ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 452 - 15/03/2003

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Malawi
Restaurer le chemin de fer de Nacala


DEVELOPPEMENT


Quatre pays de l’Afrique australe ont uni leurs efforts pour restaurer le chemin de fer de Nacala,
une importante liaison ferroviaire avec l’océan Indien, afin de faciliter le transport des produits d’importation, de raviver les activités commerciales transfrontalières
et d’attirer des investissements étrangers

Durant plus de deux décennies, le passage par le corridor de Nacala a été interrompu, à cause de la guerre civile au Mozambique qui paralysait quelque 77 km de ligne. Les infrastructures complètement délabrées, les mines posées le long du corridor créant un climat d’insécurité, et l’état lamentable de la ligne empêchaient un rapide transport des produits.

La bonne nouvelle d’une remise en état du corridor de Nacala (reliant le Malawi et la Zambie, pays enclavés, au Mozambique) a immédiatement suscité des promesses financières de la part de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et du Japon, préoccupés surtout par l’acheminement rapide de l’aide alimentaire au Malawi ravagé par la famine. Les céréales et autres denrées sont bloquées dans les ports, alors que des milliers de personnes souffrent de la faim. Six pays de l’Afrique australe – le Malawi, la Zambie, le Mozambique, l’Angola, le Lesotho et le Swaziland – souffrent du manque de nourriture causé par la sécheresse et la pauvre récolte de la saison précédente. Selon les rapports des agences humanitaires, près de 13 millions de personnes seraient menacées de famine.

La Grande-Bretagne et le Canada ont donné $5,6 millions pour réparer le chemin de fer, alors que les Etats-Unis, qui ont déjà offert une importante aide alimentaire à la région, ont promis au Malawi et au Mozambique un prêt de $22 millions par le biais de la Société d’investissement privé d’outre-mer (OPIC). «Le gouvernement américain veut aider ces deux pays à réduire le coût du transport des carburants et de la nourriture, ainsi que des produits d’exportation, par un projet qui permettra de restaurer l’infrastructure du Mozambique détruite pendant la guerre civile», a dit le président de l’OPIC.

Le corridor nécessaire au développement

L’Afrique du Sud s’est jointe aux trois autres partenaires dans ce projet de développement du corridor de Nacala, demandant que les travaux commencent immédiatement afin de donner un nouveau souffle aux activités économiques en Afrique australe. Cette liaison serait un stimulant pour une plus grande intégration économique. Elle pourrait aussi améliorer le commerce transfrontalier, augmenter les investissements étrangers et encourager la participation locale au processus du développement économique.

Les investissements dans les secteurs de l’industrie agricole, des mines, du tourisme et autres, trouveront un nouveau stimulant dans le projet, surtout parmi la population qui vit le long du corridor. Le développement de ce dernier rendra le coût du transport rentable et fiable et favorisera les systèmes de télécommunications et d’énergie, ouvrant la région à des investissements compétitifs.

Lukas Mokwena, adjoint de l’ambassadeur de l’Afrique du Sud, a recommandé chaudement le projet aux autorités intéressées, lors de leur réunion en septembre 2002 au Malawi. Pour lui, le projet fait partie intégrante du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et améliorera les économies des pays participant à cette initiative. «Ce projet est quelque chose de grandiose. Il contribue aux programmes pour l’éradication de la pauvreté. C’est le début de notre rêve d’ouvrir le continent au développement économique mondial», s’est exclamé Mokwena. Il ajoute que cette initiative, une fois terminée, fournira du travail à 75% de la population.

Cependant, des analystes craignent que le projet ait du mal à atteindre ses objectifs, étant donné que la plupart des pays partenaires se trouvent dans une mauvaise passe économique et dépendent trop des donateurs pour leurs projets de développement. Un problème très important est le déminage du corridor qui, d’après les experts, pourrait absorber la plus grosse partie des fonds offerts. Toutefois, au moment où l’Afrique australe s’efforce de relever les niveaux de vie de sa population, on peut espérer que les pays partenaires seront aidés financièrement et techniquement pour assurer le développement du corridor.

Jicks Magitala, directeur d’une maison d’exportation à Blantyre, Malawi, espère de tout coeur que l’initiative sera couronnée de succès. «Voyez-vous, dit-il, la liaison de Nacala est le point central de tout effort de développement en Afrique australe. Les gouvernements partenaires devraient se montrer plus généreux et compléter les fonds des donateurs, afin qu’il y ait un changement dans un proche avenir».


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