ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 452 - 15/03/2003

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Congo RDC
Retour à Kinshasa des soldats de la DSP


PAIX


Craintes et inquiétudes

Le Congo-RDC, le Congo-Brazzaville et l’Organisation internationale des migrations (OIM) ont signé en septembre 2002, à Brazzaville, un accord tripartite relatif au rapatriement volontaire à Kinshasa des 4.000 soldats de la fameuse Division spéciale présidentielle (DSP), qui avaient trouvé refuge à Brazzaville lors de la chute du président Mobutu, le 17 mai 1997.

Cet accord met ainsi fin à cinq ans d’exil des éléments de la DSP qui aujourd’hui se tournent les pouces. Selon diverses sources, ils ont combattu au Congo-Brazza aux côtés des soldats fidèles au président Sassou Nguesso, contre les milices de l’ancien président Pascal Lissouba et son allié Kolélas. Beaucoup de choses ont été dites à Kinshasa à leur sujet, les unes aussi invraisemblables que les autres. On a dit par exemple, qu’ils menaçaient de marcher sur Kinshasa pour chasser le président Laurent-Désiré Kabila. De graves soupçons ont aussi pesé sur eux concernant son assassinat. Ce qui a provoqué des relations tendues entre les capitales de deux Congos.

C’est pourquoi, l’opinion publique à Kinshasa se pose de nombreuses questions au sujet du retour de ces soldats. Beaucoup de gens se demandent s’ils reviendront à Kinshasa avec leurs armes, ou s’ils vont réintégrer l’armée nationale et, dans ce cas, avec quel esprit. D’autres s’interrogent sur leur réinsertion dans la population, qui garde encore le souvenir amer de leurs méfaits sous la dictature de Mobutu.

Les méfaits de la DSP

Le dernier crime de la DSP, qui ne sera pas effacé de si tôt dans la mémoire collective de la population, est l’odieux assassinat du général Mahele Bokungu, le dernier ministre de la Défense de Mobutu et chef d’état-major des Forces armées zaïroises, tué dans la nuit du 16 au 17 mai 1997. Sa mort a empêché le bain de sang dans lequel la DSP voulait noyer Kinshasa avant de prendre la fuite. Il est considéré par toute la population comme un héros national.

Les soldats de la DSP étaient au service de Mobutu, dont ils assuraient la sécurité personnelle. «Milice privée» et machine de répression, elle était surtout constituée de membres de sa tribu ngbandi. C’était l’unité de l’armée la mieux équipée, la mieux payée et scandaleusement choyée. Leur arrogance face aux autres soldats et leur atrocité vis-à-vis de la population étaient sans pareilles.

Arrestations arbitraires et exécutions sommaires des personnes opposées à Mobutu, étaient leur besogne. Les deux pillages les plus désastreux de 1991 et 1993, qui ont détruit l’économie du pays, ont été préparés et menés par la DSP. Réagissant avec indignation à ces actes de destruction gratuite, le général Mahele, avec le concours de ses collaborateurs les plus proches, avait fait éliminer plusieurs indisciplinés de la DSP. Cela n’avait pas plu à leur patron, le général Nzimbi, qui avait promis de venger ses hommes.

Le retour au bercail

Après l’accord signé à Brazzaville, bon nombre de ces soldats n’ont qu’une envie: regagner leur pays. Et le gouvernement de Kinshasa a le devoir de garantir leur retour. La responsabilité de l’opération de rapatriement et de réinsertion est confiée par les deux gouvernements, de Kinshasa et de Brazzaville, à l’OIM. Mais ce retour représente sans aucun doute un réel problème pour le gouvernement de transition, car les mobutistes, qui sont rentrés en masse sans s’amender, comptent sur les éléments de la DSP pour des coups éventuels.

Par ailleurs, il est considéré comme une réelle menace aussi pour la paix sociale, car la population n’est pas préparée à l’insertion de ces soldats tristement célèbres. Malgré cela, certains ont commencé à revenir sur la pointe des pieds.


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