ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 428 - 15/02/2002

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Afrique australe
Le développement humain


VIE SOCIALE

Une vie longue, pleine et agréable... Comment réaliser ce rêve en Afrique?
Un rapport de la SADC présente la situation en Afrique australe.

Le rapport pour l’an 2000 sur le développement humain dans la SADC(1) (Communauté de développement de l’Afrique australe), publié récemment, souligne le progrès de l’alphabétisation des adultes et de l’émancipation des femmes au cours de ce dernier siècle, et la régression de la mortalité infantile et de la pauvreté.

Entre 1970 et 1995, le nombre des adultes alphabétisés est monté de 48% à 71%, grâce à l’augmentation des effectifs dans l’enseignement. La proportion combinée de l’inscription des élèves dans les trois degrés (primaire, secondaire et supérieur) est montée de 38 à 51,8% entre 1980 et 1995. Toutefois, le taux d’alphabétisation a de nouveau chuté à 67,32% en 1998.

Les femmes au Parlement

Le rapport, intitulé “Défis et chances pour une intégration régionale”, indique que les femmes participent de plus en plus à l’économie, à la politique et aux prises de décision, et qu’un plus grand nombre de femmes siège au Parlement dans la région. Le nombre des femmes députés s’est particulièrement accru en Afrique du Sud, au Mozambique et aux Seychelles. Avec une moyenne de 17% de femmes parlementaires, la SADC se place en tête des autres groupements régionaux en Afrique.

«L’accroissement de femmes dans la politique et dans le législatif, après les élections de 1999 et 2000 dans cinq pays de la SADC, montre que le plan pour l’émancipation des femmes de 1998 commence à porter des fruits», souligne le rapport. Les 14 pays membres s’étaient donné comme objectif d’atteindre une moyenne de 30% de femmes au Parlement d’ici 2005. Malgré l’engagement de tous les pays membres, la moitié de ces pays reste cependant en dessous des 15%. Le Swaziland et l’île Maurice sont les derniers avec 7% et 5,9% respectivement.

La pauvreté

Le nombre de personnes de la région qui vivent dans une pauvreté absolue a fortement baissé: de deux tiers de la population dans la moitié des années 1990, on est passé à un tiers en 1998. C’est le résultat de la croissance économique vers la fin des années 1990 (+2,6% entre 1995 et 1998). Faute d’une redistribution équitable des profits, indique encore le rapport, cette croissance n’a pas suffi pour réduire la pauvreté.

Entre 1991 et 1998, le taux officiel de l’emploi, estimé à 2,2%, est en retard sur le taux de croissance de la main-d’œuvre, qui est de 2,4%. Actuellement, la SADC connaît un taux de chômage qui varie entre 30 et 40%. Mais, au niveau mondial, elle est aussi la région qui redistribue le moins bien ses richesses. La Namibie, par exemple, a un revenu national de $2.000 par habitant, plus élevé que le revenu moyen dans l’ensemble de la SADC ($1.892). Mais la redistribution du revenu est très partielle, car basée sur la classe et la race.

L’amélioration des soins de santé, de l’alimentation et de l’éducation des femmes a fait baisser le taux de mortalité infantile de 113 pour mille, en 1970, à 54 pour mille en 1998. Pourtant, dans des pays comme l’Angola, le Congo RDC, le Malawi, le Mozambique et la Zambie, la mortalité infantile s’est accrue ou est restée élevée, surtout à cause des conflits armés et de la pauvreté croissante.

Le développement humain est décrit par le rapport comme un «processus d’amélioration dans les choix des gens qui leur permette une vie longue, pleine et agréable». Il se mesure au moyen de l’Indicateur du développement humain (IDH), calculé chaque année, depuis 1990, par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Cet indicateur composite tient compte de trois facteurs: l’espérance de vie à la naissance, le niveau d’instruction, et le niveau de vie. Les pays avec un faible développement humain ont un IDH inférieur à 0,500; ceux avec un IDH moyen ont entre 0,500 et 0,799; alors que les pays qui ont un haut développement ont un index égal ou supérieur à 0,800.

Nous basant sur cet index, les Seychelles feraient partie du groupe à haut IDH, alors que l’île Maurice, la Namibie, l’Afrique du Sud, le Botswana, le Swaziland, le Zimbabwe et le Lesotho sont dans le groupe à IDH moyen. En général, ces 8 pays connaissent une situation politique assez stable, des fortes réformes économiques, des institutions gouvernementales solides et un marché croissant dirigé par le secteur privé. Facteurs qui semblent manquer dans les pays à bas IDH: la Tanzanie, la Zambie, le Malawi, le Congo RDC, l’Angola et le Mozambique.

Les principaux défis

Malgré les succès atteints, le rapport fait remarquer que la SADC doit encore faire face à six principaux défis. Certains sont transitoires et à court terme; d’autres structurels et à long terme. Ces défis sont:

«Une intégration superficielle se réfère à l’élimination des restrictions frontalières, tels que les tarifs et les quotas, laissant les barrières frontalières intactes. Une intégration profonde se réfère à l’élimination totale des restrictions frontalières et des contraintes qui existent entre les pays», dit le rapport. Et il conclut en déclarant que le défi le plus important pour parfaire l’intégration régionale est le manque de volonté d’arriver à un consensus politique parmi les Etats de la SADC.


Ndlr — 1. Membres de la SADC: Afrique du Sud, Angola, Botswana, Congo RDC, Lesotho, Malawi, île Maurice, Mozambique, Namibie, Seychelles, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe. – 2. Ne pas confondre PNB et PIB. Le PIB mesure la richesse créée dans le pays pendant l’année, plus les différentes valeurs ajoutées (TVA). Le PNB est égal au PIB plus les revenus rapatriés par les travailleurs et les capitaux nationaux à l’étranger, moins les revenus exportés par les travailleurs et les capitaux étrangers présents dans le pays.               (L’état du monde, éd. La Découverte, Paris 2001)


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