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Kenya |
CORRUPTION
Le programme kényan pour l’intégrité des services publics
Depuis longtemps au Kenya, on accuse la corruption, et dans ce cas la corruption officielle, d’être responsable des nombreux maux économiques du pays. Pour beaucoup d’investisseurs, la corruption officielle empêche une saine gestion des affaires au Kenya. C’est pourquoi ils ont transféré leurs entreprises dans d’autres pays plus favorables.
Récemment, le gouvernement a lancé différentes politiques et stratégies pour s’attaquer à la corruption officielle, notamment le Programme pour l’intégrité du service public (PSIP). Pour aborder cette énorme tâche, la Direction de l’administration du personnel (DPM) et l’Unité de police anti-corruption (ACPU) ont publié conjointement un livre de base pour la prévention de la corruption dans le secteur public. Il comprend une déclaration catégorique du gouvernement, annonçant qu’il rationalisera son fonctionnement en vue de créer un service public transparent et responsable.
Ce livre de base devrait servir de guide essentiel à tous les ministères, départements et organisations, pour identifier les sources de la corruption et chercher des moyens d’y trouver des failles afin d’assurer l’intégrité et le bon comportement des fonctionnaires.
Le PSIP
Se basant sur ce livre, le gouvernement a élaboré le PSIP, dont le but est de créer un service public de tolérance zéro à la corruption. Il invite tous les fonctionnaires à réexaminer leur façon de travailler et à respecter les lois du pays et le code du service civil, que tous les fonctionnaires sont supposés connaître.
Pour y arriver, la DPM s’est embarquée dans une série de sessions de formation pour des Fonctionnaires intègres et de confiance (IAO) dans les ministères, les départements et les autorités parastatales et locales. Ceux-ci deviendront à leur tour des agents dans la lutte contre la corruption. Après leur formation, ils sont supposés former d’autres membres du personnel dans leurs organisations respectives qui, sous l’autorité de leurs directeurs, éliront directement un comité de prévention à la corruption sous toutes ses formes.
Pour sélectionner ces personnes, il faudra d’abord identifier des hauts fonctionnaires idoines et leur donner une formation adéquate. A leur tour, ils apporteront leur soutien technique à la prévention de la corruption, en commençant par leur propre organisation.
On espère ainsi atteindre le but de l’opération: évaluer les risques; développer, affiner, mettre en œuvre les codes de comportement; réviser et améliorer la culture et les codes de comportement éthique; propager des messages d’intégrité et d’anti-corruption; développer et mettre en œuvre des plans pour prévenir la corruption; utiliser les meilleurs exercices des programmes de formation dans le domaine des finances et des ressources humaines; contrôler et évaluer toutes ces interventions.
La Coalition nationale arc-en-ciel (NARC), le parti récemment élu au pouvoir, avait fait de la lutte contre la corruption un de ses plus importants slogans électoraux, et son leader Mwai Kibaki s’en est servi amplement. Dans son discours inaugural comme président nouvellement élu, Kibaki a repris cet appel et a invité tous ses compatriotes à s’unir à lui dans cette lutte.
Le public a déjà pris cet appel à cœur, en s’opposant aux tentatives de la police routière de soutirer de l’argent aux opérateurs de transport public. Au Kenya, tout le monde sait que la police routière leur réclame chaque jour des pots-de-vin pour les autoriser à prendre la route avec des véhicules défectueux ou surchargés.
Oui, l’ambiance au Kenya commence à changer. Lentement.
- Viviene C. Simwa, Kenya, janvier 2003 — © Reproduction autorisée en citant la source
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