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Zambie |
ECONOMIE
La culture du maïs est devenue un conte de fées.
Autrefois la Zambie, autosuffisante,
était la région céréalière de l’Afrique.
Aujourd’hui, les gens doivent vivre
de mendicité dans un pays riche de bonne terre fertile.
Et tout cela à cause
d’une mauvaise politique agricole.
Ils sont loin les beaux jours de la culture du maïs, du temps de la première et de la seconde République, quand le Dr Kenneth Kaunda conduisait la barque de l’Etat. Depuis qu’en 1991 le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD) du président Frederick Chiluba est arrivé au pouvoir, la Zambie a connu la honte de devoir importer du maïs pour se nourrir. Et c’est à nouveau le cas. La récolte de l’an 2000 a été très mauvaise, et le pays est dévasté par la disette et la famine.
Dans un effort frénétique pour amortir l’impact des réserves épuisées, le gouvernement s’est abaissé une fois encore à importer 150.000 tonnes de maïs de l’Afrique du Sud et de l’Ouganda. Et le vice-président, M. Enoch Kavindele, a déclaré que d’autres négociations seraient en cours avec de nouveaux fournisseurs pour obtenir des garanties permettant de réduire le prix de la farine de maïs.
M. Kavindele était optimiste: les garanties dans les contrats seraient signées et le maïs distribué partout dans le pays. Ce qui diminuerait le poids de la famine dans beaucoup de régions. Il espérait que cela pourrait se faire avant les importantes élections présidentielle, législatives et locales. (Ndlr: Après les élections du 27 décembre 2001, le président Chiluba a été remplacé par Levy Mwanawasa, également du MMD ).
Comme d’habitude, le gouvernement négocie avec les nouveaux fournisseurs de maïs au nom de l’Agence des réserves alimentaires (FRA) de Zambie. Mais il paraîtrait que les fournisseurs, avant d’expédier leur maïs, s’inquiètent du retard des garanties bancaires qui couvrent le prix de l’opération.
Les précédents scandales
Alors que le gouvernement MDD attend impatiemment une percée dans ce nouveau contrat de maïs, les observateurs politiques se croisent les doigts. Ils se souviennent des précédents scandales à propos de contrats qui, encore récemment, ont terni la réputation du gouvernement.
Peut-être vous souvenez-vous du scandale du “Maizegate” de Carlington? Environ 2,5 millions de dollars ont été payés en mars 1998 à la compagnie canadienne Carlington pour l’achat de 50.000 tonnes de maïs. Mais on a parlé de méthodes frauduleuses très sophistiquées, impliquant le président Frederick Chiluba. Finalement le maïs n’a pas été livré, parce que la Zambie n’avait pas honoré fidèlement le contrat d’importation. La compagnie Carlington affirme que les fonds payés initialement pour le contrat avaient, sous le pouvoir exécutif du président Chiluba, été canalisés vers des consultations de relations publiques.
Voici un autre exemple du manque de sérieux de la Zambie dans ses engagements. Depuis trois ans, le gouvernement zambien n’a pas encore payé au Conseil du marché au grain (GMB) du Zimbabwe la somme de 17 millions de dollars, plus les intérêts, pour l’achat de 100.000 tonnes de maïs au nom de la FRA. La banque sud-africaine Investec avait financé cet achat. Selon un document du GMB , intitulé “Non-payement de maïs”, il y a suffisamment de preuves écrites que la FRA a bel et bien reçu le maïs, mais qu’elle n’a toujours pas payé.
Le non-payement de produits dûment livrés est inacceptable, dit le GMB. A plusieurs reprises, les acheteurs ont rompu un contrat signé. Ces accords engagent toujours légalement l’acheteur et ne peuvent être ignorés. Le GMB a annoncé qu’il prendra toutes les mesures possibles pour récupérer cette dette. La Zambie devra en subir les conséquences.
Malgré le scandale avec la Carlington et celui avec le GMB zimbabwéen, le gouvernement zambien n’a presque rien fait pour se réhabiliter et se montrer crédible dans l’arène internationale. On peut donc se demander sérieusement si ces nouveaux contrats sur le maïs se réaliseront...
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