ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 437 - 01/07/2002

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Malawi
Projets forestiers


RESSOURCES NATUR.


Comment sauver la forêt et faire vivre les gens de ses produits?

Jusqu’à il y a environ six ans, la plupart des ménages de Mwanza-Est (sud du Malawi) tiraient un revenu appréciable de la vente du bois et du charbon de bois. La demande de bois comme combustible devenant toujours plus grande, surtout aux alentours de Blantyre, les forêts naturelles dans le district de Mwanza étaient devenues un terrain fertile pour le commerce des produits forestiers. En 1996, le gouvernement s’est rendu compte que la dégradation de l’environnement à Mwanza, comme dans d’autres parties du pays, posait un sérieux problème, qui ne faisait qu’empirer. Le déboisement avait atteint un taux d’environ 2% par an. Cela se remarquait par le nombre de camions transportant du bois de chauffe et du charbon de bois dans les villes, et par les morceaux de forêt qui disparaissent chaque jour.

Le projet forestier

Pour sauver les arbres qui restaient et remplacer ceux qui avaient été abattus, le gouvernement et quelques donateurs ont, en 1997, établi à Mwanza-Est un projet communautaire de gestion des ressources naturelles. Ce projet, mis en œuvre sous les auspices de la Coordination technique du secteur forestier (FSTCU) de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), veut aussi apporter aux villages, voisins de la région du projet, un savoir-faire qui leur permettra de tirer des ressources des forêts sans abattre les arbres. Une partie du projet prévoit l’extraction du lait du baobab (adansonia digitata) et des fruits du tamarinier (tamarindus indica), l’élevage de pintades, l’apiculture pour la production de miel, ainsi que la fabrication de mobilier en rotin.

La Société pour la protection des animaux et de l’environnement du Malawi (WESM) a reçu comme mission de contrôler ce projet, qui a commencé par une phase pilote dans cinq villages, avec une population de 4.065 personnes. Le directeur exécutif de la WESM, Daulos Mauambeta, est content des progrès déjà réalisés. «Les communautés, dit-il, se sont engagées dans un certain nombre d’activités lucratives basées sur les produits de la forêt. Le projet améliore l’environnement et assure la sécurité alimentaire des ménages. Il couvre actuellement 13 villages, avec 2.457 ménages et 10.569 personnes, et a augmenté le revenu par tête de 3.000 kwacha ($43) à 9.000 kwacha ($130) parmi ceux qui sont impliqués dans le projet. Ce qui rapporte le plus, c’est l’élevage de pintades, la production de jus de fruits et l’apiculture».

Le profil du projet

Selon le “profil du projet”, en 2001, les communautés de la région ont vendu 6.000 pintades pour environ 900.000 kwacha (quelque $13.000), soit une augmentation de 500.000 kwacha (environ $7.200) par rapport à l’année précédente où elles avaient vendu 3.500 pintades. En plus de quelques acheteurs individuels, d’autres organisations de développement, telles que Action Aid (Malawi) et le Programme de développement de l’Eglise évangélique, ont aussi acheté les oiseaux pour incorporer l’élevage dans leurs programmes respectifs.

Le profil du projet ajoute: «La région forestière couverte par le projet s’est aussi accrue de 6.000 à 22.000 hectares, et les communautés ont adopté les principes de gestion écologique décentralisée, en optant pour le Projet de gestion des ressources naturelles basé sur la communauté (CBNRM)».

Par le biais de ses diverses agences, le gouvernement allemand a été le principal financier du projet. L’Agence allemande pour la coopération technique (GTZ) a fourni un support financier substantiel et technique pour la mise en œuvre de la plupart des orientations depuis 1997.

CBNRM de Mwanza-Est est un des six projets SADC-FSTCU en cours dans les 14 pays membres de la SADC. Le Botswana et la Namibie ont chacun deux projets, le Mozambique en a un.

Actuellement, le Malawi a la responsabilité du secteur forestier de la SADC, avec mission de coordonner toutes les activités de développement de la sylviculture dans la région. C’est le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement qui en a la charge. Selon un rapport du projet publié par le siège régional de la FSTCU à Lilongwe, capitale du Malawi, un total de 1,3 milliard de kwacha, soit 19 millions de dollars, ont été investis dans ces six projets, entre mars 1997 et février 2002.

Les développements du projet CBNRM de Mwanza montrent aussi que la plupart des pays de la région de la SADC pourraient finalement arriver à une gestion viable de leur environnement, en reprenant les stratégies rentables, telles que les activités innovatrices produisant des revenus pour les communautés rurales, pauvres et marginalisées, qui pour le moment s’adonnent à une activité destructrice pour l’économie, poussées par une pauvreté continuelle.

Depuis ses débuts, le projet a été visité par diverses délégations locales et régionales venues étudier comment des produits forestiers, autres que le bois, peuvent être commercialisés et procurer plus de revenus. «D’autres pays, le Zimbabwe, le Botswana, la Namibie et la Zambie, ont visité ce projet et ont déjà commencé à mettre en œuvre chez eux certaines de ces activités», dit Mauambeta. En mai 2001, le projet a ainsi exporté 120 pintades vivantes vers la Namibie.

Il est évident que ces projets rentables aideront à préserver les réserves forestières du Malawi dans les années à venir.


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