ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 453 - 01/04/2003

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


Afrique
Nouvelles possibilités
pour la solution des conflits


PAIX


Un appel à une solution africaine pour des problèmes africains

En septembre dernier, s’est tenu en Afrique du Sud un sommet inter-confessionnel pour la paix, organisé par la Fédération mondiale luthérienne (LWF) basée à Genève, en collaboration avec le Forum national des leaders religieux de l’Afrique du Sud (NRLFSA). Les délégués ont souligné que l’Afrique peut employer des moyens traditionnels pour résoudre les conflits, relâcher la tension entre les parties et mener à une coexistence pacifique et harmonieuse. En résumé, ils ont affirmé: «Il faut utiliser des moyens alternatifs pour une solution des conflits en Afrique».

La méthode actuelle consiste à organiser des conférences pour aboutir à un accord du cessez-le-feu, qui souvent se révèle absolument inefficace. La signature d’un accord demande de nombreux délais, et ensuite il est rarement respecté. Les exemples ne manquent pas: Soudan, Somalie, Rwanda, Burundi, Congo-RDC... De nombreuses réunions et conférences ont été organisées dans ces zones en guerre: le résultat final n’a pas apporté grand-chose.

Se servir de la culture africaine

L’archevêque anglican du Kenya, retraité, David Gitari, est un de ceux qui proposent une méthode alternative. Il préconise d’incorporer la culture africaine dans les traités de paix et la solution des conflits. En janvier 2003, à Nairobi, lors d’une réunion théologique sur le thème: “Traduire les recherches théologiques en des réalités dans la vie: le cas de l’Afrique”, il a donné une conférence titrée: “Pour la solution des conflits”. Dans cette conférence, l’archevêque a appelé les pacificateurs et conciliateurs des conflits à incorporer la culture et les traditions africaines dans la recherche de la paix. Il regrettait que jusqu’ici rien n’ait été fait dans ce sens et qu’on ait donné trop d’importance aux méthodes conventionnelles: «Certains parmi nous se sont contentés d’être des pacifiques, au lieu d’être des pacificateurs. Ce n’est pas nécessairement la même chose».

Mme Catherine Odora Hopper est professeur à l’université de Pretoria, Afrique du Sud. Dans sa présentation à la réunion inter-confessionnelle de septembre, elle remarque: «Les conflits rongent le continent africain ainsi qu’une grande partie de la planète. Sans aucun doute, si nous voulons rebâtir un monde meilleur, nous devons redécouvrir les ressources traditionnelles ou indigènes pour édifier la paix».

Et d’expliquer comment les philosophies africaines insistent sur une façon de vivre qui reconnaît des obligations et qui recherche l’harmonie, le juste milieu et l’équilibre. Mais, «bien que d’énormes progrès aient été faits dans le domaine de la gestion des conflits, très peu a été fait dans celui de l’édification de la paix».

A la même réunion, Bethuel Kiplagat, un consultant pour la paix et les conflits en Afrique, a rappelé que la plupart des conflits en Afrique sont des rébellions contre l’Etat. Il a souligné que, depuis 1960, trente-cinq Etats membres de l’Union africaine ont souffert de ces conflits.

Dans son livre “Paix et réconciliation comme paradigme: Une philosophie pour la paix et ses implications dans les conflits, la gouvernance et la croissance économique en Afrique”, le professeur Hizkias Assefa remarque: «Puisque les guerres, les conflits et la violence font rage dans beaucoup de pays africains, dans nos communautés et dans nos groupes ethniques, la paix doit nécessairement être la principale préoccupation du continent». – C’est un défi pour nos leaders.

  • Francis Njuguna, Kenya, janvier 2003 — © Reproduction autorisée en citant la source

SOMMAIRE FRANCAIS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


PeaceLink 2003 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement