ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 433 - 01/05/2002

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Afrique du Sud
Opération Octopus


VIOLENCE

Pour des raisons de sécurité et de violences, les grandes lignes aériennes internationales ont imposé un embargo sur le transport de fret vers l’aéroport international de Johannesburg, le plus fréquenté en Afrique du Sud

Suite aux atteintes récentes à la sécurité à l’aéroport international de Johannesburg, les directeurs de la sécurité de KLM, Virgin Airlines, Lufthansa, Air France et Swissair ont eu plusieurs réunions avec la police et la compagnie des aéroports de l’Afrique du Sud (ACSA) pour leur faire part de leurs inquiétudes.

En réaction, les autorités du transport et le département de la sûreté ont demandé aux forces de la police sud-africaine (SAPS) d’assumer le maximum de responsabilités en tant que gardiens de la sécurité dans les aéroports du Cap, de Durban et de Johannesburg. A Johannesburg International, un commandement commun a été établi sous la direction du Département de la sûreté.

Plusieurs officiels venant d’autres départements (ceux de l’intérieur, du fisc, des affaires criminelles, des services nationaux de renseignements et de l’aviation civile) ont été déployés vers ce centre de commandement. Cette approche par agences intégrées, où tous les départements veulent collaborer à la prévention du crime en priorité et dans une responsabilité collective, vise à minimiser les rivalités entre départements. Elle veut aussi s’attaquer aux cas de fonctionnaires corrompus qui aident les immigrants illégaux et les syndicats du crime à entrer dans le pays pour y mener leurs opérations.

Johannesburg International est une plaque tournante pour les voyages d’affaires, le transport aérien du fret et les arrêts de transit vers d’autres destinations de l’Afrique australe. Avant la prise de cette décision, la sécurité était de la compétence du seul ACSA.

Le directeur en chef de l’ACSA pour la sécurité aérienne, Paul O’Sullivan, vient de mettre un terme au contrat de l’Organisation sécurité et risques Khuselani. Cette firme privée avait, en juin 2000, signé un contrat de trois ans pour une somme de 99 millions de rands. Mais les procédures des gardiens de Khuselani étaient fort lâches. Ils ont été incapables de trouver une fausse bombe et, six jours après la catastrophe de New York, un passager avec une arme à feu chargée, est passé tranquillement par les points de contrôle de sécurité et est monté à bord d’un vol de la British Airlines.

Crimes

Le même mois, des voleurs portant des vestes fluorescentes, sont entrés par une des portes de l’aéroport, se sont rendus dans la zone interdite, et ont volé les radios du personnel de la sécurité, emportant les clefs de leurs véhicules ainsi qu’une arme. Le crime dans les aéroports d’Afrique du Sud est devenu un problème qui ne fait que s’aggraver, bien que l’ACSA dépense chaque année près de 3,8 millions de rands pour la sécurité.

Depuis le mois de juillet 2001, des gangs ont perpétré cinq vols ou tentatives de vols armés de ce genre. Lors d’une tentative manquée, un bagagiste de la Lufthansa a été tué par balle. Le 31 août, deux vols ont réussi. Dans un de ceux-ci, un gang armé, se faisant passer pour du personnel de l’aéroport, s’est enfui avec un butin d’argent liquide et de joyaux d’une valeur de $7 millions, se trouvant dans un conteneur qui venait d’être déchargé d’un vol de la Swissair.

Le plus important vol à l’aéroport a eu lieu le 27 décembre 2001. Une douzaine de gangsters armés, dont certains portaient la veste fluorescente de l’aéroport, ont mis la main sur une riche cargaison de dollars américains, de diamants et de joyaux. Cette cargaison avait été expédiée d’Israël vers Johannesburg, avec escale à Amsterdam, sur le vol 593 de la KLM. Quatre membres du gang ont été arrêtés depuis, dans un hôtel de Bulawayo, au Zimbabwe.

Le SAPS traite ce cas comme un crime international. L’opération menée conjointement par la police du Zimbabwe et celle d’Afrique du Sud, s’est faite sous la direction de l’Organisation de coopération des chefs de police régionaux de l’Afrique australe (SARPCCO). Les investigateurs n’écartent pas la possibilité que le gang agisse avec la complicité d’employés des compagnies privées de sécurité, qui travaillent à l’aéroport. Bon nombre d’employés dans ces compagnies sont des ressortissants de pays voisins de l’Afrique du Sud.

Un système complexe de sécurité

Vu le grand nombre de voyageurs passant par l’aéroport de Johannesburg (11,5 millions chaque année) il n’est pas facile d’assurer la sécurité ni de prévenir le crime. 18.500 employés y travaillent pour l’ACSA, ses concessionnaires et ses différents entrepreneurs. Des mesures ont été prises pour remanier le système des sauf-conduits dans les différentes parties de l’aéroport. Récemment, 6.000 permis ont été annulés. Créer un espace à l’abri du crime à l’entrée principale du pays est très important et pourrait encourager la venue des investisseurs étrangers et des touristes.

La situation sécuritaire à Johannesburg International est très complexe, car les lignes d’aviation, l’ACSA et ses concessionnaires ont tous leur propre personnel de sécurité. La limite entre les zones intérieures et extérieures de l’aéroport constitue en fait une frontière internationale et requiert des mesures spéciales. Ceux qui travaillent dans la zone intérieure peuvent être fouillés et personne ne peut passer avec un paquet par les points d’accès.

Les récents désastres aériens ont mis en évidence que la sécurité dans les aéroports est aussi importante que celle dans les airs. ACSA souligne que la sécurité des usagers de l’aéroport n’est pas négociable. Comme initiatives de sécurité, de nouveaux instruments pour l’atterrissage (catégories II et III) venant d’Allemagne, semblables à ceux qui ont été introduits dans les plus importants aéroports d’Europe, ont été installés dans les aéroports de Johannesburg et du Cap.

Selon les statistiques, plus de 80% des accidents d’avions se produisent au décollage et à l’atterrissage. L’ACSA a donc pris des mesures pour amplifier la sécurité à l’intérieur des aéroports. «Nous nous sommes mis d’accord avec les compagnies aériennes pour acheter de nouveaux équipements de sécurité avec traitement d’image pour le contrôle des passagers. Dans plusieurs zones, nous avons installé des détecteurs de métal, à la pointe du progrès, beaucoup plus rapides et précis que les appareils habituels», dit Monhla Hlahla, directeur exécutif de l’ACSA.

Les véhicules qui desservent les avions sont contrôlés pour les excès de vitesse et les infractions aux panneaux de signalisation. Des contrôles réguliers de l’état général des véhicules sont effectués sur l’aire de stationnement. L’ACSA a aussi multiplié l’inspection des pistes pour prévenir toute possibilité de débris qui pourraient gêner les avions.

Des équipes d’inspection veillent à ce qu’il n’y ait pas de crevasses ou de nids de poule dans la surface asphaltée des pistes et s’assurent que l’éclairage des pistes est opérationnel. En octobre de l’an dernier, l’ACSA a pris livraison de cinq véhicules modernes pour combattre les incendies, fournis par un consortium germano-autrichien, pour le service des aéroports de Johannesburg, Durban, Bloemfontein, George et le Cap.

Espérons que ces mesures prises par les responsables des aéroports garantiront la sécurité de tous ceux qui passent par les portes de Johannesburg International.


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