ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 436 - 15/06/2002

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 Ouganda
Le trust financier des femmes ougandaises


FEMMES


Combiner entreprises et bien-être communautaire, ce n’est pas toujours facile...Et pourtant, des femmes d’affaires ougandaises ont réussi à le faire...

Joséphine Magoba, une bouchère ougandaise, a pu réussir dans les affaires grâce à l’Uganda Women’s Finance Trust (UWFT - Fondation financière des femmes ougandaises), qui a apporté le soleil dans une situation financière bien sombre.

Mère de trois enfants, résidant à Nakulabye, à 3 km à l’ouest de Kampala, elle a pu emprunter l’équivalant de 250 dollars et ouvrir une boucherie en plein milieu d’autres boucheries tenues par des hommes.

Dans ce monde bien masculin, Magoba a réussi à se frayer une place et est devenue une commerçante honnête et économe. Elle a même paru à la télévision nationale comme un exemple typique d’une femme qui a réussi. Selon un rapport gouvernemental de 1999, les propriétaires de la majorité des 800.000 petites et moyennes entreprises sont des femmes.

Les femmes: prévoyantes et honnêtes

«Les femmes s’avèrent de meilleures épargnantes, qui remboursent leurs emprunts dans les délais», dit John Beijuka, analyste ougandais. 98% d’entre elles remboursent leur emprunt à l’UWFT, en net contraste avec les hommes, dont 65% seulement en moyenne remboursent leurs emprunts dans les banques habituelles.

L’UWFT ne connaît donc pas les problèmes qui affectent ces banques, où les commerçants masculins tardent à rembourser leurs emprunts ou ne le font jamais. L’UWFT n’a jamais cessé ses services de prêts, comme ont dû le faire les autres banques. On constate que le nombre des hommes engagés dans les affaires est en diminution. Ce qui n’a fait qu’encourager les femmes à relever le défi.

En juin 2001, après 15 ans d’activités, l’UWFT possédait des actions pour une valeur de 3,15 millions de dollars, et des comptes d’épargne se montant à 1,7 million de dollars. Elle avait attiré 31.656 emprunteuses et 43.594 épargnantes.

Leur position dans la société

Les femmes commerçantes doivent pourtant faire face à de gros problèmes. De par leur position dans la société, elles sont souvent une proie facile pour certains hommes, et elles ne sont pas toujours à même de contrôler leurs entreprises. Voici un exemple.

Edith Kagimo avait emprunté de l’argent à l’UWFT pour créer une entreprise laitière. Finalement, l’homme avec qui elle vivait l’a mise à la porte et elle a tout perdu. Elle a supporté son sort avec stoïcisme, bien qu’elle ait aussi perdu toute crédibilité auprès du UWFT qui, bien sûr, voulait le remboursement de l’emprunt.

Margaret Synder, qui travaillait au département des études pour l’égalité des sexes de l’université de Makerere, a interrogé 74 femmes d’entreprises, depuis des épicières jusqu’à une directrice d’une entreprise internationale de fret. Sa conclusion est que les femmes doivent améliorer leur position sociale. Elle est convaincue que les femmes d’affaires en Ouganda montrent un nouveau modèle de développement non occidental. En combinant le désir de richesses avec celui d’investir dans le bien-être de leur famille élargie et de la communauté, elles démocratisent l’économie, tout en consolidant sa base.


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