ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 411 - 01/05/2001

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Kenya

Les malheurs des sans emploi


VIE SOCIALE


Le taux élevé des sans emploi est décourageant.
Il a apporté dans son sillage une pléthore de problèmes

Depuis 1970, les perspectives de travail ont diminué. Alors que le taux de croissance de la population est de 2,4% par an, celui de la croissance de l’emploi n’est que de 1,9% par an. Et, comble de malheur, depuis 1997, chaque année, plus de 10.000 emplois ont été supprimés. Plus de 50% des nouveaux chercheurs d’emploi ne trouvent pas de travail. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), 350.000 nouveaux emplois furent créés au Kenya en 2000, mais plus de 148.000 personnes n’ont toujours pas pu trouver du travail.

Tout cela a eu un impact négatif sur la société. La criminalité ne fait qu’augmenter. Elle est suivie de près par la prostitution, et ce qui est inquiétant, ce sont surtout des très jeunes filles, à peine adolescentes, qui y sont impliquées. On a beau le nier avec véhémence, certains exploitent des maisons de passe où des jeunes filles «prêtent service»; elles reçoivent un salaire dérisoire, et sont surveillées de près pour qu’elles ne puissent s’échapper. Bon nombre d’entre elles ont été attirées, avec l’accord de leurs parents, par des fausses promesses de travail. Alors que 53% de la population rurale et 49% de la population urbaine vivent sous le seuil de la pauvreté, beaucoup de parents acceptent ce genre d’offre avec empressement.

Quant au travail des enfants, l’attention officielle se porte surtout sur les usines et autres formes d’emploi formel. Mais beaucoup ont la vie dure à la maison même. Ils sont employés comme domestiques par leurs proches, parfois sans aucun salaire. Cela ne fait qu’aggraver la situation.

Les escrocs

La situation des sans emploi est souvent une pépinière pour les escrocs. Ils opèrent en tant qu’agences ou individuellement, demandant beaucoup d’argent, promettant un boulot en or, qui ne se matérialise jamais; puis ils disparaissent mystérieusement, changeant fréquemment d’habitation. Il suffit de faire paraître une belle annonce dans un journal, avec une adresse à laquelle les chercheurs d’emploi désespérés peuvent s’adresser, et voilà, vous avez attrapé une victime. Ces pseudo-agences de travail font payer leur client, chercheur de travail, quelques milliers de shillings, même jusqu’à 50.000 shillings. Le travail promis peut être (et est souvent) un travail proposé à l’étranger.

Si vous entrez dans un tel bureau, vous verrez sur les murs des certificats apparemment incontestables, prouvant que le propriétaire est un véritable agent d’emploi. Et ils sont malins, ces escrocs! Ils n’acceptent pas tout le monde. Ils demandent que le chercheur de travail ait des qualifications raisonnables. Certaines agences promettent aussi de gros salaires sans parler de qualification, ou en affirmant même qu’aucune qualification n’est nécessaire.

Des employeurs qui cherchent vraiment du personnel, sont parfois les dupes d’un employé potentiel. Un certain Dr F.O. Were s’est fait avoir par une soi-disant infirmière qui se vantait d’avoir des relations haut placées et affirmait être une parente du président de la Tanzanie, Benjamin Mkapa. «J’ai été le dindon de la farce, dit le Dr Were. Elle était si sympathique; personne, même le plus incrédule, n’aurait manqué de la croire». Le problème des sans emploi ne fait que croître. Mais il serait prudent de tenir compte des avertissements du Dr Were: «Je crois que ces hommes et ces femmes étudient d’abord leurs victimes avant de faire leur coup. C’est un jeu extrêmement sérieux, d’où le plus malin sort vainqueur. Cela pourrait vous arriver!»


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