ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 423 - 01/12/2001

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Burkina Faso
La femme rurale dans le développement


FEMMES


Surmonter les obstacles, pousser au progrès

A l’instar de plusieurs pays, le Burkina Faso a célébré le 15 octobre 2001 la journée mondiale de la femme rurale. Le thème de la journée a porté sur son rôle dans l’économie nationale. Un sujet qui mérite une réflexion soutenue quand on connaît le dynamisme dont les femmes font preuve dans la vie économique, culturelle et sociale de leur communauté.

Epine dorsale de l’économie rurale au Burkina Faso, et partant de l’économie nationale, elles sont fortement impliquées dans les activités économiques: 93,48% d’entre elles vivent et travaillent dans les campagnes, souvent dans des conditions précaires.

Femmes engagées

La production vivrière est l’activité principale des femmes, et leurs responsabilités dépassent souvent celles des hommes. Elles interviennent dans le sto-ckage de la nourriture, le traitement des aliments et sont responsables de 40% de la commercialisation des produits agricoles. En plus des travaux agricoles, la femme rurale pratique la cueillette des fruits sauvages (noix de karité, néré, tamarin, etc.), dont une partie est auto-consommée, et l’autre vendue ou transformée.

L’élevage aussi constitue une activité importante des femmes rurales. 60% d’entre elles sont propriétaires de volailles: poules, pintades etc., et 55% élèvent de petits ruminants: moutons, chèvres... Les revenus générés par cette activité, ainsi que ceux de l’embouche bovine, ovine ou porcine, ne sont pas de nature à réduire la dépendance économique des femmes.

L’artisanat et le commerce occupent de nombreuses femmes dans les campagnes, surtout pendant la saison sèche. Il s’agit particulièrement du filage du coton, du tissage, de la broderie, de la teinture, de la vannerie, de la transformation des noix de karité en beurre, et de la fabbrication de bière.

Au Burkina, les femmes ont tiré profit des percées technologiques dans la production de certains produits, comme les moulins à grains ou les presses à karité, pour se créer des activités génératrices de revenus. Avec les presses à karité pour la production du beurre, les femmes ont vu leur temps de travail réduit et leur méthode améliorée, ce qui a augmenté leurs revenus.

Comme le dit quelqu’un, «si l’Afrique doit développer un secteur agricole plus productif, plus durable et plus équitable, elle ne peut pas se permettre de négliger les femmes». Si l’agriculture est le moteur de la croissance économique au Burkina, la question des contraintes auxquelles les femmes rurales font face doit être abordée. Ces contraintes sont de divers ordres. La première est l’accès à la terre. Rarement les femmes sont propriétaires de la terre, et quand elles le sont, leur patrimoine foncier tend à être plus petit et moins fertile que celui des hommes.

Une autre contrainte est l’accès aux ressources financières. N’étant pas propriétaire de la terre ou de tout autre bien, la femme n’a aucune garantie à offrir en contrepartie d’un prêt; de ce fait, de nombreux types de prêts lui sont inaccessibles et les banques la considèrent comme un client à risques.

Productrice… ignorée

Le non-accès aux connaissances techniques et de gestion constitue un handicap sérieux pour la valorisation du rôle de la femme dans le développement. L’encadrement agricole fourni au cours des dernières années n’a pas suffisamment profité aux femmes. Elle est restée en marge des innovations et l’homme s’est souvent substitué à elle dans des domaines qui lui étaient réservés. Son ignorance des techniques modernes de production et de gestion ne lui permet pas de garder la main-mise sur la commercialisation de sa production.

Cette difficulté relègue la femme au rôle de main-d’œuvre, la place dans une situation de dépendance, et diminue ses revenus au point qu’elle ne parvient plus à couvrir ses dépenses. L’inaccessibilité au crédit et la non-maîtrise des connaissances techniques excluent la femme de la modernisation agricole et la maintiennent par conséquent dans un système de production et de commercialisation reposant sur les méthodes traditionnelles qui se soucient peu de la rentabilité. Les productions artisanales de la femme rurale subissent également la concurrence des produits manufacturés et connaissent les problèmes d’organisation du marché et de la non-disponibilité des matières premières.

L’analyse du rôle de la femme rurale dans l’économie nationale, se caractérise par un profond déséquilibre entre sa forte participation dans le processus de développement et la faible rétribution qu’elle reçoit en contrepartie. Présente dans toutes les activités de production, sa contribution au processus de développement est considérable. Malheureusement, sa part dans la production est souvent sous-estimée et ignorée parce que rarement comptabilisée.

Conscientes de l’importance capitale de la contribution des femmes au bien-être de la société et au développement socio-économique du pays, les autorités burkinabé, avec l’aide de la communauté internationale et des ONG, ont depuis un certain temps engagé des actions concrètes en vue d’assurer une meilleure promotion de la femme burkinabé


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