ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 432 - 15/04/2002

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Sénégal
Mondial: du football et des affaires


SPORT


Pour sa première participation à la phase finale de la coupe du monde de football, le Sénégal a mis les bouchées doubles

C’est avec une équipe formée presqu’en totalité de professionnels opérant en Europe et en très grande partie en France, que le Sénégal va se présenter au prochain «Mondial» de football (Japon/Corée du Sud: 31 mai – 30 juin 2002).

Elle va le faire, auréolée de son titre de vice-champion d’Afrique, acquis de haute lutte lors de la finale de la coupe d’Afrique des Nations (CAN) en février dernier à Bamako (Mali), face au Cameroun qui ne l’aura défaite qu’à la série de tirs au but. Ce Cameroun qui est champion olympique et qui passe, aujourd’hui, pour être parmi les meilleures formations du globe. Qui plus est, le Sénégal a été sacré meilleure équipe africaine de l’an 2001 et figure aujourd’hui parmi les 32 meilleures équipes du monde.

Ce comportement sportif, acquis en moins d’un an, fait de cette équipe sénégalaise, un adversaire de taille dont on dit qu’il peut défier n’importe quel «onze» du monde. Sa confrontation avec le tenant du titre, en l’occurrence la France, en match d’ouverture, le 31 mai, est en tous cas attendue avec beaucoup d’impatience, étant donné que la plupart de ses éléments opèrent en première division dans le championnat de France et que son entraîneur, Bruno Metsu, est français, secondé par des techniciens sénégalais, très au fait du foot français. Ainsi on parle d’un choc «France contre France» pour ce match d’ouverture.

Mobilisation et récupération

Toutes les couches de la population sénégalaise sont ainsi mobilisées pour cette rencontre et aussi -– à un degré moindre, il est vrai -– pour celles qui la suivront: contre le Danemark et l’Uruguay, respectivement les 6 et 11 juin.

Les hommes politiques, et singulièrement ceux qui sont au pouvoir, déploient le maximum de moyens pour récupérer le succès sportif des footballeurs sénégalais. A la suite du président Wade, qui a accédé à la magistrature suprême le 19 mars 2000, ils répètent sans cesse le slogan qu’il a inventé: “le Sénégal qui gagne”. On s’attache à vouloir l’appliquer, à tort ou à raison, à tous les autres secteurs de la vie nationale, depuis l’avènement de l’alternance politique. En tous cas, le régime a investi des moyens considérables pour ce “mondial”, tout comme il l’avait fait pour la CAN, toutes proportions gardées.

L’éloignement du théâtre des opérations et le poids de l’événement requièrent des coûts financiers énormes, que des supporters sénégalais s’engagent à braver malgré une conjoncture économique généralement difficile pour le citoyen moyen. Des solutions les plus ingénieuses sont imaginées: caravanes organisées avec règlement à paiements anticipés, à tempérament ou à crédit avec retenue à la source du salaire. Il n’est pas exclu que parmi ces caravaniers se glissent des “pseudo–commercants” qui espèrent couvrir les frais engagés -– ou empruntés -– par l’écoulement de marchandises récoltées sur les marchés asiatiques.

Expo, concerts et kora

Parmi ces caravanes, il faut signaler cette officielle, conçue avec beaucoup d’opportunisme par un groupe de cinq opérateurs économiques. Ceux-ci ont saisi cette opportunité pour constituer en février dernier, en pleine phase finale de la CAN, une société anonyme dont la première opération consiste à organiser, en marge de la compétition sportive du mondial, des “Journées de l’artisanat et de l’industrie” du Sénégal.

Sous le label de “Société internationale de promotion de l’artisanat”, les promoteurs ont prévu des expositions de produits artisanaux, culturels et industriels sénégalais, des spectacles folkloriques (ballets et danses) et de kora (ndlr: harpe-luth fait d’une moitié de calebasse tendue de peau et d’un long manche étayé, en général, de vingt cordes) dans la ville japonaise de Fujie, du 15 au 25 mai, et dans celle sud–coréenne de Daegu, du 25 mai au 10 juin. Il s’y ajoute un forum économique et des tables rondes spécialisées dans les divers secteurs de l’économie de chacun des deux pays.

Prendront part à ces différentes manifestations, près de cent artistes sénégalais des plus talentueux dans les domaines suivants: tissage traditionnel, céramique, peinture, batik, sculpture, ainsi que des artistes musiciens, des stylistes et des opérateurs économiques.

Le Sénégal est le seul pays au monde à avoir pris une telle initiative, que le président a saluée comme «un événement de grande portée pour le prestige nouveau de notre pays».


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