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DEVELOPPEMENT
Le Dr Norman E. Borlaug, le «père de la révolution verte»,
offre des solutions
aux problèmes de la production alimentaire de l’Afrique.
«L’Afrique peut assurer une production alimentaire suffisante pour nourrir sa population abondante, pourvu que ses gouvernements mettent en place les infrastructures adaptées. Ces infrastructures comprennent l’approvisionnement et la distribution de semences de qualité, un bon système d’irrigation, de bonnes routes d’accès, des lignes de chemin de fer, la canalisation de l’eau dans les communautés rurales, et surtout une bonne gouvernance et des politiques agricoles soutenues».
C’est ce qu’a dit le Dr Norman E. Borlaug, père de la révolution verte et lauréat du prix Nobel d’agriculture en 1970, à l’Institut international pour l’agriculture tropicale (IITA), dans son colloque sur “Les besoins mondiaux de nourriture dans les deux décennies à venir”. Soulignant le succès des programmes pour une nourriture assurée en Asie, en Europe, aux Etats-Unis et dans le reste du monde, le Dr Borlaug a mis en lumière les problèmes touchant l’autosuffisance alimentaire en Afrique subsaharienne, notamment l’instabilité politique, le manque de politiques agricoles soutenues et celui d’un prix de marché effectif pour les produits de ferme.
D’autres problèmes concernent les facilités de crédit pour aider les fermiers, les mauvais chemins d’accès, le peu d’aide à l’expansion et la pénurie des approvisionnements en produits, tels que les engrais et autres produits agrochimiques.
A la tête d’une délégation du Sasakawa Global 2000, le Dr Borlaug a visité le Nigeria du 24 août au 7 septembre. «Il est douteux qu’on puisse produire assez de nourriture pour la population mondiale dans les deux décennies à venir, sans un emploi effectif de la biotechnologie», a-t-il fait remarquer. Il fit l’éloge de l’IITA et d’autres centres nationaux et internationaux de recherche en Afrique, pour leurs contributions à assurer la production et la distribution de semences de qualité pour aider les fermiers africains. Cependant, il maintint qu’en plus de cela, les gouvernements africains devraient s’engager à augmenter le budget pour l’agriculture et avoir des politiques agricoles stables, en vue d’améliorer la productivité sur le continent.
La biotechnologie
Faisant allusion aux critiques croissantes contre les organismes génétiquement modifiés (OGM), le Dr Borlaug condamne les rapports et les commentaires négatifs sur l’application de la biotechnologie en Europe et en Amérique, ajoutant que «le négativisme qu’on sème dans la tête des jeunes est probablement plus polluant que la pollution de l’environnement». Le négativisme, dit-il, empêche l’esprit humain de se développer. Les jeunes scientifiques devraient développer une attitude agressive au travail et chercher positivement comment améliorer le niveau de vie du monde en se servant de leurs connaissances.
Pour lui, la biotechnologie est le meilleur moyen pour résoudre le problème du manque de nourriture. Analysant les bienfaits de la biotechnologie, le savant octogénaire – qui a plus de 70 doctorats à titre honorifique et des centaines de prix pour ses recherches qui ont mené à un développement sensationnel de la production du riz en Asie dans les années soixante – dit qu’en Afrique tropicale, la teneur en protéines de la plupart des récoltes à base d’hydrates de carbone pourrait être accrue par la biotechnologie.
Il cite comme exemple le maïs à haute qualité de protéine, développé par les scientifiques du Centre international pour l’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) de Mexico, qui serait une nourriture idéale pour la santé des enfants africains puisque le porridge de maïs est une nourriture de sevrage en Afrique subsaharienne. Le lauréat du prix Nobel et son équipe de Sasakawa Global 2000 ont visité un grand nombre de fermes rurales et de projets au Nigeria. Ils ont eu des discussions avec le directeur général de l’IITA, le Dr Lukas Brader, et d’autres scientifiques de renom sur des questions d’intérêt mutuel.
Le groupe a visité les bureaux régionaux au Nigeria de l’Institut international de recherche pour les produits agricoles dans les tropiques semi-arides (ICRISAT), dont le siège social se trouve en Inde; l’Institut international de recherche pour le bétail (ILRI), dont le siège social se trouve à Addis-Abeba, en Ethiopie; ainsi que l’Association pour le développement du riz en Afrique occidentale, basée en Côte d’Ivoire. L’équipe a trouvé le temps de rencontrer des compagnies privées qui préparent les semences, et des représentants de projets de développement agricole à Kano et Zaria.
Le Programme agricole Sasakawa Global 2000 est un partenariat de deux organisations non gouvernementales: l’Association Sasakawa Africa, dont le Dr Norman Borlaug est le président, et le Programme Global 2000 du Centre Carter, présidé par l’ancien président des Etats-Unis, Jimmy Carter. Etabli en 1986, le programme veut assister les gouvernements subsahariens à alléger la pauvreté, à augmenter la sécurité alimentaire et à protéger les ressources naturelles en adoptant des technologies pour augmenter la productivité alimentaire et pour l’après-récolte.
Les projets Sasakawa Global 2000, financés par la Nippon Foundation du Japon, sont actifs dans 12 pays africains. Ils sont dirigés en collaboration avec les services nationaux.
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