ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 417 - 01/09/2001

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


Congo RDC
Encadrement des sourds-muets


ACTION SOCIALE

Le centre Espoir pour les sourds à Kisangani opte pour une politique de suivi
dans les familles des sourds-muets

Récemment à Kisangani, deux jeunes sourds-muets se sont unis “pour le meilleur et pour le pire”: Bernard Kithima, menuisier, et Nicole Bondo, couturière. Evénement rare, mais qui, au-delà du mariage, interpelle les consciences sur l’avenir de ces handicapés frappés de troubles de communication verbale et/ou auditive.

En effet, les sourds-muets sont des personnes dont l’état devrait attirer l’attention de tous. Ils ont des droits et des besoins que ceux qui entendent semblent parfois ignorer. Ils ont besoin d’être compris, encouragés et formés pour une meilleure intégration dans la communauté. Ils ont droit à être alphabétisés et éduqués au même titre que les autres, mais alors dans le langage des signes. Il existe de par le monde de nombreuses écoles et institutions encadrant les sourds-muets. Notons en particulier aux Etats-Unis l’université Gallaudet, la seule université du monde uniquement pour des sourds. Au Congo-RDC également, des centres de ce genre existent, notamment à Kinshasa, Tshumbe, Beno, Nyankunde, etc.

Le centre Espoir pour les sourds

La ville de Kisangani en possède un: le “Centre Espoir pour les sourds” (CES), créé en 1987 à l’initiative du pasteur Kamonyo Botanyi, avec l’appui et l’encadrement du docteur Foster de la Mission chrétienne pour les sourds. On y éduque des sourds et des sourds-muets, mais depuis quelque temps, on y reçoit également des enfants qui entendent, mais issus de familles de sourds. Les créateurs du centre se sont assigné de nombreux objectifs, dont l’éducation des sourds par des méthodes appropriées, la formation d’un personnel pour réaliser ces objectifs, une éducation religieuse, des informations correctes au public sur la surdité, la formation des parents au langage des signes, la promotion de ce langage, la défense des droits des sourds et enfin une formation professionnelle.

Avec ses 34 agents, le CES a déjà formé 10 menuisiers, 32 couturiers, 4 enseignants pour l’école primaire et un mécanicien automobile. Le centre est aussi en passe de terminer un projet sur le langage des sourds adapté aux réalités locales de Kisangani et ses environs, grâce à une équipe de 10 experts. Logé provisoirement dans un bâtiment de l’Etat, le centre vient d’acquérir un terrain sur lequel il a entamé, avec bien des difficultés, la construction d’un complexe qui comprendra école, dispensaire, atelier de couture, atelier mécanique, etc. Il organise aussi des activités parascolaires: football, camps bibliques, cultes religieux, voyages d’études.

Le suivi dans les familles

La spécificité de ce centre consiste à assurer le suivi des enfants qui y sont formés. Malgré la négligence de certains parents qui considèrent ces cas de surdité comme une malédiction sur la famille, le centre organise des visites dans les familles des sourds, pendant, mais aussi après la formation. C’est une preuve palpable de la collaboration entre l’école et les familles. Ces visites permettent aux parents d’exposer les problèmes de leurs enfants, et au centre de découvrir dans quelle mesure l’encadrement des enfants sourds-muets a porté du fruit, dans le sens de l’intégration dans leur communauté.

En plus des premiers partenaires que sont les parents, le centre en a d’autres, locaux et externes. Citons par exemple: l’Eglise du Christ au Congo, la Synergie pour la paix, le Conseil régional des ONG de développement, la Christian Mission for the Deaf...

Selon son directeur, le pasteur Kamonyo, le CES a des perspectives d’avenir prometteuses. Il prévoit le renforcement de l’équipement éducatif, la construction de nouveaux bâtiments, une spécialisation de niveau supérieur pour les sourds, l’ouverture d’une section pour sourds-muets aveugles, et la formation d’interprètes pour sourds et d’évangélistes sourds. On a décidé d’organiser chaque année des manifestations au cours de la semaine internationale des sourds, au mois de septembre.

Notons que les causes de la surdité sont nombreuses. Elle peut être héréditaire, ou acquise pendant la période pré-natale ou après la naissance, suite à diverses maladies.

Le Centre Espoir pour les sourds mérite d’être soutenu, non seulement parce qu’il s’occupe de personnes handicapées, mais aussi parce qu’il a appris à se prendre en charge et à s’autogérer. Un exemple à encourager.


SOMMAIRE FRANCAIS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


PeaceLink 2001 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement