ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 433 - 01/05/2002

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Tanzanie
Tirer profit de la loi américaine AGOA


DEVELOPPEMENT

Les initiatives de la loi américaine “Africa Growth and Opportunity Act” (AGOA, Loi pour la croissance et les perspectives de l’Afrique) ont commencé à porter des fruits. Mais elles représentent aussi des défis

Le programme AGOA, dont 35 pays devraient bénéficier, pourrait constituer un sauvetage économique pour les 48 pays africains au sud du Sahara. Mais la Tanzanie doit faire plus pour en retirer tous les avantages.

Pour la Tanzanie, le problème le plus important reste la réalisation immédiate du projet tant attendu des “Zones de traitement pour l’exportation” (EPZ). Ces EPZ lui permettront d’exporter aux USA des produits traités ou partiellement traités, qui feront entrer des devises étrangères assez importantes. Auparavant, on estimait que ces produits n’apportaient pas assez de taxes d’exportation aux pays pauvres et aux nations en développement, dont la Tanzanie. Mais maintenant que l’AGOA est en place, certains pays africains disposant des EPZ ont commencé à amasser des profits en exportant vers les USA des vêtements ou d’autres produits de ce genre. Ce qui a fait rentrer des revenus considérables dans les pays concernés.

Le Kenya, voisin de la Tanzanie, aurait déjà gagné plus de $35 millions par le biais du programme AGOA, surtout par ses EPZ. Rappelons que sous l’AGOA, presque tous les produits sont exempts de taxe, à condition qu’ils répondent à certaines conditions et soient importés ou exportés directement d’un ou vers un pays subsaharien africain, membre de ce projet.

La Tanzanie et l’AGOA

Comment un pays comme la Tanzanie peut-il se servir de l’AGOA pour augmenter ses exportations vers les USA , et, par là, ses revenus?

Elvis Musiba, président de la Chambre de commerce, de l’industrie et de l’agriculture (TCCIA), affirme que le pays n’a pas grand-chose à gagner de l’AGOA, s’il ne dispose pas des EPZ. Mais il souligne que l’établissement d’EPZ peut attirer les investisseurs étrangers, surtout dans les petites et moyennes entreprises, dans l’espoir de pouvoir exporter vers les pays voisins et vers les USA . Il cite l’exemple du récent accord signé entre les gouvernements de Tanzanie et de Corée; cet accord pourrait mener à des entreprises communes de traitement de produits agricoles entre des firmes locales et des compagnies coréennes, à condition quil y ait des EPZ.

M. Musiba donne aussi l’exemple du Mozambique. Dans les années 1980 et au début des années 1990, ce pays était presque entièrement dévasté. Le Mozambique n’avait alors rien à offrir. De nos jours, cependant, grâce à l’établissement du Corridor de développement de Maputo, il est un des pays dont l’économie croît le plus vite, avec un taux de croissance annuelle de plus de 10%!

Aujourd’hui, le gouvernement tanzanien a enfin entendu l’appel du monde des affaires. Selon M. Joseph Simbakalia, directeur général de la Corporation nationale du développement (NDC), le processus pour créer des EPZ en Tanzanie a commencé. Pour permettre aux investisseurs d’exploiter pleinement les possibilités commerciales régionales et internationales, la Tanzanie s’est lancée dans l’établissement de zones bien équipées de traitement pour l’exportation. Les régions qui seront les premières à bénéficier des EPZ sont Dar es-Salaam, Arusha, Mwanza, Bukoba, Kigoma, Mtwara et Tanga. Ces EPZ offriront des possibilités exceptionnelles aux investisseurs pour accéder aux marchés qui se développent grâce aux zones de libre échange de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC).

A court terme, l’établissement des EPZ devrait créer de l’emploi et absorber les travailleurs qualifiés des industries en difficulté, qui ne peuvent survivre dans les nouvelles conditions de compétitivité et de libre commerce. A long terme, cela devrait faciliter le transfert de la technologie à la population locale et permettre d’assimiler progressivement l’économie locale dans l’économie globale.

 


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