ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 453 - 01/04/2003

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Ouganda
L’aide anti-sida diminue


SIDA


Les donateurs occidentaux ont réduit leur aide directe à l’Ouganda dans la lutte contre le sida. Depuis 1982, plus de 900.000 personnes seraient mortes de cette maladie dans le pays

La Banque mondiale (BM) avait d’abord accepté de débloquer $80 millions pour le programme national quinquennal de lutte contre le sida. Mais selon le Rapport des indicateurs du développement humain, publié à la mi-novembre 2002 par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), cette aide considérable a été réduite à $47,5 millions, parce que, dit-on, elle n’est plus nécessaire. Les partenaires du développement pensent que l’Ouganda a assez de fonds pour lutter contre le VIH/sida et qu’un don de $80 millions de la BM ne se justifie pas.

Les statistiques de la Commission du sida en Ouganda (UAC) montrent que les apports des donateurs ont atteint leur apogée en 1997-1998. Depuis lors, ils ont progressivement diminué. Parmi les plus importants donateurs, on compte notamment l’USAID et la BM.

Selon des responsables du gouvernement ougandais, le taux de financement diminue parce que le sida n’est plus considéré comme un problème à part. Il a été intégré dans des programmes du gouvernement tels que la Stratégie de réduction de la pauvreté et le Programme de développement nutritionnel. Le programme anti-sida ougandais a d’ailleurs obtenu des résultats positifs, comme une meilleure sensibilisation à la maladie, un changement de société, des soins gratuits pour les maladies propagées sexuellement et l’usage plus régulier des préservatifs. Selon le ministre de la Santé, Jim Muhweze, le taux d’infection par le sida est tombé de 30% en 1990, à 6,5% aujourd’hui.

Il reste des défis

Selon les estimations de l’UAC, 112.000 nouveaux malades du sida ont été hospitalisés en 1999, mais ce nombre est tombé à 99.031 en 2001. Toutefois, malgré le succès du programme anti-sida, les défis ne manquent pas.

La guerre civile dans le nord de l’Ouganda et l’insécurité qui en découle, pourraient fort bien estomper le résultat obtenu. En effet, le viol est fréquemment utilisé comme un instrument de guerre et d’assujettissement, et le taux d’infection par le sida est très élevé parmi les rebelles et les soldats gouvernementaux. L’Unicef et les responsables du gouvernement affirment que 90% des enfants qui ont été délivrés des rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), sont infectés du VIH.

Ces régions, considérées comme étant peu sûres, ont été exclues du programme anti-sida. Le rapport du PNUD fait remarquer: «Pendant la plus grande partie des années 1990, certains districts du nord ont été écartés des programmes d’aide des donateurs. De plus, la guerre civile a contribué beaucoup à la dissémination du sida».

Il devient de plus en plus évident que le sida coûte cher à l’économie. La maladie a gonflé les dépenses médicales, si bien que le secteur de la Santé a dépassé les limites de son budget. Selon la BM, l’incidence du sida a aussi fait augmenter les demandes pour d’autres médicaments: de $1,4 million en 1991, à $2,5 millions en 1999.

Le secteur de l’éducation et le service civil en souffrent également. Beaucoup d’enseignants ont succombé au virus du sida, et la productivité dans le secteur du service civil est tombée de manière dramatique. Le rapport du PNUD indique: «alors que l’âge de la retraite des fonctionnaires civils est fixé à 60 ans, l’âge moyen des employés décédés du sida est de 37,5 ans (33 pour les femmes et 39 pour les hommes)». D’après les statistiques du gouvernement, le taux d’infection dans la police (pour l’ensemble de l’effectif) est de 13% et dans l’armée il serait de 10%. Ce qui est très alarmant pour la sécurité nationale.

  • Crespo Sebunya, Ouganda, février 2003 — © Reproduction autorisée en citant la source

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