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Congo Brazza |
PAIX
Ils sont arrivés au Congo-Brazzaville il y a trois ans. Tout est mis en
œuvre pour leur rapatriement,
mais certains hésitent. Les problèmes des
droits de l’homme à Kinshasa restent encore entier.
Les malentendus entre le Congo-Brazzaville et la République démocratique du Congo (RDC) pourraient-ils enfin se dissiper? Tout porte à le croire. En témoigne la visite à Brazzaville, le 9 mars dernier, de Théophile Ossembe Ila Katchonga, facilitateur du rapatriement des ex-Faz (Forces armées zaïroises, de Mobutu). Son objectif: persuader les réfugiés à Brazzaville de regagner le bercail. «La nation a besoin d’eux. C’est sur eux que le nouveau pouvoir de Kinshasa fonde ses espoirs», souligne-t-il en précisant que le nouveau régime plaide pour le pardon et la réconciliation nationale.
Lors de la prise du pouvoir à Kinshasa par Laurent-Désiré Kabila, le 17 mai 1997, des ex-Faz et anciens éléments de la garde présidentielle de Mobutu avaient traversé le fleuve Congo, avec armes et bagages. Ce qui représentait une chance pour Denis Sassou Nguesso, en lutte armée contre le pouvoir de Pascal Lissouba. Il les avait massivement recrutés dans les rangs de sa milice Cobra. Depuis lors, un climat de suspicion s’était installé entre Brazzaville et Kinshasa. Les choses se sont encore envenimées en 1998, avec la nouvelle guerre civile en RDC et la reprise de la guerre au sud du Congo-Brazzaville. Les maquisards Ninjas de Bernard Kolelas, en débandade dans le Pool, se sont enfuis en RDC pour aller combattre dans les rangs des forces gouvernementales de Kabila. D’où la tension entre les deux voisins, chacun accusant l’autre de soutien à bandes armées.
Pour mettre fin aux suspicions, le nouveau régime de la RDC tente de favoriser le rapatriement des ex-Faz au pays. «Nous travaillons maintenant en relation avec Brazzaville. Nous voulons des relations de bon voisinage», explique M.Théophile Ossembe Ila Katchonga.
On reste prudent
Déjà, plus de 400 ex-Faz volontaires se sont fait enregistrer à l’ambassade de Kinshasa à Brazzaville. Cependant, 175 éléments seulement vont constituer le premier contingent à rapatrier. Les autres attendent de voir le traitement qui leur sera réservé. Ils sont nombreux à exiger d’abord une amnistie générale. «Beaucoup ont encore peur», constate le facilitateur. «Mais il n’y aura pas de chasse aux sorcières», rassure-t-il. D’ailleurs, quelques caciques du régime de Mobutu, comme le général Likulia Bolongo, actuel ministre de la Construction, sont rentrés sans être inquiétés.
En dehors des ex-Faz basés à Brazzaville, on estime à plus de 500 d’autres éléments dispersés à travers le territoire congolais, notamment dans les villes comme Nkayi, Dolisie, Pointe-Noire… Dans ces localités, certains se sont lancés dans des activités lucratives: petit commerce, agriculture… D’autres par contre, sont incorporés dans les rangs des forces armées congolaises de Sassou. Ce qui n’arrange pas le travail du facilitateur, même s’il bénéficie de la collaboration du HCR.
Avant l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, le 16 janvier dernier, les gouvernements de la RDC et du Congo-Brazza avaient décidé d’organiser des patrouilles mixtes le long de leur frontière commune. Les deux armées devaient patrouiller sur le fleuve Congo et sur l’Oubangui à partir de Kinshasa jusqu’à la localité Buburu à 800 km au nord de Kin. Mais rien n’avait été fait. Avec l’arrivée de Kabila junior à la tête de la RDC, le projet a été revu. Les experts militaires des deux pays veulent le concrétiser dans les tous prochains jours et sécuriser la circulation des bateaux sur le fleuve Congo et l’Oubangui, région de combats sporadiques entre l’armée de Kinshasa et les rebelles de Bemba.
Le rapatriement des ex-Faz du Congo-Brazza fait des émules: ceux qui ce sont réfugiés à Bangui (Rép. centrafricaine) se prononcent également pour un retour au bercail. A Kinshasa, les autorités s’organisent pour recevoir “les fils égarés”. «Les sites d’accueil ont déjà été aménagés. Ils seront directement brassés, puis réintégrés au sein des Fac», précise M.Théophile Ossembe Ila Katchonga.
Reste à savoir si Kabila fils réussira là où le père a échoué. On peut l’espérer. Dans ce cas, le spectre de l’explosion de la sous-région tant redouté s’éloignera progressivement.
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