ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 424 - 15/12/2001

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Afrique australe
La croissance de la SADC


DEVELOPPEMENT

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC)
s’est-elle montrée à la hauteur de ce qu’en attendaient ses pères fondateurs?

Lorsqu’en avril 1980, neuf chefs d’Etat et de gouvernement ont lancé la SADC à Lusaka (Zambie), on a dit beaucoup de choses sur ce que ce groupe régional allait faire pour répondre aux besoins des économies en déclin des Etats membres. On affirmait que, s’ils mettaient en commun leurs ressources et amélioraient leur commerce régional, tout en s’entendant sur une approche commune à leurs difficultés sociales et économiques, la région connaîtrait une croissance économique rapide.

Pendant vingt ans, l’économie s’est développée, surtout grâce à des investissements continuels. Mais elle reste toujours précaire dans plusieurs Etats membres. L’Angola, le Botswana, le Mozambique, le Malawi, le Swaziland, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe ont été les premiers à lancer ce qu’ils avaient alors appelé la “Conférence de coordination pour le développement de l’Afrique australe” (SADCC). Elle avait été précédée par l’adoption de la Déclaration de Lusaka: «Vers la libération économique de l’Afrique australe».

Après la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud n’a pas tardé à être acceptée comme membre dans le groupement et à être incluse dans sa stratégie globale. La SADCC fut alors rebaptisée SADC. En 1992, le bloc économique acceptait encore trois nouveaux membres: l’île Maurice, la Namibie et le Congo RDC.

Le secrétaire exécutif de la SADC, Pregga Ramsamy, fait remarquer que les investissements, si nécessaires pour la région, sont menacés par le taux de diminution des épargnes domestiques dans les pays membres: «Il est décourageant de constater combien le taux d’épargne est bas dans la majorité des Etats de la Communauté. En fait, il a baissé dans les deux dernières décennies».

Selon la Banque africaine de développement (BAD), le produit national brut (PNB) par personne a diminué de 0,4% en 1997 et de 1,3% en 1998. Le revenu moyen par personne est de 988 $US; dans la plupart des pays de la région, il est maintenant plus bas qu’en 1970. Les statistiques du secrétariat de la SADC indiquent que la région, au cours de la seconde moitié des années 1990, a réalisé une croissance annuelle du PNB de 3%; le taux le plus élevé a été atteint en 1996, et il s’est stabilisé à 4,1%, en 1999.

Taux de croissance trop bas

Bakili Muluzi, président du Malawi et l’actuel président de la SADC, reconnaît que le taux de croissance de l’économie est trop bas par rapport aux taux internationaux attendus. «L’économie de notre région s’accroît trop lentement pour le moment. Les 3% de croissance sont trop bas, face à une croissance internationale prévue de 6%».

Il constate aussi que, dans certains pays membres, le fardeau de la dette internationale écrase l’économie et contribue à leur pauvreté: «Je continuerai à plaider pour que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et tous les créditeurs étrangers annulent totalement la dette. En unissant nos voix, nous y arriverons», dit-il.

Remarquons qu’on considère généralement que, parmi les blocs économiques régionaux de l’Afrique, la SADC est celui qui a le mieux réussi. Pourtant, sa dette externe atteignait les $ 84,2 milliards en 1998. Les derniers chiffres publiés indiquent que la dette a diminué de $4 milliards. Les analystes économiques attribuent cette réduction à une politique de stricte gestion de la dette par les Etats membres, qui évitent aussi de nouveaux emprunts, et aux résultats de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE). Le Malawi, la Zambie et la Tanzanie sont les derniers pays de la SADC admis dans cette initiative du FMI et de la Banque mondiale. Selon les observateurs, cela les aidera à long terme à alléger leurs dettes.

VIH/SIDA

Le VIH/SIDA constitue toujours un gros obstacle au développement économique de l’Afrique australe. Ce fléau a obligé beaucoup d’Etats et d’agences donatrices d’accroître les allocations budgétaires pour les soins de santé.

Thuthula Balfour, directrice de l’Unité de coordination du secteur sanitaire dans la SADC, affirme que l’épidémie a un impact négatif sur la production dans la région, car c’est le groupe des jeunes producteurs qui meurt des maladies liées au VIH/SIDA. Les statistiques indiquent que 10 millions de citoyens de la SADC, soit près de 5% de sa population totale, vivent avec le VIH qui transmet le sida.

Les ressources sont disponibles

Les performances économiques des Etats membres de la SADC sont lentes, malgré leurs richesses hydriques et minérales qui, bien exploitées, pourraient changer la situation. Dans son livre “L’Intégration régionale en Afrique australe”, publié par l’Institut sud-africain des affaires internationales, Pregga Ramsamy affirme que 50% de toute la superficie de la SADC, soit 9,3 millions de km², sont couverts de lacs et de rivières qui pourraient être conjointement exploités pour l’irrigation, l’énergie hydraulique et le développement du tourisme. L’auteur conclut qu’il y a un besoin évident de dépasser les frontières et aussi d’investissements venant de l’étranger pour exploiter ce précieux capital.

 


Ndlr — Membres de la SADC: Afrique du Sud, Angola, Botswana, Congo RDC, Lesotho, Malawi, île Maurice, Mozambique, Namibie, Seychelles, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe.


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