ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 423 - 01/12/2001

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


Afrique
Des changements positifs en vue


DEVELOPPEMENT


L’Afrique a toujours été réputée pour ses mauvaises nouvelles. Mais, pour la première fois depuis des années, dans plusieurs parties du continent, un changement positif est en vue. Beaucoup de pays montrent des signes de progrès, grâce à une politique économique saine et des réformes structurelles.

Prenons quelques exemples. Le Mozambique a connu un taux de croissance sans précédent, une moyenne de 10% au cours de ces dernières années. Au Botswana, le surplus de l’exportation s’est accru de 12% en l’an 2000, tandis que les réserves de devises étrangères ont augmenté de 17% pour la même année. Le pays se vante d’avoir pour le moment assez de réserves de devises étrangères pour couvrir trois années d’importations.

Dans les deux cas, des études prouvent que ces deux pays ont réussi à réduire le déséquilibre des finances internes et externes en améliorant le rendement de leur économie. Ils se sont servis au maximum des ressources naturelles qu’ils possèdent. Dans leurs dépenses publiques, ils ont aussi donné la priorité aux soins de santé, l’éducation et autres services sociaux de base. De plus, ils se sont ouverts à des formes de coopération entre gouvernement et société civile.

Une exception: le Zimbabwe

James Jowa, chef économiste de la Chambre nationale de commerce du Zimbabwe, déplore que le Zimbabwe soit à la traîne, alors que les autres pays vont de l’avant. Le pays prend du retard, se complaisant dans un marasme économique, politique et social.

Les réformes économiques sont au point mort. Le pays n’a pas de programme de restructuration crédible pour son économie, ce qui compromettra probablement son admission au nouvel accord de Cotonou, qui remplace l’accord entre l’Union européenne et l’Afrique, les Caraïbes et les îles du Pacifique (EU/ACP). Les investissements se font au compte-gouttes, freinant tout effort de diversification des structures économiques et de renforcement de la croissance.

Selon Jowa, le défi posé au pays en difficulté est de faire croître son économie, de réduire la pauvreté et de pouvoir se réinsérer dans l’économie régionale et mondiale. Mais, ajoute-t-il, «la croissance économique du Zimbabwe au cours des années n’a pas été assez forte pour diminuer la pauvreté envahissante et rattraper les autres économies. Il faudrait une augmentation prolongée et substantielle du taux d’accroissement per capita, allant de pair avec une amélioration des conditions sociales».

A la différence du chef de l’Etat, Robert Mugabe, le ministre du Développement économique et des Finances, Mr Simba Makoni, est convaincu que l’économie est en crise et que la pauvreté se répand à une allure inquiétante. Il a affirmé récemment: «Ce serait insensé de vouloir nier ce qui est évident pour chacun, de jour comme de nuit: notre économie est en crise. L’impact de la pauvreté sur le Zimbabwéen ordinaire est grave, et avance à une allure alarmante».

Selon Mr Makoni, l’économie s’est progressivement dégradée depuis 1997, contrairement à celle de l’Afrique subsaharienne et du reste du monde. Son taux de croissance en 2000 était négatif, moins 4,2%, alors que celui de l’Afrique subsaharienne a crû de 3,4% et celui de l’économie globale de 4,7%. L’économie du Zimbabwe est caractérisée par des taux d’intérêt trop élevés et une inflation avivée par un budget constamment déficitaire et des échanges commerciaux qui se détériorent, ce qui entraîne une dégradation aiguë de la balance commerciale et une pénurie chronique de carburant et de devises étrangères.

Les principaux bailleurs de fonds occidentaux, dont le FMI et la Banque mondiale, ont quitté le pays pour cause de différends avec le gouvernement à propos de la réforme agraire et de son immixtion dans la guerre au Congo RDC. Selon Jowa, le Parlement doit veiller à ce que le gouvernement se concentre sur les services essentiels à la population, tout en assurant la croissance de son économie.

Mugabe a juré que l’économie ne s’effondrerait pas, mais tout semble bien indiquer le contraire.


SOMMAIRE FRANCAIS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


PeaceLink 2001 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement