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Malawi |
VIE SOCIALE
Les analystes avaient prédit que la réforme agraire controversée
du président Robert Mugabe aurait des effets désastreux
sur toutes les populations de la région.
Cela se confirme.Les immigrants venus des pays voisins commencent maintenant à ressentir les contrecoups de la réforme agraire au Zimbabwe. Les Malawites, qui avaient émigré il y a une vingtaine d’années, sont parmi les plus touchés. Le récent amendement de la loi sur la citoyenneté zimbabwéenne, les a privés de toute ressource.
D’après les observateurs, cet amendement visaient surtout les fermiers commerciaux blancs. Mais un grand nombre de travailleurs agricoles, qui venaient du Mozambique, de la Zambie et du Botswana, en ressentent les conséquences. On estime à plus de trois millions le nombre de Malawites installés au Zimbabwe, et ils ont été les principales victimes des agitations pour la redistribution des terres.
Les Malawites ainsi bloqués au Zimbabwe ne peuvent plus prétendre à la citoyenneté dans leur pays d’origine parce qu’ils n’avaient pas renoncé à leur double nationalité et qu’ils sont installés au Zimbabwe depuis 22 ans. De plus, quand leurs maîtres blancs ont été expulsés des terres par les militants du ZANU-PF, ces travailleurs n’ont reçu aucune prime de licenciement. Et ils se trouvent maintenant dans l’impossibilité de contacter les fermiers pour lesquels ils ont travaillé toutes ces années.
La loi de la citoyenneté
L’amendement à la loi sur la citoyenneté zimbabwéenne stipule que, si un Zimbabwéen, en 2001, possède une double nationalité, il perd automatiquement sa nationalité zimbabwéenne. De son côté, le Malawi a émis un amendement semblable stipulant que, tout Malawite ayant la double nationalité lorsqu’il/elle atteint les 21 ans, perdra automatiquement la nationalité du Malawi à sa 22e année. Ce qui rend la vie encore plus difficile pour ces pauvres immigrés.
Beaucoup de Malawites essaient désespérément de se frayer un chemin à travers la machinerie du ministère de l’Intérieur du Zimbabwe pour obtenir la nationalité zimbabwéenne. Des femmes se marient avec des Zimbabwéens pour se mettre en ordre. Mais ce n’est pas facile, car il faut de grosses sommes d’argent pour les documents requis pour se faire naturaliser. La plupart des Malawites sont entrés au Zimbabwe sans papiers. Ce qui rend leur cas encore plus désespéré.
Amertume
Elias Nkawa travaillait à la ferme High Short, à 75 km au nord de Harare. Il dit qu’il est originaire de Machika, dans le district septentrional du Malawi, mais il ne se souvient plus combien d’années il y a vécu. Depuis que son ancien patron a quitté la ferme, Nkawa n’a plus rien pour nourrir sa famille et il n’a plus de maison à lui. Il se plaint, parce que aucun gouvernements, ni celui du Malawi ni celui du Zimbabwe, ne fait rien pour alléger la situation désespérée des travailleurs agricoles immigrés. Il est très amer: «Nos anciens employeurs non pas eu nos problèmes quand ils ont été expulsés de leurs fermes. Ils ont sauté dans leurs voitures et s’en sont allés. Nous n’avons nulle part où aller», a-t-il déclaré au Malawi News.
Les gouvernements du Malawi et du Zimbabwe; conscients du problème, ont promis de trouver une solution. Cependant, la Haute commission du Malawi fait remarquer que la grande majorité des ces travailleurs, sont partis au Zimbabwe il y a plus de vingt ans, et cela complique encore plus la tâche de prouver qu’ils sont réellement originaire du Malawi.
Le ministre malawite de l’Intérieur, Monleza Maluza, a promis que son gouvernement fera tout son possible. Il reconnaît que le grand nombre de Malawites vivant au Zimbabwe ne rend pas les choses faciles pour les autorités de ce pays. Il ne peut pas donner des chiffres exacts, mais il ajoute que «la situation n’est pas désespérée. Il y a une lumière au bout du tunnel, parce que nos négociations avec nos homologues (le gouvernement du Zimbabwe) s’avèrent fructueuses».
- Hobbs Gama, Malawi, octobre 2002 — © Reproduction autorisée en citant la source