Il est donc important de renforcer la division commerciale de la Haute Cour en vue d’accélérer ces procès.

La Banque de l’Ouganda (BOU) a montré qu’elle suit de près le marché financier et celui des devises étrangères, et qu’elle prend des mesures, dès que c’est nécessaire. Ainsi durant l’année financière 1998-1999, la BOU est intervenue dans le marché de change en vendant $110 millions en vue de stabiliser le taux de change. Le 10 août 2000 encore, la BOU est intervenue de la même façon dans le marché du taux de change en vendant $6 millions parce que le shilling ougandais gardait un taux décroissant vis-à-vis du dollar.

Durant l’année financière 1999-2000, la politique monétaire ougandaise dut faire face à quatre défis: le paiement aux déposants des banques qui avaient dû fermer leurs portes, tout en assurant une stabilité macroéconomique globale; le fléchissement continu du shilling ougandais par rapport au dollar; la détérioration des termes du marché extérieur; l’inflation causée par la sécheresse dans beaucoup de régions du pays.

Certaines banques firent faillite et leurs déposants ont dû être remboursés pour leurs dépôts perdus. La BOU a décidé qu’à l’avenir elle n’interviendrait que pour les dépôts assurés. “La Banque de l’Ouganda peut contrôler les banques et les obliger à respecter les règlements bancaires, dit Ssendaula, mais aucun contrôle bancaire, n’importe où dans le monde, ne peut garantir qu’une banque ne fera pas faillite”. Mais, selon la commission d’enquête judiciaire sur la fermeture des banques, présidée par le juge James Ogoola, en octobre 2001, le département de contrôle de la banque centrale manquerait de personnel qualifié pour inspecter toutes les banques; il en aurait juste assez pour surveiller celles qui sont “en crise”. C’est un aveu voilé que la BOU a des contraintes financières et n’est pas en mesure d’inspecter et de contrôler toutes les institutions financières dans le pays.

Il faut aussi noter un autre facteur dans le monde bancaire. Il y a quelques mois, des fonctionnaires de gouvernements et des représentants des banques centrales du Kenya, de Tanzanie, de l’Ouganda et du secrétariat du Commonwealth, se sont rencontrés à Arusha, pour s’attaquer à la menace grandissante du blanchiment d’argent et du trafic de drogues en Afrique de l’Est. Le secrétariat de la coopération de l’Afrique de l’Est organisait cette conférence de quatre jours, en association avec le gouvernement de la Tanzanie. L’objectif de la réunion était de permettre aux participants d’identifier les différents genres de blanchiment d’argent, et la vulnérabilité du secteur financier et de l’économie dans son ensemble. Une économie libéralisée signifie que l’argent peut circuler librement. Cette liberté, si elle n’est pas contrôlée, et tenant compte d’autres facteurs tels que la prolifération des casinos, peut créer un milieu favorable au blanchiment de l’argent.


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