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ECONOMIE
Le nombre des touristes étrangers venant en Zambie ne fait que s’accroître
En 1999 la Zambie a accueilli 450.000 visiteurs étrangers, 6% de plus que l’année précédente. En 1997, il y avait eu 340.896 touristes, et 263.968 en 1996. Le nombre des arrivées en 2000 a encore crû de 7,2% par rapport à celui de 1999, et on prévoit 10% de plus cette année-ci.
Au cours de ces cinq dernières années, les revenus venant du tourisme ont grimpé en flèche, atteignant en 2000 un montant annuel de $150 millions. Le tourisme contribue considérablement à l’économie du pays. Il constitue plus de 10% du PNB de la Zambie et donne du travail à plus d’un quart de la main-d’œuvre. Ces chiffres sont intéressants, car le tourisme ne fait que croître, bien plus que les mines de cuivre qui restent pourtant encore la principale exportation et la source la plus importante de devises étrangères.
Plusieurs facteurs
«La belle performance de cet important secteur corrobore notre conviction, que c’est de là que viendra l’accroissement de notre économie», dit le Dr Katele Kalumba, ministre des Finances. Cette marquante prestation s’explique par une combinaison de facteurs. Presque tous les importants hôtels et relais qui avaient appartenus au gouvernement ont été privatisés. Ce qui a rapporté non seulement des fonds privés, mais aussi des stratégies innovatrices de marketing. Ainsi le parc national de Kafue, le plus grand du pays, est en pleine expansion; 30 pavillons de 30 chambres y sont en construction.
Cherchant l’aventure, les touristes étrangers viennent en foule à ces sites dans la brousse. Ce qui les attire, c’est la perspective de pouvoir découvrir une autre face de l’Afrique qui disparaît rapidement. «La Zambie est la destination idéale pour les visiteurs internationaux qui, pour leur troisième ou quatrième visite, cherchent quelque chose de différent et sauvage», dit Time Came, le propriétaire du Safari Lodge de Chinzombo, situé dans le sud du parc national de Luangwa, un des plus grands parcs du pays.
Le gouvernement reconnaît l’importance du tourisme pour l’économie. Aussi a-t-il introduit des nouvelles mesures pour en accélérer le développement. Dans son discours de présentation du budget 2001, le Dr Kalumba a annoncé la suppression de la taxe de séjour dans les hôtels et les pavillons de Livingstone, la capitale touristique du pays. Cette mesure vise à faire de Livingstone le principal site international du tourisme en Afrique australe, assurant ainsi à ce secteur une position solide.
Développements importants
Mais c’est surtout la récente reconstruction du complexe du Sun Hotel, autrefois le Musi-oa-Tunya Inter-Continental, propriété de South Africa’s Sun International, qui a relancé cette industrie. Ce complexe de $55 millions vient d’ouvrir ses portes au mois de juin. Il est juché presque sur les bords des Victoria Falls, offrant une vue panoramique d’un des phénomènes naturels les plus spectaculaires du monde.
C’est le plus gigantesque projet dans l’industrie hôtelière de la Zambie. Il consiste en deux hôtels séparés: un hôtel de conférences trois étoiles avec 216 chambres et un hôtel cinq étoiles de 173 chambres, ainsi qu’un parc pour les enfants. Ce site devrait attirer chaque année 130.000 visiteurs à partir de 2003. Les travaux pour renouveler l’aéroport de Livingstone et les bâtiments du terminal vont également de l’avant. Le programme de l’extension permettra à de plus gros avions de venir directement à Livingstone, au lieu de devoir atterrir à Lusaka.
Un autre développement important, est la remise à neuf de l’hôtel Inter-Continental de Lusaka. Il a été acheté par Marasa Holdings Ltd de l’Ouganda. Les travaux sont achevés et l’hôtel est fin prêt pour offrir des services du plus haut niveau international avec des chambres modernisées, des centres de conférences, des nouveaux restaurants, clubs et bars.
Tout n’est pas encore parfait
Cependant, l’industrie touristique de la Zambie doit encore se parfaire. Malgré son abondant potentiel, le pays a un retard sur ses voisins. Les hôtels de la Zambie ont une capacité moyenne de 700 lits, alors qu’elle est de 1.000 et 1.500 lits au Zimbabwe et en Afrique du Sud. Les hôtels locaux furent dans l’impossibilité d’accueillir tous les touristes venus voir l’éclipse de soleil, si bien que le Conseil national du tourisme a été obligé de demander aux pensions de famille et à des particuliers de mettre des chambres à la disposition des visiteurs.
Autre fait troublant, les touristes ne dépensent pas beaucoup: en moyenne $220 par nuit en Zambie, contre $248 au Botswana et $512 en Namibie. Beaucoup de visiteurs ne sont pas des vacanciers, mais plutôt des hommes d’affaires qui viennent visiter leurs amis ou leur famille, venant surtout de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe.
C’est surtout la pauvreté des infrastructures qui freine le développement du pays, l’état des routes en particulier. Beaucoup de sites touristiques sont inaccessibles, le réseau routier ayant été dévasté par les pluies. Les visiteurs sont donc obligés de prendre l’avion. Mais la plupart des aéroports, en piteux état, ne peuvent recevoir que des petits avions.
De plus, les distances entre les sites touristiques sont si grandes que seuls les touristes fortunés peuvent se permettre de payer le prix pour y arriver. Ces prix exorbitants découragent les familles zambiennes moyennes de se rendre dans les sites touristiques et de visiter le pays. Pour la population locale, le tourisme est réservé aux visiteurs étrangers. «Tant que les routes ne sont pas réparées, nous devrons nous battre pour attirer les gens à revenus moyens», nous dit Came.
Un autre facteur négatif pour le tourisme est celui des taux d’intérêt trop élevés (près de 50% aujourd’hui), qui fait que les tour-opérateurs éprouvent beaucoup de difficultés à emprunter. A cela, il faut ajouter que le gouvernement a l’habitude de ne pas payer les énormes factures d’hôtels accumulées par ses officiels. En fin de compte, les hôteliers doivent opérer à petit rendement et ne parviennent pas à développer leurs entreprises; certains même ont dû fermer leurs portes.
Ajoutons que beaucoup de visiteurs étrangers trouvent que les services touristiques locaux sont plutôt limités. Le tourisme en Zambie est surtout basé sur les animaux sauvages et néglige d’exploiter la culture qui donnerait à ce service une touche africaine, souhaitée par les personnes d’une autre culture. «La Zambie a toute une série de festivals traditionnels, des cérémonies, de la musique et des danses. Mais nous n’avons pas assez fait pour placer la culture au centre du tourisme», affirme le professeur Mapopa Mtonga, du Centre pour les arts créatifs de l’université deZambie. «Notre calendrier touristique devrait être conçu de telle sorte qu’il coïncide avec ces événements».
Le Conseil national du tourisme zambien a donc dressé un plan stratégique pour les années 2001-2005, afin de promouvoir les aspects culturels du tourisme parmi d’autres attractions. Mais ce Conseil doit faire face à de grands problèmes financiers. Il y a quelques années, il a dû fermer ses agences en Australie, en Allemagne et en Italie, par manque de fonds.
Malgré ces difficultés, le tourisme zambien attend avec confiance l’arrivée de temps meilleurs.
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