ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 445 - 01/12/2002

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Togo
Quel avenir politique après les législatives?


POLITIQUE

Les élections législatives anticipées viennent de se dérouler au Togo le 27 octobre.
La majorité de la population s’est déplacée pour élire ses nouveaux représentants au Parlement, malgré le mot d’ordre de boycott lancé par l’opposition

81 députés représenteront le peuple. Le plus grand nombre provient du RPT (Rassemblement du peuple togolais), le parti du président Gnassingbé Eyadema, avec 72 sièges. Les neuf sièges restant sont partagés entre quelques formations politiques et un indépendant.

Selon les chiffres publiées dans le journal officiel, le nombre total des inscrits sur les 81 circonscriptions était de 2.841.079 et les votants de 1.915.875, soit un taux de participation de 67,43%. Le scrutin s’est déroulé dans le calme, supervisé par des observateurs internationaux qui l’ont jugé «crédible et transparent». A la compagne comme dans les villes, la population s’est déplacée pour accomplir son devoir, sauf à Lomé, la capitale, où la participation a été faible suite au mot d’ordre de boycott lancé par l’opposition.

Un peuple essoufflé

Depuis plus de 10 ans, le peuple togolais vit une crise politique dont les protagonistes sont toujours à la recherche de solutions. A plusieurs reprises, le chef de l’Etat Gnassingbé Eyadema s’est personnellement investi dans ces discussions. Cet état de choses n’est souvent pas bien assimilé par les personnes ou institutions étrangères qui ne maîtrisent pas la situation togolaise. Chacun lutte pourqu’une issue favorable soit trouvée à la crise qui fatigue le peuple, seule victime des déboires des politiques.

A la recherche de son bonheur et d’un lendemain radieux, le peuple a choisi de se rendre aux urnes, plutôt que de suivre les éternels boycotts d’une opposition qui se cherche toujours et fait passer ses intérêts personnels et sa soif du pouvoir avant les souffrances du peuple.

Le chef de l’Etat est l’un des artisans de la reconstruction du pays et, en principe, son départ ne devrait pas être l’occasion pour le pays de se déchirer. Il y a quelques temps encore, la cause que défendait l’opposition était juste. Mais à présent, elle s’est laissée prendre à son propre piège, surtout avec le boycott des élections réclamées par elle-même.

Dans les colonnes d’un hebdomadaire togolais, un leader de l’opposition, Léopold Gnininvi, déclarait qu’il faut que les partis politiques avouent au peuple que la lutte dépasse leur compétence et que tout le monde doit s’y mettre. «Je renvoie au peuple, parce que la démocratie n’est pas une valeur partisane, c’est d’abord une valeur civique», a t-il poursuivi, ajoutant que si un parti bombe le torse, il fait le matamore. Soit il n’a rien compris, soit il fanfaronne.

Métamorphose ou faiblesse politique?

Plusieurs fronts se sont constitués. Avant les législatives, au mois d’août, un nouveau front a été mis sur pied avec des partis comme le CAR, le CDPA, l’ADDI et l’UDS-Togo... A quelques heures des législatives, un autre front a encore vu le jour. Dans le passé, il y avait déjà eu le COD1 et le COD 2 (Coordination de l’opposition démocratique 1 et 2). Beaucoup d’autres coalitions se sont créées, sans aucune issue. Et le pouvoir en place, avec habileté et intelligence, profite des failles de l’opposition pour gagner du terrain. La preuve vient d’en être donnée par ces élections législatives.

L’un des principaux objectifs de chacun des protagonistes aujourd’hui concerne l’élection présidentielle de 2003. Plusieurs leaders de l’opposition pourraient se présenter. Même le général Eyadema. Mais pour cela, il faudrait modifier la Constitution. Or, l’opposition boycotte justement l’élection des députés qui devront voter la loi modifiant le code électoral. A se demander si l’opposition togolaise est politiquement mûre...

  • Christian Alliki, Bénin, novembre 2002 — © Reproduction autorisée en citant la source

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