ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 441 - 01/10/2002

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Kenya
Tenter sa chance à l’étranger


CONDITION SOCIALE


Des milliers de jeunes Kényans, voulant à tout prix trouver du travail, se sont fait rouler par des escrocs qui leur promettaient un emploi à l’étranger.

Récemment, des centaines d’infirmières kényanes étaient en émoi. Elles avaient posé leur candidature pour un emploi en Europe, par l’intermédiaire d’un agent qui s’est révélé être un escroc et qui s’est volatilisé avec tout ce qu’elles avaient payé. Plus ou moins au même moment, un escro faisait paraître dans The Standard du 16 avril 2002 une information annonçant que dix mille Kényans, cherchant un emploi à l’étranger, quitteraient le pays vers la mi-mai, à bord de Boeing d’une compagnie locale. Après avoir suivi une formation, probablement dans les Emirats Arabes Unis, ils seraient enrôlés sur des navires parmi les plus luxueux d’Europe et d’Amérique. Toute l’opération prendrait dix semaines. Fin avril, le même escroc faisait passer une petite annonce dans le journal demandant de bien vouloir l’excuser des délais dans les départs, et promettant que cela s’arrangerait au plus vite.

Voilà plus d’un an que ces promesses d’emploi, qui ne se matérialisent jamais, ont la vogue. Bien sûr, la controverse sur ces soi-disant “recrutements” va bon train. Mais les gens désirent tellement s’expatrier qu’ils font fi de toute prudence et n’écoutent personne. Les experts maritimes avaient pourtant proclamé bien haut que toute cette histoire d’emploi était «trop belle pour être vraie». Si au moins ils prenaient le temps de réfléchir, ils réaliseraient qu’il est impossible que dix mille Kényans puissent prendre l’avion pour l’Arabie et y recevoir l’emploi de leurs rêves. Mais telle est l’emprise des escrocs. Les jeunes Kényans doivent payer un prix pour leurs rêves brisés! (Les emplois promis concernaient une compagnie maritime basée dans le Golfe).

Des centaines de millions de shillings ont ainsi changé de main, par la confiance naïve dans ces recruteurs prétendant aider les jeunes Kényans à trouver un emploi à l’étranger. Ces jeunes n’ont pas voulu comprendre que ces bateaux avaient déjà le personnel au grand complet, qui n’allait certainement pas céder sa place à des nouveaux venus.

Un besoin désespéré de travail

Un employé d’un hôpital du quartier de Eastland, à Nairobi, raconte que plusieurs milliers de candidats à un poste dans ces compagnies de croisières se présentaient pour un check-up médical. Tous lui parlaient du bel avenir qui les attendait, avec un tel enthousiasme, qu’il était sur le point de pousser son fils, qui venait de finir ses études, à suivre le mouvement et à profiter de l’affaire. Mais, au fur et à mesure que le temps passait, ceux qui venaient pour un check-up étaient de plus en plus nombreux. Il commença alors à se méfier. Les gens venaient même de Mombasa, un port sur la côte. Un jeune homme de là-bas, prêt à abandonner son emploi pour tenter sa chance, reconnu tout de même qu’il se méfiait de cette organisation. Après tout, Mombasa est un port, donc la place idéale pour chercher un travail de marin; tandis que Nairobi est loin de la mer, bien à l’intérieur des terres! Après une attente de cinq ou six mois, il est enfin arrivé à la conclusion que l’affaire sentait mauvais.

Le premier groupe de candidats aurait dû partir il y a plus d’un an. Les excuses ont succédé aux excuses, mais pas question de départ. D’autres dates ont été fixées, mais sans résultat aucun.

Les autorités du pays devraient tout de même veiller à ce que les jeunes Kényans, à la recherche désespérée d’un travail, ne tombent pas entre les mains de ces filous.


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