ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 414 - 15/06/2001

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Malawi

Projets d’eau potable


VIE SOCIALE


Une bonne eau potable, un système sanitaire et l’hygiène publique
ont leur rôle à jouer. Les autorités du Malawi cherchent une solution


Il y a quatre ans, la diarrhée faisait des ravages dans le district de Thyolo, dans le sud du Malawi. Le gouvernement et les ONG décidèrent alors qu’il fallait trouver une solution durable à ce problème

L’idée était de fournir dans les villages de la bonne eau potable à la population. Ce serait le meilleur moyen pour freiner cette infection d’origine hydrique, devenue aujourd’hui une des maladies les plus mortelles, avec la malaria et le VIH/SIDA.

Mais, après avoir foré des trous d’eau dans les différents villages, la diarrhée et les autres infections analogues ont continué à être des menaces dangereuses. «On sait qu’en fournissant de la bonne eau potable, on n’améliore pas toujours la santé des gens», dit Joseph Kazombo, spécialiste dans le domaine de la santé et de l’hygiène publique au ministère du développement de l’eau. «L’éducation de la santé et de l‘hygiène a son rôle à jouer», insiste-t-il.

Le projet DWS III

C’est dans ce contexte que le gouvernement a commencé la phase III pour l’alimentation en eau des districts: le projet DWS III, financé conjointement par un prêt de la Banque africaine de développement et par le gouvernement du Malawi. Améliorer la santé et l’hygiène publique est un des objectifs principaux du projet.

Le projet DWS III, d’un montant de $17,2 millions, fait partie intégrante de la stratégie globale du développement national de la distribution d’eau dans le pays, pour les années 1994-2010. Préparé en 1994 par une étude du secteur de la distribution d’eau, il sera mis en oeuvre dans treize centres, dépendant de trois bureaux régionaux: ceux des régions méridionales et septentrionales auront chacun six centres, celui du centre n’en aura qu’un seul.

Le but du projet est de distribuer assez d’eau pour les besoins de la population. Il devra aussi améliorer la fiabilité et le rendement des systèmes d’alimentation en eau déjà existants. Un document préparé par un membre de l’équipe estime que le projet, qui doit être achevé en 2003, fournira finalement de l’eau pure à environ 210.000 personnes vivant aux environs de ces treize centres.

Le document stipule que «dans les régions urbaines, il y aura des connections individuelles avec compteur pour ceux qui ont les moyens de payer, et aussi des points publics d’alimentation en eau pour ceux qui ne le peuvent pas». Pour la population rurale, le but serait de fournir environ 27 litres d’eau potable par personne et par jour. Personne ne devrait marcher plus de 500 mètres pour avoir de l’eau.

L’hygiène publique

Il faut aussi assurer l’hygiène publique. Selon Kazombo, la plupart des gens de ces trois régions vivent encore d’une façon traditionnelle, dans des quartiers surpeuplés et des maisons sans système de tuyauterie interne, et ils doivent donc aller chercher l’eau à des fontaines publiques. Ces gens, comme aussi les étudiants des différentes écoles, doivent se servir pour leurs besoins naturels de latrines non protégées.

Kazombo, qui est aussi directeur de la commission de la santé et de l’hygiène publique dans la région méridionale, dit qu’on encouragera les communautés à construire des fosses septiques modernes, en employant des plates-formes sanitaires et des dalles avec des tuyaux de ventilation.

On envisage aussi une éducation à d’autres habitudes d’hygiène, comme surtout celles de se laver les mains après avoir été aux toilettes et avant de préparer la nourriture ou de manger; de laver les légumes et les fruits avant de les consommer; de se laver au moins une fois par jour; et d’utiliser deux bassins pour l’eau potable.

Et il ajoute: «Des installations sanitaires (des douches, des étagères pour les plats, des fosses pour les ordures) seront mises à la disposition des ménages. Ceux qui en profiteront, devront fournir les matériaux de construction et aussi donner un coup de main pour creuser ces latrines».

La participation des communautés locales

L’expérience a malheureusement montré que trop souvent beaucoup de projets financés de l’extérieur s’effondrent dès que le donateur se retire. On craint donc que quand le projet DWS III, qui repose sur des hommes et des femmes ordinaires, arrivera à sa fin, tout puisse s’effondrer. 84% du budget sont financés par ADB, qui se retirera en décembre 2003.

Elizabeth Gondwe, la comptable et membre du comité pour la mise en œuvre du projet, dit que les communautés vivant aux alentours des centres recevront une bonne formation pour la gestion financière du projet, afin qu’elles apprennent comment recueillir et gérer des fonds pour les installations des points publics d’eau et l’hygiène. Cela garantira la survie du projet.

Elle explique: «Chaque comité des points d’eau (WPC) est supposé constituer un fonds de maintenance pour acheter des pièces de rechange. Chaque comité devra discuter avec le chef du village et autres dirigeants locaux comment établir ce fonds. Il est facile de gagner le support de la population quand les dirigeants locaux influents soutiennent l’idée. Le comité doit garder un registre dans lequel ils inscriront le nombre des utilisateurs des points d’eau, car ce sont ceux-là qui devront contribuer à ce fonds d’entretien».

Mais Gondwe est réaliste. Elle sait très bien que plus de 60% des 10 millions de Malawites vivent sous le seuil de la pauvreté et qu’à cause de cela une bonne gestion du fonds d’entretien ne peut être garantie.

Martin Chidzalema, directeur général du conseil régional de l’eau pour la région du Sud (SRWB ), dit qu’à cause du fait que beaucoup d’organisations fournissent maintenant gratuitement de l’eau en forant des puits, il sera difficile de convaincre les gens à se servir encore de l’eau du Conseil régional de l’eau et de payer pour cela. «Nous avons beaucoup de concurrence dans notre secteur, dit-il, et nous devons fournir un service de qualité à nos clients si nous voulons survivre en tant qu’entité commerciale. Sans les clients, le SRWB devra fermer ses portes».

Il est évident qu’il n’y a pas qu’une seule solution pour aider les gens souffrant d’infections diarrhéiques. Ce qui est certain, c’est qu’une bonne eau potable, un système sanitaire et l’hygiène publique ont leur rôle à jouer et que les autorités du Malawi ne peuvent se permettre d’ignorer ce problème.


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