ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 450 - 15/02/2003

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Malawi
L’expansion du secteur minier


RESSOURCES NATURELLES


Le secteur minier pourrait remplacer le tabac comme source principale de devises

Traditionnellement, l’économie de l’ancienne colonie britannique, basée sur l’agriculture, dépendait du tabac, mais la campagne anti-tabac et des conditions climatiques défavorables ont mené au déclin cette industrie autrefois si prospère.

Bien que pas très important jusqu’ici, le secteur minier du Malawi montre des signes d’une expansion rapide, tout comme certaines industries et le tourisme. Les statistiques du département de l’Energie et des Mines indiquent que les mines ont rapporté en 2001 au Malawi 1,97 milliard de kwacha (environ 25,6 millions de dollars américains), soit une croissance de 85% par rapport au 1,04 milliard de kwacha (environ 13,5 millions de dollars) réalisé en 2000. «Cela démontre qu’il y a un avenir prometteur dans ce secteur, qui semble être celui qui croît le plus rapidement pour le moment. Le pays a encore d’autres réserves de minerais qui n’ont pas encore été exploitées pleinement», dit Harry Thomson, ministre de l’Energie et des Mines.

Des pierres précieuses, ainsi que la monazite, le silicate et la bauxite, sont actuellement extraites dans plusieurs districts. Selon le directeur des mines, Grain Malunga, l’apport du secteur au produit intérieur brut est passé de 1% en 2000 à 1,5% en 2001: «Le gouvernement espère que cet apport au PIB sera de 3% en 2005, ce qui correspond à la contribution moyenne de la région», dit-il. Le revenu par tête au Malawi était de $159 en 2000.

Exploitation en hausse

Cette estimation arrive à un moment où l’exploitation des minerais s’amplifie. Les compagnies minières locales et internationales se multiplient. ALBIDION (Australie) et AGRICOLA (Grande-Bretagne) recherchent de l’or et des métaux à Mwanza et à Balaka. Des traces d’or avaient déjà été découvertes au Malawi il y a une trentaine d’années. Mais en 2000, Willards International, une autre compagnie britannique, a pu vendre plus de 20.000 livres sterling d’or extrait dans le district de Mwanza.

La Corporation minière du Malawi (MMC) s’est depuis lors intéressée à l’extraction du tantale dans trois districts, tandis que la Allied Procurement Agency Ltd (APAL) a fait une demande d’exploitation pour un projet minier dans le district central de Salima.

Une étude de faisabilité faite par le Investor Magazine, une publication trimestrielle de l’Agence pour la promotion des investissements au Malawi (MIPA), a révélé une réserve de 100 millions de tonnes d’ilménite dans le district de Nsanje, et de 70 millions de tonnes de sable rutile dans celui de Salima. Il y a aussi de nombreux gisements de marbre et de granite dans les districts de Mchinji et de Dedza, et 11 millions de tonnes de stantianite et de monazite à Balaka, affirme le magazine. Une autre étude, faite en 1970 à Phalombe, a révélé aussi que le district contient bien d’autres réserves qui attendent d’être exploitées.

Le manque de moyens financiers est le principal problème qui freine l’industrie minière, constituée surtout par des petits mineurs. Sans les outils nécessaires et sans les connaissances techniques, ils se donnent à un pillage massif et à une contrebande des minerais qu’ils vendent à des prix très bas, tout juste assez pour subvenir aux besoins immédiats. «Les travailleurs attendent longtemps leur salaire. Alors, ils volent des pierres de bonne qualité et les revendent en contrebande. A cause de cela, le gouvernement perd chaque année plus de 5 millions de dollars américains», dit encore Malunga.

Afin de fournir le savoir-faire et d’aider dans l’administration des finances, il suggère la création d’un fond tournant à petite échelle, administré par le biais de la Geological Society of Malawi (GSM).

Mais des observateurs pensent que fournir des fonds aux petits mineurs ne diminuerait pas la contrebande des minerais dans le pays. Malgré la politique de privatisation généralisée, le gouvernement devrait contrôler et surveiller sévèrement l’extraction et l’exportation de toutes les pierres précieuses. Depuis la libéralisation de l’économie du en 1994, des compagnies étrangères et des privés se sont infiltrés dans le pays pour extraire des minerais qu’ils emportent sans payer aucune taxe.

Actuellement, l’agriculture contribue encore pour plus de 75% au total des entrées de devises étrangères, mais, à long terme, elle pourrait bien céder la première place à l’extraction minière.

  • Kennie Ntonga, Malawi, janvier 2002 — © Reproduction autorisée en citant la source

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