ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 449 - 01/02/2003

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


Tanzanie
La gestion des ressources naturelles


RESSOURCES NATURELLES

Gérer les ressources naturelles, tout en améliorant le niveau de vie des populations, devient le grand défi de nombreux pays africains

La Tanzanie compte 32 millions d’habitants, une population qui s’accroit de 2,8% par an. Seuls 10% des Tanzaniens ont accès àl’électricité. Le pays s’est pourtant engagé dans un nombre croissant d’activités économiques afin d’améliorer le niveau de vie. Mais cela implique d’énormes pressions sur l’environnement, en particulier sur les réserves forestières du pays. Le problème est d’harmoniser environnement et activités économiques.

Les programmes d’ajustement structurel adoptés par le gouvernement en 1986 et la libéralisation de l’économie et lont donné des résultats économiques positifs. Mais, d’autre part, ils ont mis en danger l’environnement existant et les réserves forestières. Poussée par la libéralisation et les réformes économiques, la population s’est engagée dans différentes activités pour essayer de combler les pertes causées notamment par la suppression des subsides du gouvernement à l’agriculture.

Ces activités commerciales vont de la culture de produits agricoles tels que le tabac, à la coupe de bois, en passant par le petit fermage aux alentours des sources d’eau et la production de charbon de bois. Le ministère des Ressources naturelles et du Tourisme estime que ces activités détruisent chaque année plus de 91.000 hectares de réserves forestières.

Les forêts ainsi menacées de destruction constituent 71% des réserves prévues par le gouvernement pour différents usages: bois de construction, fourrage des animaux, médicaments traditionnels, champignons, miel, cire d’abeilles, fruits, noix et bois de chauffage... En plus du déboisement pour l’agriculture, les collecteurs de miel sauvage et d’autres activités ont déjà causé beaucoup de dégâts aux réserves forestières.

D’autres informations indiquent que, rien que dans la région du Kilimandjaro (le mont le plus haut de l’Afrique), entre 1996 et 2001, on a enregistré 125 incendies qui ont détruit 5.513 hectares de forêt naturelle.

Pourquoi ces destructions?

Toute la tragédie s’explique par la pression économique sur la vie des gens. Comme dit plus haut, seuls 10% de la population de la Tanzanie ont accès à l’électricité. Comme sources d’énergie, les autres 90% dépendent du bois de chauffage, du charbon de bois et du fioul. Celui qui veut être relié au réseau électrique doit attendre plus d’un an, à cause de la paperasserie; et, ceux qui y sont déjà raccordés, ne peuvent pas s’en servir comme ils veulent, à cause des tarifs trop élevés. Le prix de l’électricité, un parmi les plus chers en Afrique sub-saharienne, empêche les investisseurs et les industriels d’être compétitifs tant au plan régional que mondial. Ce n’est que tout récemment que le gouvernement est intervenu pour en réduire le prix pour les industries locales.

Tout ceci explique pourquoi ces vastes étendues ont été déboisées pour avoir du charbon de bois. Même dans les grandes villes comme Dar es-Salaam, la population n’a souvent pas d’autre alternative que de se servir du charbon de bois comme source d’énergie.

Un des moyens pour infléchir cette situation serait l’usage d’isolations thermiques et de panneaux solaires. Pour générer de l’électricité, le gaz naturel de l’île Songo Songo est aussi une autre possibilité. La production d’électricité serait moins chère, et donc plus abordable pour une plus large section de la population.

  • Perege Gumbo, Tanzanie, décembre 2002 — © Reproduction autorisée en citant la source

SOMMAIRE FRANCAIS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


PeaceLink 2003 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement