ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 441 - 01/10/2002

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Malawi
La technologie informatique


EDUCATION


La suppression de la taxe d’importation sur les ordinateurs a fait monter le volume de la technologie informatique. L’importation s’est accrue, mais les fournisseurs pensent que la plupart des Malawites sont encore à la traîne.

L’ancien ministre de la Planification économique et des Finances, Cassim Chilumpha, a annulé, il y a deux ans, les droits de douane sur les ordinateurs, pour qu’un plus grand nombre de Malawites puisse participer au processus de mondialisation. La seule taxe d’importation sur les ordinateurs est maintenant un impôt supplémentaire de 20%.

Selon Derek Lakudzala, partenaire résident de Bumas International, une société de gestion-conseil en informatique, si beaucoup de Malawites peuvent se procurer des ordinateurs, très peu emploient pleinement ce matériel. «L’usage adéquat de ce qui est à leur disposition n’a pas augmenté, dit-il. Nous devons nous occuper du chaînon manquant, la capacité de se servir de cette technologie. Il n’y a pas assez de formation de qualité. Certaines institutions ne sont pas pleinement qualifiées». Notons qu’en plus de sa fonction d’expert-conseil, Bumas International offre aussi une formation en traitement des sites du web et des logiciels.

Manque de formation adéquate

Depuis que le Malawi a libéralisé l’éducation, il y a sept ans, beaucoup d’institutions privées ont poussé comme des champignons dans les villes du pays, offrant des cours professionnels dans plusieurs domaines, y compris dans l’informatique. La plupart de ces institutions, qui appartiennent à des hommes d’affaires, manquent de moniteurs qualifiés. Les cours durent de six à neuf mois, à raison de deux heures par jour. Ces hommes d’affaires profitent alors de milliers d’étudiants qui, à la fin de leur scolarité, ne peuvent pas s’inscrire dans des institutions, telles que la Polytechnique de l’université du Malawi et l’Institut de comptabilité du Malawi. «Voyez le genre de formation qu’ils reçoivent dans ces établissements», dit Lakudzala. «C’est une technologie déjà dépassée. Une formation théorique, c’est bien, mais une bonne formation requiert aussi l’apprentissage de la pratique».

Le gouvernement lançait l’an dernier le Programme de développement viable du réseau (SDNP), avec mission de développer et fournir des services courriels (e-mail) et internet. Le projet, financé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), participe aussi à la préparation d’une politique pour une technologie de communication informative.

«L’éducation doit jouer un rôle crucial dans ce programme. Il faut produire des diplômés. Même les étudiants du secondaire peuvent y participer. Il faut créer sans tarder des possibilités de formation», dit Paulos Nyirenda, coordinateur du SDNP. Mais il ajoute que, si le Malawi veut profiter économiquement de la nouvelle technologie, il ne devrait pas se contenter d’être un simple consommateur de l’informatique. Il cite l’exemple des pays asiatiques qui de consommateurs sont devenus producteurs, en concevant et réparant des logiciels pour les pays occidentaux.

Il est vrai que, depuis 2000, il y a beaucoup plus de matériel informatique importé dans le pays. Mais seule une petite élite, sur les 10 millions d’habitants du pays, a un accès direct aux ordinateurs et à internet. Les “cibercafés” sont fort peu nombreux et on ne les trouve que à Blantyre, Lilongwe et Mzuzu, et dans la municipalité de Zomba.

Les 24 districts du pays comptent chacun une moyenne de 16 départements ministériels et d’organismes parastataux. Mais trois bureaux seulement disposent d’ordinateurs. Avec un taux d’analphabétisme de 60%, la plupart des Malawites sont bien loin de l’informatique!

Cependant, selon Salim Makani, directeur du Centre de technologie informatique, basé à Blantyre, le Malawi n’est pas à la traîne, il rivalise même avec le monde développé. L’avènement du courriel et d’internet, dit-il, a changé la façon de penser de beaucoup de gens et leur conception de la vie. «Avec la venue du courrier électronique, plus personne n’a besoin des services de la poste, souvent déficients. Je ne dois plus attendre pour recevoir une réponse à un message envoyé par e-mail. Je sais que mon ami l’a reçu. C’est à lui de répondre», dit-il.

Beaucoup d’étudiants se servent d’internet pour leurs études, et les communications électroniques ont rapetissé le monde. «Cependant, ajoute M. Salim, tous les étudiants n’ont pas encore accès à internet. L’informatique est encore réservée à très peu de monde, et je crois qu’il faudrait l’incorporer dans le système de l’éducation publique. L’impact serait merveilleux. Jusqu’ici, aucune école publique, primaire ou secondaire, ne donne des cours en informatique. Chaque année, des milliers d’étudiants terminent leur éducation secondaire et abordent le monde sans aucune connaissance élémentaire des ordinateurs. Même ceux qui ont obtenu un diplôme universitaire en informatique, ont difficile à comprendre comment fonctionnent les logiciels. Nous devons recommencer leur formation. J’applaudis à la décision du gouvernement de réduire les droits de douane sur les ordinateurs. Avant, il était très difficile de s’en procurer».


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