ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 444 - 15/11/2002

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 Ouganda
L’enseignement supérieur


EDUCATION


Le ministère ougandais de l’Education et des Sports est en train de réviser le système de l’enseignement postsecondaire, donnant plus d’importance aux sciences, aux programmes de technologie et à l’enseignement professionnel

Selon les résultats d’une étude sur le système ougandais de l’enseignement supérieur, financée par le Groupe des agences de financement de l’enseignement (EFAG), on prévoit qu’en 2015 458.554 candidats demanderont l’’admission dans les institutions postsecondaires. Selon le responsable de l’enseignement supérieur au ministère de l’Education et des Sports, Alimani Bilali, «cela suggère que le gouvernement devra continuer de rendre très attractive la participation du secteur privé dans l’enseignement supérieur».

En effet, environ 70% des personnes qui offrent une formation postsecondaire viennent du secteur privé. Dans sa politique de libéralisation, dit Bilali, «le gouvernement ougandais s’est engagé à créer une atmosphère favorable à la création d’écoles privées, aux côtés des institutions publiques subventionnées par le gouvernement».

Les politiques du gouvernement

Le ministère de l’Education et des Sports vient d’introduire trois programmes concernant l’enseignement supérieur, dans lesquels on fait appel à la participation du secteur privé.

Le premier est l’accès équitable et accru à l’enseignement postsecondaire pour qu’un plus grand nombre d’étudiants puisse en profiter. Jusqu’à présent, ce programme a permis à environ 25.000 candidats de s’inscrire dans des institutions qui délivrent des diplômes ou certificats publics.

Le second programme concerne la gestion et administration harmonieuse des institutions de l’enseignement supérieur. A cet effet, le gouvernement se servira de la loi de 2001 concernant les universités et autres institutions postsecondaires. Cette loi, entrée en vigueur depuis avril 2001, prévoit la création d’un Conseil national de l’enseignement supérieur (NCHE) dans le but d’harmoniser la création, l’administration et la standardisation des universités et autres institutions postsecondaires, et d’autres problèmes concernant l’enseignement supérieur. Le NCHE est maintenant en place. «Parmi ses autres fonctions, dit Bilali, le NCHE s’occupera de l’enregistrement, de l’autorisation, de la reconnaissance, de la surveillance et de l’évaluation de toutes les institutions postsecondaires. Ces fonctions seront exercées selon un ensemble de procédures et de directives publiées régulièrement».

Le troisième programme est l’établissement d’un système de coût par unité dans la planification et la gestion des institutions postsecondaires. Cette politique veut prévenir le gaspillage dans l’allocation des ressources.

Les normes à suivre

Selon Bilali, les secteurs privés de l’enseignement postsecondaire devront se conformer à toute une série de normes et de paramètres de qualité, fixés par le ministère de l’Education et des Sports.

Les paramètres suivants servent normalement à jauger la standardisation et à assurer la qualité de l’enseignement supérieur: les projets de programmes d’enseignement et leur développement; les catégories et la compétence des enseignants; leurs qualifications académiques; leurs rémunérations; les méthodes de recrutement; les applications des technologies de l’information et de la communication (ICT); la vérification des comptes par contrôle et évaluation; et la planification et gestion stratégiques.

Bilali insiste sur le fait que les institutions d’enseignement postsecondaires ont l’obligation de planifier et de développer leurs programmes d’études selon les besoins locaux. Cela veut dire que les programmes doivent être planifiés et développés avec la participation d’autres intéressés tels que l’industrie (où les diplômés pourraient trouver un emploi), mais aussi des étudiants eux-mêmes.

Margaret Keddi, spécialiste en programmes d’études, au Centre national de développement des programmes d’études (NCDC), affirme: «Le programme d’étude doit être une véritable réflexion sur la philosophie d’une nation, qu’on retrouve dans les objectifs nationaux qui font ressortir les valeurs et les aspirations d’un pays. Le rôle des programmes d’études consiste à étudier cette philosophie et à déterminer la substance et la forme des possibilités d’études et des expériences. En Ouganda, le rôle du programme d’études est de traduire ces déclarations philosophiques, à savoir: “sceller une unité nationale harmonieuse; intégrer les masses aux personnes instruites; promouvoir le processus et la pratique démocratiques; et garantir les libertés et les droits”»

La structure de l’enseignement supérieur

Keddi a esquissé la structure de la politique qui règle le développement des programmes d’études. Celle-ci doit inclure la démocratisation, la décentralisation, la libéralisation, la privatisation, l’intégration nationale, l’éradication de la pauvreté, la transformation sociale, et une distribution équitable des avantages.

«Pour l’instant, dit Bilali, les niveaux et les qualifications académiques des enseignants ne sont pas encore conformes aux normes requises. De plus, les méthodes de recrutement n’assurent pas qu’on engage les personnes idéales pour les postes académiques ou techniques et pour la gérance et l’administration de l’institution. On n’a pas suffisamment dessiné des plans pour le développement des cadres et une rémunération attractive. Il y a un grand besoin dans ces institutions de recruter, développer et garder les personnes qualifiées de toutes catégories. Le critère idéal pour le personnel académique serait une maîtrise pour les professeurs, une licence pour les assistants, et une licence ou un diplôme supérieur pour les cadres administratifs et techniques».

Bilali insiste aussi sur l’importance d’appliquer la technologie de l’informatique dans les programmes d’études. Selon lui, en Ouganda, les connections aux réseaux et les expériences par ordinateur dans des disciplines scientifiques sont insuffisantes dans le système actuel de l’enseignement postsecondaire.

Il fait la comparaison avec l’Irlande où l’enseignement supérieur se sert beaucoup de l’ICT. Cette technique a rendu l’enseignement universitaire irlandais hautement qualitatif.

Et il ajoute: «A cause du trop grand nombre d’institutions postsecondaires, le ministère de l’Education et des Sports n’a pu s’occuper que très superficiellement du contrôle et de l’évaluation des performances de ces institutions d’enseignement supérieur. Il lui a été impossible de se rendre compte si les institutions se sont conformées aux normes requises et à la qualité des paramètres».

Maintenant que le NCHE est en place, on peut espérer que la définition des normes, l’approbation des programmes d’études, l’examen des résultats des étudiants et le contrôle de la qualité des programmes d’études dans l’enseignement postsecondaire seront bien observés.

Le ministère de l’Education et des Sports est dans sa dernière étape, celle de rassembler des informations qui faciliteront l’esquisse, la planification et la restructuration de tout le système de l’enseignement supérieur, pour que ce système contribue effectivement au développement national.

  • Peter Bahemuka, Ouganda, octobre 2002 — © Reproduction autorisée en citant la source

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