ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 421 - 01/11/2001

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Afrique
L’Union africaine


ORGAN. INTERN.

La transformation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA)
en Union africaine (UA) est sans doute pour l’Afrique
l’événement le plus important depuis de longues années

A la suite de son 37e et dernier sommet à Lusaka, Zambie, au mois de juillet, l’OUA a disparu officiellement, ayant voté elle-même la fin de son existence. A sa place, l’Union africaine a vu le jour. Prenant modèle, pour les grandes lignes, sur l’Union européenne, l’UA aura sa propre banque centrale, son Parlement et sa cour de justice.

Ce développement a été décrit par les pères fondateurs comme un grand bond politique en avant, malgré les nombreux défauts structurels qui lui font encore obstacle. Comparée à son modèle, l’Union européenne, qui avait tout en sa faveur, les fondateurs de l’UA admettent qu’il reste encore beaucoup à faire.

Beaucoup de questions ont été posées. Certains se demandent par exemple si cette soi-disant Union africaine n’est pas, en fait, une OUA avec un autre nom. En quoi l’Union se différenciera-t-elle dans sa façon de résoudre les innombrables problèmes — dette, pauvreté, sida et autres désastres que connaît aujourd’hui le continent? Il y aussi pas mal de considérations économiques qui pourraient contrecarrer l’Union.

L’Union — urgente et nécessaire

Selon le Dr Norman Mlambo, assistant et chercheur au département d’histoire économique à l’université du Zimbabwe, la crise socio-économique actuelle en Afrique rend l’Union africaine nécessaire et urgente. L’Afrique a déjà atteint l’auto-détermination politique indispensable pour réaliser ce qu’elle veut. Mais, ajoute-t-il, «le vrai danger est que le continent soit englouti par la globalisation. C’est pourquoi, l’UA devrait être à même de proposer et de mettre en pratique un plan économique africain de survie».

Plusieurs initiatives économiques, proposées dans le passé, se sont révélées largement inefficaces. Ces jours-ci, cinq leaders africains font campagne pour un plan panafricain, afin de relancer le développement du continent. Deux plans ont été fusionnés: le Programme du millénaire pour le redressement de l’Afrique, sous l’impulsion de Thabo Mbeki, et le Plan Omega, mené par le président du Sénégal, Abdoulaye Wade. Comme le disait Wade: «Il fut un temps où on pouvait se permettre d’opter pour le morcellement, mais plus aujourd’hui».

Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a applaudi à la fondation de l’UA, mais s’est hâté d’ajouter qu’une telle entreprise requiert une volonté politique, des dirigeants, du courage et des perspectives d’avenir, si l’Afrique veut imiter ce que l’Europe a fait.

En effet, au moment où l’OUA devient l’UA, cette Union doit faire face à de nombreux défis, presque insurmontables. Le Dr Mlambo précise: «Il y a des problèmes d’intégration verticale des économies, résultant des liens coloniaux existant encore. Mais il y a aussi les caractéristiques structurelles des pays et les arrangements bilatéraux partiaux avec les pays développés, qui entravent fortement l’intégration des pays du continent. Beaucoup d’économies africaines sont encore centrées sur la production et l’exportation des matières premières brutes. Le continent n’a pas encore réussi à s’industrialiser. Le problème a toujours été: comment traiter avec un groupe de pays produisant tous les mêmes matières premières? Il y a aussi d’autres problèmes, tels que les barrières linguistiques, les groupements régionaux existant, les faibles institutions financières, les fausses stratégies d’intégration, la dette, les questions d’économie nationale urgentes, etc. Tous des problèmes qui font obstacle à l’Union».

Et pourtant, il y a un consensus. On veut une Union africaine.


Ndlr - Lors du dernier sommet de l’OUA en juillet dernier, l’ex-Premier ministre de la Côte d’ivoire, Essy Amara, a été élu à la tête de l’Union africaine. Il a succédé au Tanzanien Salim Ahmed Salim, qui a été secrétaire général de l’OUA pendant 12 ans.


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