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Malawi |
TRANSPORT
Depuis juin 1995, le Malawi a dépensé des millions de dollars
dans la construction
et la restauration de son réseau routier rural.
Mais la mobilité reste un
grand problème pour 90% de la population...
La plus grande partie du réseau routier rural est impraticable, même en saison sèche. Et là où les routes ont été restaurées, il n’y a pas de moyens de transport.
Lorsque le Front démocratique uni (UDF) est arrivé au pouvoir en 1994, une de ses premières réalisations a été d’établir le Fonds d’action sociale du Malawi (MASAF), en juillet 1995, avec l’aide de donateurs. Ce projet a débuté avec un crédit de 66 millions de dollars venant de l’Agence internationale pour le développement (IDA); ensuite la Banque mondiale y a ajouté un autre prêt du même montant. Le MASAF a été un instrument très important pour soulager la pauvreté. Il s’est occupé des besoins sociaux des communautés, en finançant des projets initiés localement et en protégeant les transferts d’argent liquide. Le Programme des travaux publics (PWP) fait partie du projet MASAF. Il est notamment destiné à restaurer et entretenir les routes d’accès aux villages, à construire des ponts, en béton ou en bois, et des caniveaux, pour faciliter l’accès aux services publics sociaux et économiques, comme les écoles, les hôpitaux et les marchés.
En juin 2001, le PWP avait financé les travaux de 798 projets à travers tout le pays, pour une valeur de 14 millions de dollars, soit les 20% des dépenses de projets financés par le MASAF entre juillet 1995 et juin 2001. Le dernier rapport indiquait qu’en juin 2001, on avait construit 652 routes de terre, sur 7.000 km.
Les petites routes d’accès
La plupart des Malawites vivant dans les régions rurales estiment que leur plus grand problème est le manque d’infrastructures routières et d’entretien. Cela concerne les axes routiers, les chemins, les sentiers et les petits ponts, mais aussi les moyens de transport: charrettes à bras ou à traction animale, bicyclettes, motocyclettes et tout ce qui peut aider à transporter les produits agricoles aux marchés.
Les citadins représentant quelque 13% de la population, la plupart des Malawites sont des ruraux, qui vivent d’une culture de subsistance. Selon la Banque mondiale, 60% de la population vivent sous le seuil de la pauvreté. Le Malawi est en train de dresser un plan de stratégie de réduction de la pauvreté (PRSP), ce qui devrait lui valoir une réduction de 43% de la dette extérieure (d’un montant de $2,5 milliards), bénéficiant ainsi de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE). Dans ce projet, la Banque mondiale et le FMI exigent que l’argent ainsi épargné aille à des programmes de réduction de la pauvreté et que les bénéfices de la croissance économique profitent aux plus pauvres.
Lors des consultations faites en février 2001 par le PRSP dans les 27 districts du pays, la majorité des gens a insisté sur le besoin de bonnes routes dans les régions rurales, car la pauvreté pourrait être réduite si ces routes étaient utilisables par tous les temps.
Un rapport provisoire sur ces consultations, préparé par le comité technique du PRSP, estime que l’amélioration des infrastructures de transport pourrait amener une plus grande productivité agricole, réduisant ainsi la pauvreté, et aussi ouvrir les régions rurales à d’autres activités, comme le tourisme et le traitement des produits agraires. Selon l’Office national des statistiques, le Malawi avait, jusqu’en 1998, 16.000 kilomètres de routes, dont 72% étaient en terre, 18% asphaltées et 10% en gravier.
Projets
En 1996, le gouvernement du Malawi et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ont lancé un projet de 1,4 million de dollars pour le Transport motorisé rural (RMT). Ont avait acheté 36 minibus, donnés en location à des opérateurs dans 17 centres ruraux désignés. Mais ce projet, qui voulait vérifier si le transport rural pouvait être une entreprise commerciale viable, a rencontré pas mal de problèmes qui l’ont conduit à l’échec. «Beaucoup d’opérateurs ont refusé d’opérer dans les régions désignées, à cause du mauvais état des routes», explique Tomics Kaunda, directeur du transport et de la planification au ministère des Transports et des Travaux publics. Les opérateurs ont aussi dit qu’il n’y avait pas assez de revenus pour rembourser les prêts. Conséquence: certains minibus ont été confisqués, et d’autres sont tombés en panne.
Le Programme de transport et de voyages ruraux du Malawi (MRTTP) est une initiative conjointe du gouvernement et du Programme de la Commission de l’Afrique subsaharienne (SSATP), lancée par la Commission économique des Nations unies (UNECA) et de la Banque mondiale. Le MRTTP voudrait améliorer les services de transport et de voyage en adoptant une technologie appropriée. Celle-ci devrait faciliter la mobilité des gens et des marchandises, et améliorer la planification, le financement, la création et la maintenance des infrastructures du transport et des voyages. Le MRTTP encourage les communautés rurales à se servir de brouettes, de charrettes à bras et à traction animale, de bicyclettes et d’autres moyens non motorisés.
«Le Malawi, comme beaucoup d’autres pays africains, s’est concentré dans le passé sur les moyens conventionnels de transport motorisé. Mais cela a mené au sous-développement des moyens de transport bon marché, qui auraient pu assurer un transport à un prix abordable», peut-on lire dans un bulletin publié par le MRTTP. L’article mentionne aussi que, si les moyens de transport avaient été à la disposition de tous, les revenus auraient été stimulés et la pauvreté réduite. Mais le système de transport n’a pas vraiment répondu aux besoins de la population rurale, d’où leur isolement permanent et la persistance de la pauvreté.
C’est surtout les femmes qui souffrent le plus, car elles sont les plus concernées dans les régions rurales. Un livret publié par le “Planning d’une accessibilité rurale intégrée” (IRAP) indique bien le rapport entre hommes et femmes quand il s’agit de transporter des fardeaux: les hommes ne transportent que 15 pour cent des charges!
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