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Zambie |
ELECTIONS
Douze candidats à la présidence rivalisent pour occuper le palais présidentiel
Quelque 2,4 millions d’électeurs enregistrés se trouvent devant un dilemme: ils doivent partager leur loyalisme entre les 12 partis qui prendront part aux cruciales élections générales (présidentielles, législatives et locales), prévues en novembre ou décembre de cette année. Comme le disent certains “experts” politiques: «une mongolfière politique» qui pourrait bien exploser lors de la publication des résultats. Par-dessus le marché, l’opposition est tellement morcelée qu’au lieu de s’occuper des problèmes importants qui intéressent l’électorat, les partis se sont lancés dans une campagne d’insultes et d’injures.
L’Eglise est très inquiète et déplore ce manque de vision des partis de l’opposition, qui font ainsi le jeu du MMD (Mouvement pour une démocratie multipartite) – au lieu de présenter un seul candidat à la présidence, évitant ainsi le fractionnement des votes.
Pour un gouvernement d’unité nationale
Pour assurer un partage équitable du pouvoir dans le prochain Parlement et éviter le monopole d’un seul parti, la Zambie demande à grands cris, après les élections, un gouvernement d’unité nationale (GUN).
L’Eglise y est favorable. Le responsable régional de l’Eglise de Dieu en Afrique centrale, l’évêque John Mambo de Lusaka, prévoit l’anarchie si on n’arrive pas à former un GUN. Il lance cet avertissement: «Je ne suis pas un prophète de malheur, mais je peux prédire avec certitude que, sans GUN après les élections, la Zambie connaîtra le chaos. Le pays en a assez des dirigeants de l’opposition assoiffés de pouvoir et incapables de comprendre le sens et la valeur de s’unir».
Le MMD, au pouvoir, a profité des divisions de l’opposition pour consolider sa position, bien qu’il ne soit plus très populaire. Par trois fois, le président Frederick Chiluba a essayé de se représenter pour un troisième mandat. Mais en vain. Le parti a finalement choisi M. Levy Mwanawasa, un ancien vice-président, pour être son candidat pour les présidentielles. Il avait démissionné de sa charge en 1994, alléguant la corruption rampante.
M. Mwanawasa a tout pour être un candidat très populaire pour le MMD. Mais ce choix contesté de sa candidature — alors qu’il ne faisait plus partie du NEC (Comité national exécutif, la direction suprême du parti) — a créé beaucoup de confusion dans les rangs du parti. M. Michael Sata, secrétaire national du MMD et ministre sans portefeuille, était considéré comme le successeur le plus probable de Chiluba, mais il a perdu la course en faveur de Mwanawasa. Sata a quitté sa position dans le parti et au gouvernement; aidé de ses connections dans le nouveau Front patriotique (PF), il veut se présenter comme candidat à la présidence. Il a déjà déposé une demande à la Haute cour de Lusaka pour invalider l’élection de Levy Mwanawasa en infraction, selon lui, aux règlements du NEC qui requièrent la convocation de la convention du parti avant de procéder à l’élection du candidat à la présidence.
«Faire cavalier seul»
Les plus importants opposants du MDD sont: le Parti de l’union nationale pour l’indépendance (UNIP); le Parti de l’union nationale pour le développement (UPND); le tout nouveau Forum pour la démocratie et le développement (FDD) (en grande partie composé de ministres haut placés et de membres qui ont dû quitter le MMD) et le Parti de l’héritage (HP). Ils sont tous fortement opposés au GUN, se disant assez forts pour faire cavalier seul.
Certains de ces partis et de ces groupements politiques sont catégoriques. La porte-parole du UPND, Mme Love Mtesa, affirme: «Nous continuerons avec nos propres programmes, parce que nous savons que nous sommes assez forts pour faire cavalier seul; nous ne voulons aucun mariage politique de convenance». Le général Miyanda aurait déclaré: «Ce n’est pas que nous voulons rester seuls; mais nous sommes convaincus que nous devons aller de l’avant en tant que Parti de l’héritage». Le président du FDD, M. Simon Zukas, reconnaît la nécessité de l’unité dans l’opposition, mais avec certaines réserves: «Nous ne sommes pas contre un pacte entre les partis de l’opposition, et nous sommes d’accord que ce pacte pourrait éviter une dispersion des votes dans l’opposition. Toutefois, dans un esprit de démocratie, nous avons toujours résisté à de fortes pressions pour faire de tels accords. Ces pactes, pour avoir un sens, doivent être bien étudiés, non seulement pour des avantages politiques à court terme, mais aussi pour déterminer s’il y a une vision commune entre le FDD et les autres partenaires de la coalition».
Tout compte fait, les élections posent un dilemme en Zambie.
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